35 : Sentiment obscur

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Je quitte mon regard des yeux. Ce reflet dans le miroir me donne envie de vomir.
Je retourne dans mon lit.
Je suis rentrer depuis 24h et je n'ai fait que pleurer, dormir et me haïr.
J'ai eu envie d'aller me chercher à manger ou au moins de téléporter de la nourriture pour manger dans la chambre. Mais dès que l'idée de manger me traverse l'esprit j'ai envie de vomir.
Plusieurs personnes sont venues toquer à ma porte, espérant que j'ouvre. Je n'ai pas bougé d'un pouce j'ai juste attendu qu'ils partent.
Wanda a essayé de débloquer la porte avec sa magie mais j'ai fait contre-pression avec la mienne pour ne pas qu'elle parvienne à ouvrir.
Je ne suis pas prête à sortir. Je ne serais pas capable d'affronter leurs regards. Il faudrait d'abord que je puisse affronter le mien.
J'aimerai ne jamais quitter cette chambre close. Je suis bien dans le noir. Personne m'embête, je suis seule avec mes pensées et ma musique.
D'un autre côté, je crois que j'aimerai aller me défouler. Aller taper dans un sac de frappe de toutes mes forces jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à ce que mes poings en sang ne puissent plus frapper. Jusqu'à ce que la fatigue m'empêche de frapper à nouveau.
Je voudrais que tout sorte de mon esprit. Je n'en peux plus de voir mon frère tomber, encore et encore. Le voir mourir, encore et encore. L'entendre crier, encore et encore. L'entendre m'appeler, encore et encore.
Peut-être que si j'attends la nuit je pourrais me retrouver seule dans la salle de sport.
J'irai cette nuit me défouler.
•••
Il est 00:00 normalement à cette heure plus personne n'est éveillé... mis à part Tony qui peut être dans son laboratoire mais ça ne sera pas un soucis. Je peux tout à fait faire en sorte que Friday ne révèle pas ma présence.
Je me téléporte donc dans la salle de sport.
Je choisis de commencer par le tapis de course. Je le mets en marche et choisis une vitesse élevée. Puis je me lance.
Je cours pendant 40 minutes avant de commencer à ressentir un peu de fatigue.
Ce n'est pas assez j'ai besoin de plus. J'ai besoin de l'épuisement. J'ai besoin de ne plus entendre mes pensées raisonnées en moi.
Je m'approche d'un sac de frappe.
J'observe mes mains non bandées. Avec rage j'envoie un premier coup dans le sac, puis un second et un autre et encore un autre, lui-même suivi d'innombrables autres coups.
Je me vide petit à petit de mon énergie, je fais sortir toutes mes pensées grâce à mes coups. Plus rien ne vient me déranger, il y a juste ma rage et mes coups.
Je finis par me laisser tomber contre le sac, l'enlaçant.
Je n'en peux plus.
J'éclate en sanglot.
J'ai l'impression que mon coeur se noircit de tristesse et que la vie quitte mon corps doucement.
C'est comme si je pouvais sentir les battements de mon coeur s'espacer de plus en plus. Comme si mon coeur s'apaisait, m'entraînant doucement vers la sérénité éternelle.
Peut-être est-ce la bonne solution.
Je me laisse glisser au sol et ramène mes mains meurtries et en sang contre ma poitrine.
Puis je me laisse aller.
La fatigue s'empare doucement de moi.
Je ferme mes yeux, ne pouvant plus résister, comme aspirer par un trou noir.
Le vide s'immisce en moi. Je me retrouve comme happé par une boule de bien-être.
Ça a l'air si confortable.
Je me sens bien.
Je ne lutte pas.
Je sombre, enfin.

Le passé de la Fée Dragon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant