32 - ( Cœur mort )

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Sabrina

Je suis assise dans la douche et l'eau brûlante coule sur mon corps depuis au moins une heure. Je fixe le mur devant moi, exactement comme je l'ai fait la toute première journée de ma captivité.

Je me sens vide, j'ai l'impression d'être revenu au départ, quand en réalité je suis à la fin. Tout ce fini bientôt, je dois me rappeler de cela. Je trouve la salope de Gabriella et c'est la fin de ce monde rempli de mafieux.

Je me remet sur pieds, ferme l'eau et sort enfin de la douche. Machinalement, j'enfile un legging, pour ne pas mettre ses putain de jogging, et je met un tee-shirt noir trop grand, laissant mes bras couvert de cicatrice à la vue de tous.

Je sors de la salle de bain et marche directement en direction du bureau de Lorenzo. Je le déteste, autant que je déteste Enzo, mais plus vite nous retrouvons sa sœur, plus vite je ne vois plus son visage.

Je me dis, que le temps que je retrouve Gabriella, j'aurai assez de temps pour le faire souffrir énormément en simplement lui rappellent que désormais plus personne ne l'aime et qu'il devra être seul jusqu'à la fin de sa vie

Je dépose ma main sur la poignée, mais Aria s'interpose rapidement entre moi et la porte, m'empêchant de l'ouvrir. Je reste surprise qu'elle s'interpose comme cela, ou simplement ose s'approcher de moi.

- Non, Sab. Je sais que nous n'étions pas proche, mais je t'appréciais et tu ne t'es pas encore remise. Je ne t'autoriserai pas à aller voir ce monstre.

- Quoi? Je n'ai pas besoin de la pitié de quelqu'un, tu peux dégager et me laisser vivre ma vie tranquillement.

- D'accord. Alors je vais tenter une autre approche. Salope suis-moi tout de suite et repose toi avant d'aller le voir.

Je reste muette, mes yeux s'écartent et ce n'est pas si un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Je ne pensais pas qu'Aria était comme cela, je l'avais toujours vue comme une femme silencieuse et calme, remplie de lourds secrets.

Elle m'incite à faire demi-tour et retourner dans la chambre où j'étais. Je finis par céder, comprenant qu'elle n'abandonnera pas aussi facilement. Je m'assois sur le lit et attend qu'elle commence à faire le discours qu'elle voulait me dire.

- Je ne savais pas ce qu'il allait faire, sinon je l'aurais empêché, car personne ne mérite de vivre ce que tu as vécu, même les pires ordures.

- D'accord, c'est bien, dis-je froidement.

- Okay, Sabrina. Enlève moi ce putain de ton de salope sans émotion et dis moi ce que tu ressent réellement.

- Je ne ressens rien, lui répondis-je calmement.

- Ne me ment pas. J'ai vomis et pleuré pendant un mois complet après que ce me soit arrivé et pendant deux mois je n'ai accepté que personne ne me touche, même pas Carlos. Ne viens pas me dire qu'en une journée tu as tout oublié.

Je me sens immédiatement plus proche d'elle une fois que je sais cela, mais toujours pas assez pour prendre le risque de perdre le contrôle. Je ne veux pas y penser, par peur que je ne sois plus capable d'oublier à nouveau. Je ne veux pas pleurer sur le passé, je veux ne rien ressentir.

- Alors tu sais que je n'ai pas oublié, je ne pourrai jamais. Seulement est-ce nécessaire que je pleure sur mon triste sort?

- Non, absolument pas. Il est quand même important que tu y penses, car sinon tu ne pourras jamais passer à autre chose.

- Serais-je réellement capable de passer à autre chose? Demande-je certaine qu'il est impossible d'oublier cela.

Je suis sûr que c'est comme une cicatrice permanente, à un moment elle ne fait plus mal, mais on ne l'oublie jamais et on n'oublie jamais comment on se l'ai faite.

Captive du grand Lorenzo LiziriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant