Chapitre I

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Appuyé contre la terrasse, Robert de Lontbrizac respirait l'air frais. Grand, les cheveux courts, la silhouette sportive, tout en lui témoignait d'un grand respect de son corps.
Immensément riche, à la tête de plusieurs sociétés, ayant sous ses ordres des milliers de personnes, possédant plusieurs résidences partout dans le monde, Robert pouvait être fier. Fier de ses talents, à la fois financier, commercial, manager, comptable, il savait gérer, de la construction à l'inauguration.
Fils et petit-fils de grands chefs d'entreprise, ami avec des magnats de tous bords, il s'était construit dans une ambiance plutôt calme.
Fréquemment appelé ici ou là, il était très actif. Les efforts sont à ce prix, telle était sa devise.
Déléguant les tâches à ses adjoints, il savait garder la main.
Des pas sur le gravier vinrent l'interrompre.
C'était son père, Jean-Claude, dans la force de l'âge, retiré depuis peu, qui empruntait le chemin.
Surplombant un immense parc arboré, la propriété de Bordeaux avait une maison de maître royale. Longue et blanche. Récemment repeinte à l'identique. Ses parents y avaient leur espace.
" à quoi songes tu, dis-moi ?" demanda Jean-Claude.
Robert se retourna.
" j'admire la vue, tout simplement, père... Je suis attendu demain en Italie. Le projet Blackpool ... Très beau projet d'architecture.
- tu as raison, il est vrai que c'est une sacrée fierté ! "
Jean-Claude se rengorgea. Il était à l'origine de ce projet. Et ne s'en cachait jamais.
Une chaîne d'hôtels-restaurants prestigieux. Un nom qui deviendrait prestigieux. Le premier d'une très longue lignée. Vingt autres suivraient. En cinq ans.
Puis d'autres encore, plus tard. Le style s'adaptant au décor et non l'inverse, les architectes, les photographes et les dessinateurs avaient largement de quoi faire. Leur talent était reconnu. Plusieurs d'entre eux étaient primés sur le plan international.
Comme William Goldnagel, architecte de renom.
On ne le présentait plus. Il était un invité permanent. Brillant orateur, séduisant et charismatique.
Robert pensait à lui confier la mission de bâtir le premier maillon d'un nouvel empire. Il songea à le contacter rapidement.
Jean-Claude ne semblait pas décidé à repartir chez lui. Robert le lui demanda.
Sortant son portable, Robert téléphona longuement à William, dans un anglais parfait. Il le rencontrerait sur place, dans la matinée. Quel heureux hasard ! Robert sourit.
Il se dirigea vers la maison, histoire de préparer ses bagages. Les valises en cuir souple furent remplies et Robert partit saluer ses parents et le personnel.
Demain, une autre vie l'attendait.

Aventures en demi-teinte Où les histoires vivent. Découvrez maintenant