Chapitre 4

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Robert faisait le point avec lui-même. Antonio Villarino, supposé violoniste de réputation mondiale... était en réalité un arnaqueur, Europol à sa recherche depuis plusieurs années.
Il ouvrit son ordinateur et tapota une petite requête.
Aussitôt plusieurs photos apparurent. Avec et sans barbe, lunettes et moustache. C'était l'homme repéré au Parma. Sans l'ombre d'un doute.
Devait-il appeler la police ? L'ambassade ?
Il se répondit qu'il n'avait pas à agir.
Plus tranquille il partit se coucher. Après une douche tiède.
Le téléphone de la chambre résonna et il sursauta.
" oui allo ?
- ici la réception. Quelqu'un a laissé un message pour vous il y a quelques minutes.
- et que dit ce message, s'il vous plaît ?
- nous avons votre fiancée avec nous. Cinquante mille euros et elle revient demain matin à votre porte."
Robert faillit s'étrangler.
La réceptionniste présenta ses excuses.
" j'ignorais totalement la teneur de cette lettre, monsieur.
- je descend de la chambre dans deux minutes... "
Il enfila une chemisette jaune et grise, son jean noir et dégringola jusqu'à la réception.
Deux personnes l'attendaient. La réceptionniste et un jeune homme, en uniforme de policier.
" le sergent Barrillaro est de service ce soir, dit-elle.
- bonsoir sergent" déclara Robert, lui serrant la main.
Les deux hommes se mirent à une table et demandèrent du café. La nuit serait longue.
Robert raconta ce qu'il savait sur Giulia, puis sur Antonio V. Les deux étaient forcément liées d'une manière ou d'une autre.
" comment ont-ils pu savoir que nous avions décidé de nous voir ?
- une coïncidence ? Je ne crois pas, répondit le policier.
- moi non plus..."
Robert savourait son café, pensif.
Le sergent prit congé et Robert remonta dans la chambre.
Allongé et les bras derrière la tête, il parlait à haute voix.
" dans quel pétrin suis-je tombé ? Est-ce une arnaque ? Un moyen de me tirer du fric ?"
Il se perdit en conjectures. Giulia était elle une arnaqueuse ? Il vécut à nouveau les baisers échangés.
Il s'endormit peu après trois heures du matin. Sans rêver.
Il était huit heures trente lorsqu'il prit son petit-déjeuner. Costume sombre, cravate sombre. Humeur sombre. Les yeux cernés.
Peu de convives prenaient le café.
Robert téléphona à Claude pour lui offrir sa journée. Il prévint de son absence due à une indisposition.
Ses adjoints savaient comment le joindre.
Il regagna sa chambre et se changea en sportif. Courir lui ferait du bien.
Il emprunta un chemin qui longeait la rivière. Trottinant à petites foulées, il respirait calmement.
Il contacta sa banque pour faire préparer le montant demandé.
Vingt minutes plus tard, un message sur son téléphone lui communiqua les instructions. Le numéro de téléphone était inconnu.
" vous n'auriez pas dû discuter avec la police... Cent mille euros ou plus de fiancée. Je vous recontacte dans dix minutes."
Le message sous forme de dialogue l'intriguait. Qui s'amusait à ça ?

Aventures en demi-teinte Où les histoires vivent. Découvrez maintenant