Bois de cèdre

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Le cadet eut envie de s'enterrer dans le sol. Il regretta instantanément ce qu'il venait de suggérer avec cette impulsion. Cela lui avait échappé, c'était sorti sans qu'il puisse l'arrêter. Mais de quoi avait-il l'air maintenant ? Son ami se moquait de lui et tout ce qu'il trouvait à faire c'était de déballer une telle déclaration ? Cramoisi de honte, celui aux yeux bleus tenta de ravaler ses larmes.

- Bordel je capte rien ! Reprit Baptiste, furax, la lèvre fendue. Je t'avoue ce que je ressens, tu te fous de moi, puis tu me casses la gueule parce que t'es vexé que je te rende la pareille ? Sois cohérent espèce de connard !

La voix puissante claqua aux tympans de Lucas qui eut un mouvement de recul. Si seulement il avait su se taire il ne serait pas là, à la merci d'un grand brun qui sortait de ses gongs à vue d'œil. Insulté, il reprit sur le même ton que son agresseur.

- Mais tu t'écoutes ?! Rétorqua Lucas. Tu te crois clair ? Depuis quand t'es bi' ? Ca sort d'où ? Comment je peux te croire ?

Baptiste se rua vers lui sans réfléchir. Lucas prit peur, et bondit en arrière pour se cogner à la véranda tout en plaçant ses mains en garde devant son visage pour parer le prochain coup. Aussitôt bloqué, Squeezie vit les deux bras de l'ainé se planter autour de sa tête sans pour autant le toucher. Il se trouva alors face à deux yeux noirs terrifiants qui lisaient son âme.

Une nausée prit le plus jeune. Il cherchait un moyen de se sortir de se pétrin. Malheureusement les poings placés de part et d'autre de son visage ne lui laissait aucun échappatoire.

Le parfum de Lucas vint de nouveau chatouiller les sens de l'ainé. Quand il disait que cette odeur allait parfaitement au plus jeune, il pesait ses mots : l'essence sublimait l'effluve de son hôte. En étant si proche l'asiatique ne pu qu'être une nouvelle fois subjugué par le délice qu'était cette alliance parfaite de l'arôme boisé du cèdre sur la peau de son compagnon. Le désir qui s'alluma lui donna le courage d'aller au bout de sa déclaration cette fois, triomphant sur ses doutes. S'en était assez des mensonges.

- Je t'ai dit la vérité. Répéta Baptiste, tremblant d'impatience. Je suis bi'. Et c'est toi que je veux.

Cette intonation autoritaire fit frissonner Lucas. Il avait toutes les peines du monde à ne pas être émerveillé par la beauté qu'il avait sous les yeux. Tant pis, le coeur venait de gagner la partie, il allait tenter le tout pour le tout.

- Moi aussi. Répondit le cadet du tac au tac, faisant face à la menace malgré ses jambes qui commençaient à se liquéfier.

Le brun n'eut pas le temps de placer un mot de plus que Lucas saisit son t-shirt afin de forcer le plus grand à se coller à lui. Celui aux yeux bleus plaqua alors ses lèvres sur celle de l'asiatique, avide de contact. Les mains de Baptiste quittèrent alors par réflexe les vitres froides pour entourer entièrement le cadet dans le but de répondre au baiser.

Hélas sans appui Lucas bascula en arrière pour se cogner durement la tête. Il laissa échapper une exclamation de douleur, quittant ainsi la bouche de Locklear.

- Merde ! Jura ce dernier en caressant l'endroit où la bosse se formerait d'une seconde à l'autre. Ca va ?

Leurs mains se rencontrèrent à l'arrière du crâne du plus jeune en mêmes temps que leur regard se croisèrent. Un silence pesant plana, résultat la chute et de ce qu'il venait de se produire. Puis Lucas enlaça les doigts de son amant, se fichant de sa bosse avant de l'embrasser à nouveau. Cette fois Baptiste essaya de ne pas écraser le plus jeune contre un quelconque mur. Néanmoins il eut du mal à contenir son ardeur et celui aux yeux bleus se trouva une seconde fois plaqué sur la vitre.

- Je sais que je viens de te frapper mais t'es pas obligé de m'assommer pour autant. Se défendit le plus jeune en écartant doucement le brun.

Baptiste se retira, confus et embarrassé de sa maladresse. Un sourire crispé se traça sur ses joues. tandis que la magie se rompit.

LOCKZIE le parfumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant