Indice du destin

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J'étais entrain de me réveiller lentement, je n'étais pas fatigué comme je l'aurais pensé après une dernière journée éprouvante. Je ne ressentais plus la douleur de mes blessures, pas même quelques courbatures. Cette nuit avait du être particulièrement réparatrice pour que je m'en sorte comme cela. Mais d'un autre côté, je savais que ce bien-être n'allait pas perdurer : dès aujourd'hui, j'allais entamé ce que mon chef appelle les entraînements spécifiques en plus de mes leçons de combat habituelles. Il voulait que je fasse des exercices qui m'aideront à achever ma mission prochaine dans les meilleurs délais. Ces hommes allaient me préparer un parcours d'obstacles qui correspondrait le plus possible à ce que je devrais accomplir d'ici peu. Je me doutais que me serait préparé un parcours du combattant qui serait seulement adapté à la situation à laquelle je serais confronté. Mais j'étais aussi convaincu que lors de cette initiation, j'en baverais plus que jamais. Tout le monde espérant sa part du trésor, ils me pousseraient dans mes derniers retranchements. Et je pensais en conséquence que dans l'optique où j'échouais lors de la mise en œuvre de ce fameux "Grand coup". Si j'étais capturé par des soldats, je serais sûrement jugé en hâte et exécuté. Mais si je réussissais à m'échapper, ce serait peut-être pire : tous ces malfrats, tellement désireux d'obtenir leur dû remettraient la faute sur mes épaules. Ils me mettraient la misère et je savais que dans ce cas là, je ne pourrais résister à la tentation de mettre fin à mes jours. Elle était déjà bien présente, je peux vous l'assurer. Cette option était bien pire car une terrible souffrance s'ajouterait à ma mort. Ainsi, je préférais les aider dans leur cambriolage : peut-être quand leur apportant la richesse, ils m'en seraient reconnaissant et se comporteraient décemment avec moi. C'est pourquoi, l'inquiétude et la volonté de faire au mieux m'emplissait avant de me réveiller dans le dortoir commun.

Néanmoins, au lieu d'ouvrir les yeux sur tous ces malfrats que je n'appréciais guère et leurs couchettes sales, je vis au dessus de ma tête un ciel ensoleillé et sans nuage. Il était d'un bleu clair immaculé. Le toit en tissu beige du dortoir avait totalement disparu. Je me redressais soudain ne comprenant pas ce qui m'arrivait : le gang m'avait-il abandonné pour mon incompétence ? Un bienfaiteur m'avait-il libéré de leur emprise malfaisante ? Ou tout autre ?

Je parcourus le paysage des yeux, il n'y avait qu'une immense plaine fleurie entourée au loin de hautes montagnes. Rien qu'en admirant ce paysage, je sentais la paix, l'harmonie et la plénitude des lieux. Rien ici ne pourrait m'arrivait tant que j'y demeurais, j'en étais convaincu. Les sommets faisant office de remparts infranchissable contre le mal et l'intérieur comme un espace de vie idéal qui n'attendait à n'être façonné que par l'imagination. J'étais le seul et unique maître de mon destin et de mon environnement ici. Je pouvais m'entrevoir dans un fabuleux palais brillant de mille feux entouré de jardins comme jamais connus. Je voyais au loin une ville bondée qui respirait la pureté. Aucun crime, aucun vice n'existait. Ces malfrats qui me servaient de famille étaient absents de ce lieu, par leur comportement, ils étaient expulsés de cet endroit magique où ils n'avaient aucunement leur place. Ma haine envers eux s'illustrait par le fait que je les imaginais à mes pieds me suppliant de les accueillir dans cet havre de paix. Ils se pardonnaient de tout ce que je leurs avais un jour ou l'autre reproché. Ils me suppliaient. La liste était tellement longue que je désirais qu'ils la finissent après des années à genoux. Et que malgré toutes les peines qu'ils s'étaient donnés jusque-là, je refusais sans la moindre hésitation.

Il ne manquait plus qu'une seule chose : ma mère et mon père à mes côtés. Et par miracle, dès l'instant où j'y avais songé, ils apparurent face à moi. Je voyais mon père dans ses meilleurs jours, lorsque que nous avions passé du bon temps ensemble. Quant à ma mère, je l'admirais dans le corps de ma chère et tendre nourrice. Mais j'en étais convaincu je ne sais comment, c'était bien ma mère face à moi. Il discutait ensemble avec tellement d'entrain, tellement de bon humeur sans que je puisse les entendre. Il devait être un couple incroyablement heureux, je me doutais qu'ils avaient vécu une vie insolite, trépidante, intense et d'un amour inconditionnel. Comme j'aurais voulu connaître cette existence auprès d'eux. Mon père aurait été tous les jours comme dans les rares instants où nous partagions ensemble, où ils étaient réellement un père pour moi. Et ma mère, ma mère... Elle aurait été le soleil de ma vie, tout le temps heureuse, tout le temps proche de sa famille afin d'y faire perdurer le bonheur à jamais. Mais je l'avais malheureusement jamais connu, je ne savais rien d'elle. Mon père ne m'en parlait que très rarement en larme. Il ne s'épanchait que sur les qualités de ma défunte mère et du manque terrible que lui procurait sa perte. Son histoire, sa famille, sa vie, tout cela m'était inconnu, me le partager provoquer trop de douleurs à mon père. Je n'avais en soi que son nom : Catellina, un prénom merveilleux. Elle avait pris la figure du vide dans ma vie, du manque qui perdurera éternellement à cause de son absence. Un vide auquel le décès de mon père s'était rajouté. Et à la place de cette famille, qu'est-ce que j'avais obtenu : un gang de bandits ignobles envers moi pour aucune raison valable.

Au delà du mur - Tome 1 : Le Secret derrière la murailleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant