Chapitre 3

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On était assis à la table de notre cuisine comme pour un interrogatoire. Moi, à côté de mon fils et Chiteki en face avec ses gardes restants à ses côtés. Ah et l'abruti sur le côté, mais j'ai tendance à l'oublier.

- Jeune prince, je suis le 3ème général Chiteki. Je suis ravi de vous rentrer.
- Pourquoi il n'y a que lui qui se présente ?
- Euh, c'est un peu compliqué, mais c'est à cause de la hiérarchie, il n'y a que la personne la plus noble qui se présente.
- Mais pourquoi ?
- Alors, ça c'est une bonne question, c'est le système de ce pays qui est comme ça, il ne considèrent pas tous les humains comme égaux.
- C'est stupide.
- En effet.
Le général ne nous coupa pas, ce qui m'étonna, mais il pense sûrement que mon fils ne parle pas le Gaïkoku et que donc je faisais la traduction. C'était marrant, je pouvais voir dans ces yeux tout ce qu'il était en train de programmer. Il faudra lui apprendre la langue, mais en attendant on va faire comment,... Ça se voyait qu'il avait pas prévu ça.

- Et donc qui sont les personnes à côtés de vous ?
- Pardon ?
- Mon fils demande qui sont les personnes à côté de vous.
- Ah, ce sont mes gardes du corps, je suis haut placé donc je dois toujours être accompagné.

Il lui parlait de manière très enfantine, c'était pas une bonne idée, Tatsumi déteste ça.

- Oui je vois bien que ce sont des gardes, mais je veux savoir qui c'est ?!

Encore une fois, je dus me retenir de rire devant son expression choquée ainsi que celle des gardes. L'un avec l'air agréablement surpris et l'autre semblait plus l'analyser. Je sais déjà qui je vais devoir surveiller. Je ne l'ai pas dit à mon fils, mais quand je l'ai trouvé dans la forêt, il y avait 3 personnes avec lui qui s'apprêtait à le poignarder. Je suis arrivée à ce moment-là et je les ai empêchée de tuer ce pauvre bébé. Après les avoir un peu sonnés, je m'apprêtais à leur demander pourquoi ils faisaient ça, mais ils se sont suicidés. J'étais bien rouillée, car je n'ai même pas pu les en empêcher. Pour ma défense, je n'étais clairement pas en bon état. Je ne voulais pas avoir un gosse en plus et encore moins en kidnapper un qui devait avoir une famille donc j'ai cherché sa famille. Mais je n'ai trouvé aucun piste et personne ne cherchait un bébé, ce qui était étonnant, car il devait être d'une famille assez importante pour qu'on engage des personnes pour le tuer. J'étais par conséquent sur mes gardes, car ça m'étonnerait que ses parents aient soudainement retrouver leur fibre parentale pour décider de le chercher qu'aujourd'hui. Il devait y avoir un enjeu politique et hors de question qu'il se retrouve embrigadé là-dedans. Maintenant, c'est trop tard, c'est mon fils un point c'est tout ! S'ils l'avaient cherché quand je l'ai trouvé, je l'aurais su et je leur aurais rendu... Bon pas sûr car je m'étais déjà attachée à lui et si j'avais vu que sa famille était merdique je l'aurais gardé quand même.

- À ma droite, c'est Tsuyoï et à ma gauche, c'est Usagiru.

Ok. Je retiens Usagiru c'est surement un connard et Tsuyoï m'a l'air plus fiable mais on ne sait jamais les impressions peuvent être trompeuse. Bien que je me trompe rarement, j'ai été trop souvent trahie pour me faire encore avoir... Bon ça m'arrive encore mais en même temps les humains sont trop vicieux pour moi.

- Enchanté de vous rencontrer.
- Nous de même, cher prince.
- Il me semble avoir demandé une preuve de cela.
- Pour avoir une preuve, il faut que vous veniez au palais. Notre sorcier de la cour sera capable de vérifier cela.

Je jeta un œil à Tatsumi pour voir ce qu'il en pensait.

- Alors qu'est-ce que tu en penses ?
- Et toi maman ?
- C'est à toi de choisir.
- Mais tu détestes les humains et encore plus les nobles et plus que tout la royauté.
- Déjà je ne déteste pas tous les humains, tu en es la preuve donc si tu es bien en prince ça fera juste une exception en plus.
- ...
- Je vois bien que tu voudrais en savoir plus donc ne te retiens pas à cause de moi. Si tu désires y aller on ira ensemble et si tu ne veux pas y aller on ira pas même s'ils amènent une armée.
- Désolé de vous interrompre, mais quelle est cette langue que vous parlez ?

Le général semblait brûler de curiosité, ça ne devait pas arriver souvent qu'il ne connaisse pas une langue.

- Il s'agit de ma langue natale, le Gïrïsha. Je ne viens pas de ce pays, je viens d'assez loin, c'est donc normal que vous ne connaissiez pas.

C'est même impossible vu que je ne viens pas de ce monde. Et même dans mon monde, il n'y a que 14 personnes qui connaissent cette langue.

- Je vois. Et d'où venez-vous exactement ?

Il commence à m'embêter avec ces questions, ma race ne ment pas (enfin ... ca dépend qui et quand) donc nous sommes plutôt doués pour manipuler la vérité sans pour autant dire des mensonges.

- D'un pays qui n'existe plus.

Mon fils se leva soudainement, soit pour m'aider, soit parce qu'il a décidé de ce qu'il veut faire soit, pour ces 2 raisons.

- D'accord.
- Parfait, partons tout de suite alors.
- ...
- ...
- Il est stupide ou il le fait exprès maman ?
- Non je pense qu'il a vraiment oublié.
- Il y a un problème ?

On le regarda avec dépit et voyant que j'avais la flemme de m'expliquer, il le fit pour moi.

- Vous n'avez pas oublié quelqu'un ?
- Non pourquoi ?
- Maman ! Je t'assure je pense qu'il le fait exprès c'est pas possible autrement comment il peut oublier qu'il a un garde blessé et évanoui !?
- C'est parce qu'il ne s'en soucie pas...
- Même moi je sais compter jusque 5 donc réessayer.
- Oh, vous parlez de Chujïtsu.
- Bravo !
- Ne vous inquiétez pas il est résistant, dès qu'il sera réveillé on pourra partir.

... J'ai dû recoudre son bras et il espère pouvoir partir dès qu'il se réveillera ?! Je regrette d'avoir pensé qu'il était intelligent.

- Non. Il a besoin de minimum une nuit de sommeil.
- Je vous assure que ça ir-
- J'ai dit non. C'est moi qui l'ai soigné donc c'est moi qui décide de ce dont il a besoin !
- D'accord alors on peut juste le lais-
- Non. Restez dormir ici et on verra demain.
- ... D'accord

C'est tellement évident ce qu'il pense. Il doit vouloir fouiller ma maison mais encore faut-il qu'il y arrive.

Shinotsuki, une famille détraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant