Je rentre à la maison et je vais directement à la douche. Je mets ma playlist aléatoire à fond, et me détends. Une fois fini, je m’enroule dans ma serviette, me regarde longuement dans le miroir. Je me détaille minutieusement, il faut dire que je ne me regarde pas souvent dans un miroir. Cela peut sembler étrange, mais je n’aime pas voir mon propre reflet… surement parce que je ressemble trop à ma mère. Je mets cette idée de côté, puis regarde avec attention mes longs cheveux blonds. Je souris à l’idée de changer, de devenir une nouvelle personne. C’est donc décidée et assez contente de faire quelque chose que j’avais toujours hésité à faire, que je prends le paquet, l’ouvre et sors tout le matériel. J’enfile les gants et me lance dans la préparation. C’est pratique, mes cheveux sont tellement clairs que je n’ai pas besoin de faire une décoloration. Je verse la couleur dans un bol, prends le pinceau en main et le trempe dans la mixture brune. Je me regarde à nouveau dans le miroir. Je ne souris plus, j’ai peur. Pas seulement de ruiner mes cheveux, mais plutôt, par cet acte, je m’engage à devenir une autre personne, mais le doute emplit mon esprit. En serais-je capable ? Comment faire ? Serais-je si différente ? Ferai-je les mêmes erreurs ? Une larme coule le long de ma joue sans que je ne puisse la contrôler et je n’essaie pas de l’arrêter. Elle tombe doucement, roule jusqu’à mon menton, et avant qu’elle ne tombe plus bas, je pose le pinceau sur mes cheveux. C’est fait. Plus de retour en arrière. Je peins une mèche entière puis me regarde dans le miroir. Je tente de sourire, de me convaincre que tout ira bien, que je serai bien mieux ici. Honnêtement, je ne sais pas si c’est vrai, mais je veux y croire alors j’entame une deuxième mèche. Puis une troisième. Encore une, puis une autre. Je relève la tête et me regarde une fois de plus dans le miroir. Cette fois-ci, je rigole, réalisant ce que je viens de faire. Je l’ai fait. Je l’ai réellement fait ! Je ne sais pas si je me sens mieux, je ne sais pas si je suis une nouvelle personne, mais je sais que j’ai changé. J’ai réussi, j’ai franchi le cap. Alors oui, je ne sais pas si je vais mieux ou pas mais je suis fière de moi et c’est déjà beaucoup.
Une fois que j’ai fini d’appliquer uniformément la couleur, j’attache mes cheveux dans un chignon haut et je me mets à déballer mes valises. Ma playlist continue de défiler aléatoirement et je m’autorise à faire mon meilleur concert. Je range tout dans mon dressing, chantant et dansant comme une adolescente normale lorsque ses parents ne sont pas là. Sauf que moi c’est ma tante, et c’est surement mieux ainsi. Au bout d’une demi-heure je retourne dans la douche pour rincer mes cheveux et les laver.
Je les sèche un peu et me regarde une énième fois dans la glace, contemplant mon reflet. J’ai un peu du mal à me reconnaître. Ce n’est pas moi. Mais là était le but de la manœuvre. Changer. Je prends une grande inspiration et souris : ce n’est pas si mal.
Je retourne dans ma chambre dans le but de continuer de ranger mes nombreuses affaires, mais je commence à avoir faim, alors je descends dans la cuisine. J’ouvre le frigo et y voit un reste de gratin de pâte. Je le mets au micro-onde et le déguste en lisant un livre : Et ils meurent tous les deux à la fin. Je sais comment ça va se finir, le titre semble plutôt explicite. Je sais que je vais pleurer toutes les larmes de mon corps. C’est une certitude. Et pourtant j’adore ça. Étrange nan ? Aimer un livre qui nous fait souffrir. C’est sûrement parce que ça nous fait ressentir quelque chose, parce qu’en soit, si je pleure pour des personnages fictifs, c’est que le livre est si bien écrit que j’ai réussi à m’y attacher. Enfin, c’est seulement ma théorie.
Je finis mon assiette et la place dans le lave-vaisselle avec mes couverts, puis m’installe confortablement dans le canapé pour continuer mon livre
Vers 22h, j’entends la porte s’ouvrir. Tante Anna apparait dans le salon, avec un grand sourire.
-Tu ne dors pas ?
Je secoue la tête.
-Je lisais mon livre.
-Okay, ne te couche pas trop tard quand même, tu as cours demain.
J’acquiesce.
-Tu ne stresses pas trop ?
-Un peu évidemment. Mais ça devrait aller.
Elle m’offre un sourire. Son sourire magique.
-Tant mieux.
-T’as passé une bonne journée sinon, je lui demande
-Super, j’ai passé ma journée au studio, les mannequins étaient géniaux !
-Tant mieux alors !
-Oui. J’ai déjà commencé à faire du tri. Je prends une douche et je vais aller dormir. Au fait, j’aime beaucoup ta nouvelle couleur, ça te va très bien.
Je suis un peu surprise, mais je lui offre mon plus grand sourire.
-Merci.
Elle m’offre à son tour un grand sourire puis monte les escaliers.
-Bonne nuit Lucy, fais de beaux rêves
-Toi aussi, tante Anna, dors bien.
Etonnement, ces derniers mots sortent par eux-mêmes, sans que j’aie à me forcer pour être agréable. Elle finit de monter les escaliers et je replonge dans ma lecture. Je m’arrête de lire une petite demi-heure après, monte dans ma chambre, prépare mes affaires pour le lendemain puis m’allonge dans mon lit. Pleins de pensées s'enchaînent dans ma tête mais je fais le vide, autant que je peux. Je ferme les yeux et finis par m’endormir.
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Qui es-tu ?
FanfictionRéécriture entière de mon histoire "Quel avenir pour nous" Lucy Heartfillia, 17 ans, déménage à Magnolia afin de prendre un nouveau départ. Nouveau pays, nouveau lycée, nouveaux amis ! Mais malheureusement, elle qui ne voulait plus jamais, au grand...