Le parcours du combattant

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J'ouvris les yeux lentement alors que mon esprit se trouvait encore dans ce mystérieux mais du moins merveilleux rêve. Je ne pouvais oublier le paysage magnifique, les montagnes au loin, le palais et la ville, mes parents et ces deux silhouettes encapuchonnées. Leurs derniers mots tournaient en boucle dans ma tête : "nous sommes ton destin Thaomios, ton avenir". Qu'est-ce que cette phrase signifiait-elle en réalité ? Les croiserais-je dans mon futur ? Et si oui, quand ? Seraient-ils des ennemis ou des alliés ? Et surtout, comment saurais-je si c'est bien eux ? Je n'avais comme seuls indices leur taille et leur voix. Lorsqu'ils dirent ceci, je discernai un timbre d'homme plutôt identifiable. Sur celui-ci, j'avais davantage d'espoirs de la reconnaître du fait de son aspect inhabituel. Mais d'un autre côté, j'avais distingué uniquement une voix féminine ou bien celle d'un enfant. Je ne savais rien de plus, je ne pourrais jamais à mon avis trouver sa ou son détenteur parmi tous les plus jeunes et les femmes. Le panel était dans ce cas bien trop large, pourquoi père ne m'avais-tu pas donné plus d'indices sur mon destin ? Ainsi, j'étais ressorti à bien plus de questions qu'avant mon rêve. Mais je tentais de me convaincre que tout s'éclaircirait au moment venu.

Cependant, je ne voyais pas seulement cet aspect de mon rêve. En effet, celui-ci avait été merveilleux à un point tel qu'il m'avait redonné l'envie et le courage de survivre pour rencontrer mon prétendu destin. J'avais à nouveau goût à la vie. Mon espoir, ma croyance en celui-ci était née de ces cendres. Malgré les zones d'ombres que m'avaient laissé ce rêve, même si vraisemblablement celui-ci n'était qu'une pure conception de mon esprit. Ma volonté d'aspirer à une existence meilleure m'avait sans doute conduit à imaginer ce monde idéal. Néanmoins, il m'avait paru tellement réel, j'avais eu l'impression que mon père m'avait réellement parlé. En plus, comment aurais-je pu concevoir un tel déroulement ? Pourquoi aurais-je imaginé que deux personnes qui m'étaient totalement inconnu seraient mon destin ? Ceci n'avait aucun sens. Et leur voix, je n'avais jamais entendu le timbre de l'homme. Si quelqu'un de mon entourage le détenait, je l'aurais tout de suite remarqué. Même si, d'un autre côté, j'étais heureux de ne reconnaître le timbre d'aucun des malfrats de la bande. Je pourrais peut-être enfin m'éloigner d'eux une bonne fois pour toute. En définitive, cette situation me troublait au plus au point.

Je fus tellement plongé dans ma réflexion que je n'entendis pas Joctorn la première fois qu'il me cria de me lever. Mais à sa seconde tentative, il cria d'autant plus fort et en y ajoutant de la colère pour m'obliger à sortir de mon lit. Bien sûr, il me couvrit au passage d'insultes en tout genre. Maintenant contraint, je sortis de ma couchette en hâte puis serpentai entre les malfrats encore endormis sur la pointe des pieds. Je ne voulais absolument pas les réveiller où il se vengerait sur moi, je n'en doutais point. Toutefois, je ne m'inquiétai pas trop sur ce fait : la plupart était restée dans leur sommeil alors que mon maître d'armes venaient d'hurler. Je réussis finalement à m'éloigner de la tente sans ne réveiller personne.

Je rejoignis ensuite Joctorn qui m'attendait les bras croisés avec un regard qui signifiait : "Tu m'as fait attendre sale gosse, tu vas bien voir ce que je vais faire de toi lors de l'entraînement". J'envisageais déjà le parcours d'obstacles à venir. Il me punirait aux moindre échecs, à la moindre lenteur. En définitive, j'allais en bavé. Et ceci, je pouvais l'assurer : je le connaissais dorénavant assez bien pour savoir qu'il était cruel, même avec les plus jeunes. Si j'avais l'occasion de le tuer, ce serait fait sans aucun doute. Même de sang froid, j'aurais pu le tuer. C'était tout de même celui que je détestais le plus parmi tous les bandits que je haïssais. De part son rôle auprès de moi, c'était lui qui me faisait le plus souffrir, et de loin.

Je le suivis inquiet à travers le camp. Un chemin s'était formé naturellement entre les tentes à force d'être emprunté par tous ces criminels. Par contre, point négatif, il était extrêmement boueux et glissant. Il suffisait de marcher quelques instants pour se retrouver avec un kilo de boue sur les bottes. Ensuite, nous franchîmes la rivière dans laquelle je m'étais lavé la veille au soir avant de nous retrouver sur une plaine tout aussi boueuse. Je ne peux pas vous dire que la traversée c'est fait sans peine car je faillis tomber à plusieurs reprises. Je marchais maladroitement sur les rochers au fond de l'eau alors que mon maître d'armes sautait entre les plus grosses pierres pour finalement arriver à peine mouillé jusqu'au rivage. Quant à moi, il me fallut bien plus de temps pour l'atteindre avec l'eau qui m'arrivait jusqu'à la taille au plus haut. Je voulais surtout ne pas tomber car dans cette optique là, je serais totalement trempé, j'aurais froid lors du parcours d'obstacles et je serais en plus alourdi. Heureusement, j'arrivais sec, en tout cas tout mon haut du corps l'était et Joctorn ne put s'empêcher de lâcher une réplique cinglante. Enfin, nous finîmes notre marche quelques instants plus tard lorsque nous arrivâmes sur la plaine où était installé les différents obstacles.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 14 ⏰

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Au delà du mur - Tome 1 : Le Secret derrière la murailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant