- Lève-toi sale gosse, tu es là pour t'exercer au combat à l'épée, pas pour pleurnicher de ton pitoyable sort, me dit un malfrat dénommé Joctorn alors que des larmes coulaient sur mes joues à cause de la douleur que j'endurais. Cet homme était au service de mon père avant sa mort.
- Relève-toi j'te dis ou j'te frapperai bien plus fort ! Sache que jusque là je suis restais doux ! me cria-t-il tandis que j'essayais de me relever après les innombrables coups qu'il m'avait donné. Je me disais à ce moment là que nous n'avions pas la même conception du mot doux.
- Je me relève, je me relève, m'exprimai-je non sans difficulté afin de l'adoucir.
- Bah dépêche toi alors, j'ai pas toute la journée ! me pressa-t-il alors que je commençai uniquement à me remettre sur mes pieds.
Lorsque je fus enfin sur mes deux pieds, je n'eus qu'à peine le temps de lever les yeux qu'il m'attaqua à nouveau avec son épée en bois. Je pus parer au dernier moment mais il enchaîna avec une claque en plein visage qui me mis encore une fois à terre et me sonna. Cela faisait plus d'une heure que nous nous entraînions avec la même intensité. Mais de mon point de vue, je n'apprenais en rien à me débrouiller avec une épée. J'avais d'autant plus l'impression que je m'étais plus souvent retrouvé dans la boue de l'arène d'entraînement que sur mes deux pieds. Selon moi, ce "combat" était plutôt un défouloir pour Joctorn qu'un moyen de m'initier au maniement de l'épée. J'étais tellement exténué et blessé que mon esprit ne retenait rien de ce qu'il m'enseignait, si tenter que qu'il m'apprenne quoique ce soit. Il arrivait à peine à traiter les informations transmises par mes sens. Mais par peur de ses représailles qui, j'en étais convaincu, seraient encore plus terribles. C'est pourquoi, je me hissai sur mes deux jambes pour y réchapper.
À nouveau, dès que j'étais apte selon mon instructeur à un assaut de plus, il chargea et je plaçai mon arme en diagonale pour le parer du mieux que je pouvais. Mais la fatigue fit que je ne bloquai rien du tout et par conséquent je me pris le bois de mon épée en plein visage. Je sentis le bois percuter mon front, mon nez brutalement or, ce fut ma mâchoire qui fut victime de la majeur partie du choc. Suite à ce coup dévastateur, je m'écroulais au sol sans que mes bras puissent me retenir et crachait du sang et une dent. Je ne m'étais pas encore regardé dans un miroir mais je savais d'ores et déjà que ma mâchoire était dans un sale état tout comme mon arcade sourcilière ou même je pourrais dire mon visage ou mon corps entier. J'étais couvert de bleus et d'éraflures partout, j'avais atteint un état de fatigue qui me semblait habituel maintenant que Joctorn avait intensifié ses entraînements. Je rampais encore sur le sol à bout de force que mon cruel instructeur ne trouva qu'à dire :
- Pauvre Doolios, je le plaint. S'il pouvait voir ce qu'est devenu son fils : un déchet inutile plus souvent dans la boue que droit comme un homme, me critiqua-t-il ouvertement sachant que je ne lui répondrais jamais à cause de ma crainte à son égard.
- Le chef est bien ambitieux de penser que tu pourrais réussir la mission qu'il voudrait te confier pour notre prochain coup, enchaîna-t-il alors que je gémissais au sol.
- Et tu penseras à tes corvées du soir après t'être laver. Je ne sais pas comment tu fais pour puer autant alors que je n'ai pas ne serait-ce qu'une goutte de sueur qui perle sur mon front. Finit-il alors que j'hurlais de haine au fin fond de mon être.
Après m'avoir martyrisé pendant une très longue heure, il s'éloigna sans me venir en aide alors que j'haletais allongé sur le dos. Bien que, j'aurais bien désiré de l'aide, j'étais soulagé de le voir partir enfin. Cet entraînement m'avait comme tous les précédents laissés dans un sale état et cela continuerait jusqu'à au moins le "Grand coup" comme aimé l'appeler le chef de notre groupe de bandit. En effet, il voulait que je soit suffisamment apte que ce soit au combat ou physiquement pour jouer un rôle clé dans son accomplissement. Ma fonction dans celui-ci était de passer dans une fine faille du trésor de la muraille du Sinozohus que seul ma corpulence le permettait. J'étais assez fin et petit pour me faufiler dans un interstice qui menait à une immense réserve d'or, d'argent et de bijou en tout genre qui servait à financer l'entretien de la gigantesque muraille dont tout le monde ignorait l'utilité et les troupes qui y stationnait par milliers. Effectivement, elle mesurait de trente à quarante mètres de hauteur pour une longueur de plus de deux cents kilomètres d'après ce que j'avais entendu de la part de mes détestables comparses. Je supposais que l'ennemi de l'autre côté devait être sacrément puissant pour pousser l'autorité royale à construire un édifice de cette envergure. Il fut ensuite le facteur de la création d'une ville à ses pied qui porte le même nom, c'est-à-dire Sinozohus. Elle accueillait des habitations pour des soldats, une carrière, des champs et de plein d'aménagement en tout genre. En soit, tout ce qui est nécessaire pour entretenir la muraille et les soldats qui s'y trouvent. Au fil du temps, elle devint extrêmement attractive jusqu'à s'imposer comme un axe majeur du commerce du royaume. On pouvait maintenant y trouver une des plus grandes foires jamais connues et une route commerciale complètement pavée pour faciliter les transports de marchandises. Ainsi, tout ceci explique l'édification d'une salle au trésor au sein d'un bastion lourdement fortifié et protégé.
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Au delà du mur - Tome 1 : Le Secret derrière la muraille
FantasyThaomios, un jeune garçon de 12 ans devenu orphelin après la perte de son père est sous l'emprise de malfrats qui souhaitent voler le trésor de la muraille du Sinozohus. Il se trouve entraîné de force dans cette entreprise et suite à l'échec de cell...