Chapitre 10

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Point de vue Riza

Je me fixais nue dans le miroir. Je n'aimais pas le reflet que ce dernier me renvoyait. J'ai l'impression que mon corps est constitué de cicatrices disgracieuses. Cela fait déjà 8 mois que je suis sortie de l'hôpital et que mon calvaire s'est terminé. Pourtant je continue d'avoir cette sensation désagréable d'être observée. D'après le docteur Cris ce serait lié au stress post traumatique. Roy m'épaule beaucoup malgré le fait que je le garde volontairement à distance. Sa relation - aussi brève soit elle - avec ma sœur m'a fait du mal. Il a fallu qu'il la remarque ELLE. J'aurais aimé être à sa place, avoir son physique. Je sais qu'actuellement, la situation de ma sœur n'est pas à envier. Elle est malheureuse et malade mais je ne peux m'empêcher de la jalouser. Je lui en veux aussi terriblement. Lou connaissait mes sentiments pour Roy. Elle savait à quel point j'en suis amoureuse et ce depuis des années. Pourtant ça ne l'a pas empêcher de LE séduire. Toujours d'après le docteur Cris, ce besoin irrépressible de séduire est l'un des symptômes de sa maladie mentale. J'essaie de me montrer compatissante mais c'est compliqué pour moi. Du coup je m'accorde beaucoup de temps en compagnie de Black Hayate. Lui au moins m'a toujours préféré à ma sœur et à qui que ce soit d'ailleurs. Je suis sûre que dans son regard, je suis la plus belle femme du monde. Surtout le soir, à l'heure de la gamelle. Je ris à cette pensée et décide de me reconcentrer sur mon reflet. Le docteur Cris m'a dit de me reconnecter à mon corps, à ma féminité.

« N'hésitez pas à vous complimenter, à vous caresser et à vous donner du plaisir. Admirez vous » M'avait elle dit. Facile à dire. Bon allez. Je souffle un coup et me caresse doucement les tétons. Rien. Je ne dois pas très bien le faire. Je vois Black Hayate me regarder bizarrement. Il penche la tête sur le côté en laissant pendre sa langue. Il est tellement mignon lorsqu'il fait ça. Je me concentre sur mon compagnon de solitude, toujours nue comme un ver. Je sursaute lorsque j'entends que l'on frappe à la porte.

- J'arrive ! Dis je fort en cherchant ma robe de chambre à enfiler.

Je me dirige vers la porte et l'entrouvre. Mon cœur manque un battement en voyant Roy de l'autre côté avec un sac rempli de nourriture et un bouquet de fleurs.

- Salut ! Me dit il joyeusement. Je peux entrer ?

Je m'écarte légèrement et ouvre grand la porte. Il entre puis me regarde bizarrement.

- Qu'est ce que tu fais en robe de chambre ?

- Oh... rien. Dis je gênée par la situation.

- Avoue... tu te caressais. Dit il sur le ton de l'humour.

Mon visage entier devint cramoisi et je détourne le regard encore plus gênée. Je le vois tout de même du coin de l'œil écarquiller les yeux puis rire.

- Je dois « renouer avec ma féminité » Dis je en mimant les guillemets et en roulant les yeux.

- Je peux t'aider. Ça serait avec plaisir.

Je me tournais vers lui étonnée. Je ne saurais dire s'il se moquait de moi ou s'il était sérieux. Depuis l'hôpital il agissait bizarrement avec moi. Au début je lui en ai voulu d'avoir couché avec ma sœur. Maintenant ça va mieux, même si cela reste un sujet sensible et douloureux.

- Je reviens, asseyez vous. Je vais me changer. Dis je en partant vers ma chambre.

Je poussais ma porte sans pour autant la fermer et attrapa un pantalon et un pull en vitesse ainsi que des sous vêtements confortables. Je me fiche pas mal d'être sexy ou non. Il ne se passera jamais rien avec Roy et je commence enfin à l'accepter. Soit je fais mon deuil et on peut devenir ami soit j'arrêterais de le fréquenter. Je tirais sur la ceinture en tissus de ma robe de chambre lorsque j'eus à nouveau cette sensation d'être observée. Je savais que c'était dans ma tête mais je me tournais malgré tout. Je poussais alors un petit cri de stupeur. Roy était dans l'encadrement de la porte de ma chambre.

Mon rêve c'est toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant