Le voyage d'étude. Partie 2

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Dans une hutte garni de vieux meubles, Gorgui est assis sur la chaise en bois de son bureau. Il est habillé en pantalon bouffant (caaya) et un boubou fait de pagne tissé sénégalais. Il écrit sur des feuilles avec sa plume. A côté de lui, de la fumée échappe d'un fourneau en argile. La pièce est éclairée par les rayons du soleil qui traversent la fenêtre. Gorgui, concentré sur son écriture, entend un raclement de gorge et lève la tête. Il voit Ndianko qui affiche un sourire confiant. Gorgui lui fait signe de la tête, l'invitant à se rapprocher. Pendant que Ndianko avance pour prendre la chaise vide qui se trouve à côté, on découvre la hutte de Gorgui : un véritable musé. Une bibliothèque remplie de vieux livres, une radio et un téléviseur d'époque, un lit en bambou, une lampe-à-pétrole suspendu par un fil de fer, une petite cuisine avec des ustensiles noircis par la fumée du bois... Gorgui retourne ses feuilles tranquillement.
Ndianko pose la chaise en face de lui et s'assoit avec un petit sourire.

« Tu as bonne mine ». Dit Gorgui.

« Pas du tout ! S'il te plait Go, maintenant que je dois partir, tu peux quand même me faire lire ton manuscrit ». Lance Ndianko avec un ton presque suppliant.

« Patience fiston ! Tu vas le lire
Ndianko. »

« Mais quand donc ? Je dois partir dans trois jours, je te rappelle. » Insiste Ndianko.

« Je sais Ndianko; Tu le liras avant de partir. Dis-moi plutôt comment se passent les préparatifs ? »

« Bon, tout se passe très bien. Tout le monde est content à la maison. »

« Et toi ? » Précise Gorgui.

« Naturellement ! Je suis content aussi. Même... si... je suis triste un peu. Je dois laisser tout derrière moi et ça me rend triste. Ma famille, mes amis, mon pays, et toi... et toi Go... !Je ne veux pas m'éloigner de toi. » S'inquiète-t-il.

Gorgui est, à première réaction, touché par ces paroles. Après, on sent une certaine sérénité dans son visage.
En effet Gorgui est un vieux marginal qui habite à la médina dans le même quartier que Ndianko. Personne ne sait rien de lui et, excepté Ndianko, aucun autre jeune ne pose les pieds dans sa hutte. Ndianko est son ami et il l'a vu grandir depuis ses sept ans. Il le connaît mieux que ses propres parents et est un père spirituel pour lui.
Il a donc une certaine maîtrise de la personnalité de Ndianko et semble même pouvoir deviner ses réponses et ses décisions face à différentes situations.

Aux inquiétudes de Ndianko, il répond :

« Ne t'en fais pas, tu ne vas pas t'éloigner de nous. »

« Si Gorgui, si ! Je serais à des milliers de kilomètres d'ici. On ne pourra plus faire le « yooté » ensemble, ni lire un livre ensemble, encore moins analyser un film ensemble. »

Gorgui, avec un petit sourire, répond:

« Hé, calme-toi ! Ta mission est plus importante que moi. »

Il prend sa pipe et commence à la remplir
de tabac.
D'un ton taquin, il poursuit:

« Tu seras peut être le prochain Cheikh Anta. »

« Amène ! Mais ne serait-il pas mieux de faire mieux ? », précise Ndianko.

« Hum ! Tu es ambitieux jeune homme. C'est bien ! Mais... peut-on faire mieux en faisant comme ? », ironise Gorgui.

« Et qui t'a dit que je ferai comme Cheikh Anta ? »

« Et qui t'a dit qu'on m'a dit que tu ne feras pas comme lui ? » Philosophe Gorgui. 

« Oh oh oh ! Une minute Go ! Ça c'est quelle figure de style ? » Interroge Ndianko.

Toujours taquin, Gorgui répond:

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2022 ⏰

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