Un liquide sucré dans ma bouche bulle. Le son du piano, le bruit de la pluie. Le bruit de la pluie. Le bruit de la pluie.
Coup de tonnerre, poings au ciel. Je remets une pièce. L'énergie coule, mais revient toujours.
Un liquide sucré dans ma bouche bulle. Le son de l'accordéon, le bruit de la pluie. Le bruit de la pluie. Le bruit de la pluie. Il fait jour, il fait noir. Jamais on ne s'ennuie ; Love.
Je regarde ma voiture, mes costumes, mes étoiles, je les touche, mais je ne les sens pas. Je ferme les yeux, je cherche tes doigts, mais je ne les sens pas.
Love ; rappelle-toi notre royaume, nos montagnes et nos paroles. Love ; rappelle-toi les torrents, les nuages, nos missions et nos balades. Love ; rappelle-toi, on s'est lié et je t'ai offert la plus belle des épées. Love ; rappelle-toi, dans notre maison, tu m'as parlé d'un bébé...
Un liquide sucré dans ma bouche bulle. Le son d'une cloche. Love a disparu.
L'air est glacé, mes mains sont engourdies, je les sens glisser sur la peau froide de mes cuisses. Il me semble que je me tiens au bord du monde, que je suis sur le point de tomber, que je ne reviendrai jamais à moi. Je sens la peur, je sens la peur monter dans ma gorge, je sens les larmes chaudes sur mes joues. Je ferme les yeux et les gardes fermés, et quand je les rouvre, il n'y a toujours personne.
Pourtant, j'ai tellement envie de la prendre par les épaules et de la pousser contre un mur, de la regarder avec un mélange de haine et de mépris, de lui dire que c'était une folle, une idiote, une fille mal élevée et stupide, qu'elle n'avait jamais rien vu de sa vie, que j'étais un dieu, et que c'était une idiote, une menteuse, une menteuse et une menteuse et une menteuse. Pourtant j'avais envie de la prendre par les épaules et de la pousser contre le mur, de lui dire que je l'aime et de l'embrasser.
Je ne sais pas ce qui m'est arrivé à ce moment-là. Je crois que je me suis levé. J'étais terrifiée. Je me sentais sombrer dans un endroit sombre, froid et sans fond. Je ne savais même pas si j'étais encore en vie, ou si j'étais sur le point de mourir, ou si j'étais sur le point de renaître. Mon corps était douloureux, et je sentais une douleur forte à l'estomac, comme si quelque chose me serrait de l'intérieur. Je voulais crier, pleurer, mais je ne pouvais pas. J'étais déjà dans l'obscurité. La douleur a augmenté. L'obscurité grandissait. Je me suis senti tomber. Tomber. Tomber. Tomber.
Je crois que j'ai perdu connaissance. J'ai été projeté dans le noir, et je n'étais plus dans la maison, j'étais ailleurs. J'ai ouvert les yeux et j'ai vu une lumière rouge, et j'ai entendu un bruit, comme un sifflement. Je savais que c'était un sifflement, je savais que c'était moi, c'était ma voix. Je me suis dit que c'était moi, que je venais d'être jeté dans le noir. J'étais dans une cellule, j'étais dans une prison. J'étais un prisonnier. J'ai essayé de me bouger, de me lever, de m'échapper, mais je ne pouvais pas. J'étais attaché. J'ai senti une douleur brûlante dans mes jambes, et j'ai réalisé que j'étais enchaîné. J'ai essayé d'ouvrir la bouche, de crier, mais je ne pouvais pas. J'étais attaché avec une corde, comme un cochon, j'étais comme un cochon, comme un cochon qu'on allait abattre. J'ai essayé de crier, mais je ne pouvais pas. Ma bouche était pleine du goût amer du métal. Je cherchais ma bouteille, mais elle avait disparu.
J'ai fermé les yeux et j'ai attendu que la douleur s'atténue. J'ai ouvert les yeux et j'ai vu une lumière blanche, et j'ai vu un homme debout devant moi. Il souriait. Je voulais lui dire que j'avais peur, mais je ne pouvais pas. J'avais peur. Il souriait. Il me regardait. J'ai refermé les yeux et j'ai cru qu'il était parti. J'ai ouvert les yeux et j'ai à nouveau vu cette lumière blanche. Cette fois, la lumière était aveuglante, elle me faisait mal aux yeux. J'ai refermé les yeux et j'ai attendu. J'ai attendu.
Un visage est apparu, un visage marqué, avec une barbe, un gros nez et une bouche qui ressemblait à un trou de serrure. Il me regardait. Il souriait. Il me regardait et il souriait. Je ne pouvais pas parler. J'ai essayé de dire quelque chose, j'ai essayé de lui dire que j'étais effrayée. Je ne pouvais pas parler. Il me regardait. Il souriait. Il souriait. Il me regardait et il souriait. Je ne pouvais pas parler. Je ne savais pas s'il pouvait me comprendre. Il me regardait. Il souriait. Il me regardait et il souriait.
Je voulais lui dire que je ne voulais pas mourir. Je voulais lui dire que je voulais être libéré de cette foutue prison, que je ne voulais pas mourir. Je voulais crier vers lui, et j'ai essayé de le faire. J'ai crié. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne comprends pas pourquoi je suis condamné à cette punition, j'ai toujours été un homme bon, je n'ai jamais fait de mal à personne, je n'ai pas la moindre raison d'être condamné à cette prison.
Alors, la barbe, les rides, et les dents noirâtres se sont évaporées, il me ressemblait. Je ne pouvais plus bouger. J'étais allongée sur le sol. J'avais peur. Il était parti et avait tout emporté. J'étais allongée sur le sol et il avait disparu. Il était parti, et il ne reviendrait jamais. Il avait même emporté la lumière. Je ne pouvais plus bouger. J'étais allongée sur le sol. J'avais peur. Je sentais que j'allais mourir. J'étais allongée sur le sol. J'avais peur.
La douleur est revenue. Je suis réveillé maintenant. J'ai froid. Je frissonne. Je pense qu'il doit faire nuit. Je garde les yeux fermés. Je me sens très faible, je tremble, et j'ai envie de vomir. J'essaye de me lever, je n'ai aucune force. J'ai l'impression que tous mes muscles sont écrasés. J'ai peur et je ne peux rien faire. Je ne peux que rester allongé et attendre.
Mais je n'en ai pas besoin, il m'a retrouvé, il m'a retrouvé quand je ne pouvais pas bouger. Il est assis sur le bord du lit et fume une cigarette.
Il lève son doigt, et je sais qu'il me demande quelque chose. Je le regarde et essaye de dire son nom, mais je n'y arrive pas. Il ne me dit rien. Il me regarde. La lumière à disparu.
Je le vois se pencher sur moi, l'odeur me fait tourner la tête. J'arrive à lever mes bras en protection. Un grésillement, une douleur, je hurle de toutes mes forces. À l'intérieur de ma main, un œil de feu ouvert. Je gratte frénétiquement pour le faire disparaître, mais l'œil continue à me fixer. J'entends alors l'homme ricaner, pendant qu'il aspire doucement sa fumée.
Ici, ni Dieu ni roi, je suis un prisonnier. Alors, je cherche la lumière rouge. Mes dents et mes poings se serrent. C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute. Au ralenti, sur mes jambes, la tête en avant, je lui saute au cou et l'arrache avec mes dents. Mon nez explose sous la riposte, mais je ne peux m'empêcher de ricaner en le voyant s'échapper, je n'aurais ensuite plus qu'à retrouver ma douce et chaude lumière et alors, et alors je pourrai...
Dans ma bouche, un liquide métallique, peu importe, il faut que je...
Pourquoi ?
Un vertige soudain, mon corps, de mes doigts tremble tout entier, et je ne sais pas si j'ai chaud ou si j'ai froid, je ferme les yeux de nouveau. Tout est sombre, tout est noir, je vois les nuages et les étoiles s'évaporer. Seule, l'astre, je veux... toucher...
Sans sa main, rien n'est. Sans la mienne non plus, alors avec douleur je pose l'œil de feu ouvert sur la porte et passe au travers.
Ici aussi, le bruit de la pluie. Brûlure, coup de tonnerre, poings au ciel ; Love.
![](https://img.wattpad.com/cover/315305401-288-k854646.jpg)
VOUS LISEZ
Douleur
Short StoryClameur de l'âme et printemps. "À mi-chemin il s'est arrêté, et il a attendu un signe du ciel, une inspiration qui lui dirait quoi faire. Une forme ombragée est entrée dans l'image, elle s'est arrêtée devant le garçon. À genoux, elle le regardait, l...