Chapitre sans titre 16

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Cela faisait plusieurs heures que Khalli avait la tête qui bouillonnait, plongée dans ses livres. Avec un certain nombre des navigateurs qui s'orientaient en histoire et cartographie, elle devait chercher le lieu qui serait le plus propice pour y faire atterrir la cité.

Elle était en train de lire les chroniques du peuple de Nhu. Un peuple fier et prospère qui avait tardivement rejoint l'empire à contre-cœur après qu'un puissant royaume voisin ait tenté de l'annexer.

Il était écrit que le peuple Nhu ne comptait que quelques villages et une seule vraie ville, et que , assiégée par le royaume Riukarud, connu pour son roi guerrier et sa cavalerie lourde invaincue, la capitale avait tenu bon plusieurs mois et repoussé nombre d'assauts avant que l'armée de l'empire ne profite de la situation pour défaire l'armée Riukarude et annexer la capitale affaiblie sans plus d'effusion de sang.

Placée sur un plateau entouré de falaises, cette ville nommée Nhu-Îe n'était accessible que par un passage assez large certes, mais suffisamment étroit pour être tenu par une garnison. De plus, le passage étant en pente, il était aisément défendable et la source qui jaillissait au cœur du plateau donnait naissance à un torrent qui cascadait par la falaise. Les terres du plateau étaient fertiles et le climat n'y était pas trop rude.

Cependant, Khalli ne s'expliquait pas que de simple miliciens Nhus aient pu tenir tête à la cavalerie Riukarude. Elle alla alors demander à son mentor bibliothécaire, qui s'occupait de son groupe de recherche.

"C'est en effet un bon endroit que tu nous a trouvé. J'y ai moi-même pensé ce matin. Mais ce qui n'est pas écrit dans les livres est écrit entre les lignes d'une carte. Un géographe peut aisément comprendre ce qui a participé à la victoire des Nhus. Le vent. Nhu-Îe est situé dans une zone propice aux vents océaniques. La zone doit être soumise à un vent constant et puissant. Les cavaliers lourds Riukaruds ont dû manquer de chance, et aucune accalmie ne s'est offerte. Charger sur une zone réduite, en pente est déjà une sale affaire, mais si on rajoute un fort vent de face. Le sable devait aveugler les cavaliers dont la vue était déjà restreinte par les casques lourds. Mais rien ne nous indique que les monstres seront aussi sensibles aux vents et aux sables que la cavalerie Riukarude. Et nous serions toujours à la merci d'une accalmie.

Non, Nhu-Îe est un bon endroit, mais ce n'est pas l'Endroit. Beau travail, mais tu peux retourner chercher."

Le bibliothécaire salua son élève et se plongea de nouveau dans le gros ouvrage poussiéreux qu'il tenait entre ses mains.

Khalli, quelque peu déçue, retourna à sa lecture.

Trois jours plus tard, le Polyarque Navigateur fit passer une annonce à l'ensemble des Navigateurs. Il allait dévoiler le lieux choisi pour atterrir.

"Chers navigateurs, il a été statué que nous allions nous poser vers les monts Keir-Navos. Le mont Cnalb est un ancien volcan dont le cratère fera une muraille naturelle efficace, avec un intérieur des plus fertiles. Il faudra cependant rapidement s'atteler à la construction de fortifications sur le contour du dit cratère, afin d'assurer un périmètre entièrement sécuriser.

D'après les renseignements obtenus par les rescapés de Pelcha-Etrof, nous estimons que les monstres devraient remarquer notre présence entre six et douze heures après notre atterrissage. Un peu plus si nous avons de la chance. C'est pourquoi il nous faudra faire vite pour planter une première palissade. La garde aura cette tâche, mais elle devra être assistée par tout le personnel disponible et non vital à la survie de la cité.

Certains pourraient être tentés de fuir une fois au sol. Je vous le dis, vos chances de survie seraient nulles. Nous ne pouvons survivre qu'en nous serrant les coudes. La confection des poteaux de palissade a d'ores et déjà commencé. Nous rassemblons tout le bois non nécessaire pour produire les piquets.

reprise CitadailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant