10. Vola via

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Giulia

FLASHBACK

« - Papa ! Il faut absolument faire une pause, je me sens mal, je hèle à bout de souffle derrière lui.

Ça doit bien faire deux heures que nous courons sans nous arrêter, comme chaque jour. Mais aujourd'hui, je ne me sens réellement pas bien.

- Non saresti una femminuccia, se ? (Tu ne serais pas une tapette, si) Se marre mon père en se tournant, puis courant à reculons.

- Je suis plus que sérieuse ! J'ai vraiment besoin de m'arrêter, m'agacé-je en retirant une mèche devant mon visage.

Mon père ralentit et se met à mon niveau avant de poser sa main sur mon épaule.

- Imaginons deux secondes, tu te fais poursuivre par des adversaires qui désire ta peau plus que tout, tu fais comment ? Eh bien, non ti fermi MAI (Tu ne t'arrêtes JAMAIS).

Je commence à réellement avoir la tête qui tourne et surtout en avoir ma claque des « imaginons » tous ls jours, toutes les minutes.

- Tu t'arrêteras que quand ils céderont, allez dépêche, me précipite-t-il en plaçant sa main sur le bas de mon dos afin de me pousser de force.

Mon cœur bat à mille à l'heure. J'ai vraiment beaucoup de mal à respirer... je... Je m'écroule sur le sol, les deux mains sur le bâton en train de suffoquer mais quand je retombe sur ma main gauche, elle me fait horriblement mal. En effet, mon père m'a entraîné en la brûlant pour mieux contrôler si mon ennemi venait à être le feu. Mais désormais, je crois bien que mon ennemi, c'est lui.

- A che gioco stai giocando, Giulia ? Alzati ! (À quoi tu joues, Giulia ? Lève-toi !) S'écrie mon père.

- Je...je n'y...arri...rive pas, murmuré-je en fixant le béton brûlant mais je tremble tellement fort que mes mains lâchent.

- Giulia arrête un peu ta comédie ! Si tu penses que ça va marcher, tu te fous un doigt dans l'œil ! Gueule mon père en serrant ses poings et faisant les cent pas.

Des douleurs thoraciques se font plus que présente dans mon corps, à en m'en donner une crampe. Je me sens oppressé par tout, par lui, parce qu'il m'entoure et monde.

Le mal être. Tellement mal d'être ici, mal d'être une Pavarotti, mal d'être la fille de Julien Pavarotti.

N'avoir jamais rien choisi, m'avoir imposé de suivre un chemin qui me mène tout droit dans la mauvaise direction.

Je souffre...mon cœur et mon corps souffrent. J'ai quinze ans, pourtant, mon corps se sent vieux, bien plus usé et ridé.

Je hurle de douleur, ma poitrine se serre si fort. Je ne ressens plus rien d'autre que le mal-être. Je ne tiendrais jamais. Jamais sous cette pression. Je veux être loin de ce monde rempli de pourritures.

Je sens que mon cœur ne cesse pas sa course folle. Mon cœur veut s'enfuir. Mon cœur veut avoir la liberté de s'envoler.

Mais envole-toi...ils t'ont noirci, je t'ai noircie alors monte dans le ciel et purifie-toi. Redeviens qui tu étais...un cœur pur et innocent. Un cœur blanc.

Vola via il mio cuore. (Envole-toi mon cœur)

***

- Monsieur et Madame Pavarotti, s'exprime une vieille voix d'homme. Votre fille a eu une crise d'angoisse aiguë, beaucoup trop forte pour son jeune âge. Elle aurait même des symptômes équivalents à une crise cardiaque... C'est plus qu'inquiétant pour le déroulement de sa vie future.

Mafia SegretaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant