-Cléo ?
Je secouais la tête pour chasser mes pensées lorsque j'entendis Elie m'appeler. Je rangeais en vitesse le compas avec lequel j'étais encore en train de me taillader les poignets, replaçais mes bracelets pour cacher le massacre et descendis les escaliers.
Je débouchais dans le salon ou je trouvais ma colocataire ensevelie sous des sacs de courses beaucoup trop gros et lourds pour elle. Je m'avançais donc pour lui retirer son fardeau des bras.
-Dis donc tu sais qu'on est que deux à habiter ici ? je demandais en gloussant face à la quantité de nourriture qu'elle avait acheté.
-Si j'étais toi je n'affirmerais pas ça trop vite. J'ai fait des réserves pour jeudi soir, et ce weekend on a le pique-nique donc j'ai effectivement pris deux trois babioles pour.
Je saisis 4 paquets de chips qui me passaient sous le nez et lançais sarcastiquement :
-Deux trois babioles hein ?
Elle mit sa main devant sa bouche pour pouffer et me fis sa tête la plus mignonne pour essayer de m'amadouer.
-J'vous jure ces gosses, je soufflais en levant les yeux au ciel.
J'aidais ensuite mon amie à ranger la tonne de victuailles qu'elle avait ramené.
Elle me raconta sa journée, car bien que nous fussions dans la même école, nous avions des emplois du temps très différents en ce deuxième semestre.
-Oh tient d'ailleurs, j'ai invité les gars à manger ce soir j'espère que ça ne te dérange pas.
-Tu sais très bien que ça ne me dérange jamais enfin, je répondis.
Un grand sourire illumina son visage, et elle me tapa dans la main de façon complice.
A vrai dire, je prétendais que cela ne me dérangeait pas, mais devoir encore passer une soirée aux côtés d'Eden en prétendant lui être totalement indifférente allais être encore une fois une tâche épuisante.
Cela faisait bientôt 2 mois que lui et moi couchions ensemble, et j'étais tombée éperdument amoureuse de lui dès les premières semaines. Car oui, malgré tous mes efforts pour me créer une carapace à tous niveaux, je n'avais pas réussi à échapper au magnétisme de ce garçon.
Elie, qui étais repartie dans un long monologue sur une anecdote de sa journée, s'arrêta au milieu de sa phrase pour me demander :
-Cléophée tu m'écoute quand je te parle ?
Je tournais mon regard vers elle, sortant mes yeux de leur contemplation du vide.
-Oui excuse moi j'étais ailleurs.
-Je te demandais si Eden restait dormir là cette nuit.
-Probablement le connaissant, je répondis en souriant, tu sais très bien qu'il ne peut pas se passer de moi.
-Je me demande quand est-ce qu'il va craquer le pauvre, tu comptes arrêter de jouer avec lui un jour ?
Je ricanais pour toute réponse.
Si seulement elle savait ce qu'il en était réellement. Je ne cessais de sortir à Elie un discours dans lequel je menais la danse avec lui. Alors qu'on fond, je lui suis totalement soumise, il lui suffit d'un seul regard en ma direction pour que me rappelle à quel point je ne maitrisais rien du tout avec lui.
Heureusement pour moi, Eden n'avais jamais compris qu'au fond de moi je l'aimais. A croire que mon jeu d'actrice était satisfaisant.
-Putain je ne comprendrais jamais votre relation, elle souffla.
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Réalité
RomansaCléo est une fille différente. En tout cas c'est ce qu'elle pense. Mais peut-être qu'elle finira bien par être la fille qu'elle s'est forgée à être, ou alors, c'est que quelqu'un viendra détruire ses plans. Peut-être que ce quelqu'un est un homme...