- Bien, voilà les clés des chambres. J'en ai justement trois de disponibles.
- Euh... et moi ?
- Ah oui l'abruti.
- Eh !
- Bon ben toi pars.Je l'avais totalement oublié celui-là, mais je n'ai aucune envie de l'héberger, l'égorger me tente plus. Je n'aurai pas à le faire, car le général me donna raison et lui demanda de partir. Il ne devait pas non plus aimer l'avoir dans les pattes.
- Et nous, nous pouvons rester ?
C'était le simplet qui me demanda ça, il avait un air un peu naïf et mignon. Je lui souris, les humains de ce genre ne me dégoûtent pas... comparé à l'autre garde qui ne cachait même pas son dédain.
- Bien sûr mon chou. Je ne vais pas vous mettre dehors tout de même.
... Bien que ce soit ce que je viens de faire pour l'abruti.
- Euh... Pourquoi vous m'avez appelé mon chou ?
- Oh excuse-moi j'appelle tout le monde comme ça. Surtout les petits mignons comme toi.Je pense les avoir choqués vu leurs regards et les rires de mon fils.
- Je suis marié...
- Oh félicitations moi aussi.Décidément, leurs yeux vont sortir de leurs orbites avant même la fin de journée.
- Vous êtes mariée !?
Ils ont demandé tous les trois en même temps, enfin ils ont plutôt crié.
- Alors oui, je suis mariée.
- Et où est votre mari alors ?
- ... Ça ne vous regarde pas.Je me dépêcha de les conduire jusqu'à leur chambre pour que ce petit curieux arrête de me questionner.
- Voilà les trois chambres, la salle de bain est au fond du couloir et les autres pièces, vous n'êtes pas autorisés à y aller. Et si vous essayez d'y aller, elles seront pour la plupart fermées à clés.
- Pourquoi on ne peut pas y aller ?Je me contenta de leur faire mon petit sourire que tant de gens trouve flippant (ce que je ne comprends vraiment pas pourquoi, il s'agit de mon sourire naturel).
- Bien, je vous souhaite une bonne nuit, merci de ne pas traîner sans raison dans les couloirs.
Je regardais Chiteki en rajoutant.
- Il serait malencontreux que je vous prenne pour un voleur... ou un fouineur.
Vu son expression, ça m'étonnerait qu'il écoute mon conseil... je sens que je vais avoir une longue nuit. J'attendis qu'ils rentrent tous dans leur chambre respective avant de partir mettre Tatsumi au lit.
- Quelle cicatrice veux-tu entendre aujourd'hui ?
- Celle-là.Il montra du doigt ma cicatrice qui est cachée derrière mes cheveux, juste sous mon menton à gauche. Évidemment, il me demande celle que je ne souhaite pas raconter. Depuis qu'il est petit, j'ai pris l'habitude de lui raconter les histoires derrière les cicatrices qui jonchent mon corps. Étrangement, il préfère cela aux contes. Bien que je sois à peu près sûr que ça ne fasse pas partie des recommandations pour élever un enfant... Mais ça lui apprend bien plus sur la vie que les contes ou tout est rose pailleté !
- Allé ! S'il te plaît maman. Je te la demande depuis des années.
- Oui et moi, je te la refuse depuis des années aussi. Et je t'ai déjà expliqué pourquoi.
- Oui oui je sais ! C'est ta blessure la plus ancienne et tu veux pas me parler de ton enfance.
- Ce n'est pas que je souhaite te le cacher, mais je ne peux pas. J'ai fait une promesse et -
- Et tu ne brises pas tes promesses. C'est bon, je connais le refrain !
- Cette histoire ne m'appartient pas, elle appartient à toute ma famille et comme tu as pu le remarquer. Ils ne sont pas là !
- Désolé maman... Je sais qu'ils te manquent beaucoup.
- Oui... Quand je trouverai comment rentrer dans mon monde, je leur demanderai l'autorisation d'accord ?
- ... Ok. Je me réjouis de connaître enfin ton monde !
- Moi aussi, je suis sûr que tu l'adoreras.Enfin... S'il n'est plus en guerre. J'ai quitté mon monde (pas de mon plein gré) en l'an 1944. J'ai en quelque sorte été prise dans une explosion...causée par moi-même. Je tiens à dire que j'ai pas fait exprès, mais faut avouer que les Allemands sont des spécialistes pour faire chier, torturer et exécuter les gens. Ce ne sont pourtant pas les pires (ou les meilleurs, ça dépend du point de vue) que j'ai pu rencontrer, les Aztèques étaient bien pire, avec leur mur des 10 000 crânes au 15 ème siècle (très joli, si on oubliait le fait que c'était composé de femmes, d'hommes et d'enfants). Ou encore les Mongols, les Romains, les Spartiates, les Huns... les humains en bref.
- Maman ?
- Oui ?Il soupira de nouveau, je trouve qu'il soupire bien trop pour un enfant.
- Ma cicatrice ?
- Ah oui ! Du coup, laquelle veux-tu ?
- Mmm, la brûlure sur ton bras gauche.
- Ah ! C'est pas de ma faute celle-là.
- ... Comme à chaque fois.
- Qu'as tu dis ?
- Rien rien.Vu son sourire, ça m'étonnerait.
- Bien. Il y a plusieurs siècles, une terrible période a eu lieu.
- La chasse aux sorcières !
- Exactement.
- Alors, tu as fini sur un bûcher ?
- Non, pas moi. C'était ta tante.
- Laquelle ?
- À ton avis ?
- ... Tata Ayame !
- Bravo.J'ai un certain don pour attirer les ennuis, tandis que ma sœur Ayame, elle, elle est plus douée pour créer des ennuis. De manière générale, toute notre fratrie se retrouve toujours dans les problèmes.
- Bref, je reprends, durant cette sombre période, une femme stupide tomba amoureuse d'un inquisiteur. Ce ne fut évidemment pas une bonne idée, car lorsqu'elle lui sauva la vie de personnes qui cherchaient à se venger, au lieu de la remercier, cette enf- homme la condamna au bûcher. Elle en eu encore le cœur brisé, car tu la connais, enfin non tu la connais pas mais t'as compris ce que je voulais dire... Je suppose que non vu que tu es déjà endormi. Je te raconterai la suite la prochaine fois, bonne nuit mon chou.
Je l'embrassa avant de sortir tout doucement.
- Bien, maintenant, il est temps de raccompagner un fouineur à sa chambre.
Je suis capable de sentir (et manipuler) le sang de tout être vivant. Grâce à ça, je sais que ce cher général est en train de se balader dans ma maison. Mon avertissement n'a pas suffi je suppose.
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Shinotsuki, une famille détraquée
VampirC'est une famille de fou et de psychopathe. Et si quelqu'un de cette famille décidait d'élever un enfant ?