I will get you back

Chapitre 1

Allongé dans l'herbe d'un champs appartenant à une personne de mon voisinage, je lève la tête et croise son regard. Celui qui pourrait me faire risquer absolument tout. Celui pour lequel je suis fou.

Je me noie dans ce regard, durant plusieurs minutes. Pouvant y rester des heures. Jusqu'à ce qu'il ne se mette à rougir et bafouiller que mon regard insistant le met mal à l'aise.

Assis à côté de moi, il baisse à nouveau son regard pour le planter dans le mien et rapproche son visage, venant déposer ses lèvres sur les miennes. Je souris et ferme les yeux à mon tour, appréciant ce moment. Je mouve mes lèvres et le sens faire pareil.

Il se détache de moi par manque d'air.

Ses yeux sombres brillent après cet échange, ses lèvres sont légèrement rosés et son souffle un peu plus court. Jungwon est vraiment magnifique.

- Je vais devoir rentrer, ça fait déjà presque une heure.

Il n'a malheureusement qu'une heure par jour durant laquelle il a quartier libre. On la passe toujours ensemble, je libère toujours cette heure pour n'être qu'avec lui.

Je le sens se lever et passer ses mains sur son pantalon pour enlever toutes les herbes présentes dessus. Je le regarde quelques secondes et me lève à mon tour.

- Demain même heure ?
- Demain même heure.
- Fais attention sur la route.
- J'ai que dix minutes de marche tu sais ?
- Oui, je sais.

Il m'embrasse une nouvelle fois avant de retourner au château duquel il est le prince. Je le regarde jusqu'à ce qu'il ne disparaisse totalement de mon champs de vision et regagne la petite maison de campagne que je partage avec mes deux meilleurs amis.

- Je suis rentré.

J'enlève mes chaussures et les remplace par des chaussons, puis je rentre dans la pièce à vivre.

Je constate que personne n'est encore arrivé vu le fort silence qui règne dans la maison. Silence vite troublé par des rires à l'extérieur, je souris, sachant déjà de qui il s'agit, et m'approche de la fenêtre pour voir Jake et Sunghoon qui rient aux éclats à quelques pas de la porte d'entrée.

Ils rentrent et s'empressent de me raconter la raison de leur fou rire, toujours en riant de façon incontrôlable.

Puis ils s'installent sur le canapé qui prône au centre de la pièce, je les suis du regard, restant dans la petite pièce servant de cuisine et de salle à manger.

Ils sont ma seule et unique famille.

Nous sommes tous les trois orphelins, alors nous nous connaissons depuis toujours. Nous avons grandi ensemble et avons toujours tout partagé. Nous nous étions toujours dit qu'une fois sortis de l'orphelinat nous achèterions une maison pour y vivre tous les trois. Pour cela nous avons passé des années à travailler après l'école, trouver du travail n'a pas été très difficile. Beaucoup d'agriculteurs étaient en manque de main d'oeuvre et nous ont grandement remerciés de les aider.

C'est ainsi qu'à notre majorité nous avons quitté l'orphelinat et avons acheté une maison. Elle est plutôt petite, mais largement suffisante pour nous qui en avons rêvé pendant dix ans.

- Tu as pu voir Jungwon aujourd'hui ?

Repositionnant son bras sur les épaules de Sunghoon, le brun se tourne vers moi.

- Oui.

Je lui réponds, accompagnant ma réponse d'un sourire qu'il me rend.

Ils sont bien les seuls à savoir la relation que Jungwon et moi entretenons. Cet amour que nous avons l'un pour l'autre serait mal vu par beaucoup de personnes, et surtout par ses parents. Nous sommes destinés à rester cachés pour l'éternité et a ne se voir qu'une heure par jour.

Contrairement à mes deux amis qui laissent libre court à leurs envies et s'aiment comme ils le veulent. C'était un peu compliqué au début, le regard des autres et les normes que la société s'était inculquées les convainquant que ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre était contre nature, que c'était une maladie qu'il fallait soigner au plus vite.

Mais aujourd'hui ils sont heureux, ensemble. Le départ de l'orphelinat et le fait qu'on s'installe dans un petit village rempli de personnes bienveillantes les a rassurés, jamais un de nos voisins ne les a regardé comme s'ils étaient bizarres, hors du commun, malades. Ils n'ont plus peur du regard des autres, qu'importe ce qu'ils peuvent bien penser, ils ne savent probablement pas qu'ils n'ont pas choisi de s'aimer. Ça s'est fait au fur et à mesure, avec le temps. Et cet amour n'a rien d'une maladie, il est la plus belle chose qui leur soit arrivée.

- Tu comptes passer la soirée debout dans la cuisine à nous fixer ?

Sunghoon me questionne avec un léger rire.

- J'arrive.

J'aime me rappeler tout le chemin qu'on a parcouru pour en arriver là. Là où nous rêvions d'être il y a une dizaine d'années, dans nos rêves les plus fous. J'aime me rappeler que nous nous sommes donnés à fond pour atteindre cet idylle.