Lui Appartenir

Contrat Signé

- Vin ? Whisky ? Bourbon ? demande-t-il en me débarrassant de ma veste avant d'en faire autant.

- La même chose que toi.

- Je bois rarement de l'alcool. Du vin. Blanc ?

- C'est parfait.

Il remplit deux verres et m'en tend un en m'invitant à m'assoir sur un de ses canapés.

- Donc...tu vis ici.

- Tu aimes ?

- Oui, c'est...toi.

- Comment ça c'est « moi » ? dit-il en riant doucement.

- C'est grand, impressionnant, très design, moderne...

- Je suis comme tu décris mon appartement ?

- Il te ressemble. Il inspire le respect.

- Je t'inspire le respect ?

- Bien sûr, dis-je en rougissant, comme à tout le monde.

- Intéressant.

- Et ce contrat ? je lance d'un ton qui se voudrait désinvolte pour changer de sujet.

- Je t'écoute.

- Un chat à neuf queues ?

- C'est un fouet.

L'air me manque. Je m'accroche à mon verre en buvant une gorgée.

- Respire.

Je baisse la tête, confuse. Ses doigts effleurent mon poignet dans une caresse paresseuse.

- Mon but n'est pas de te faire souffrir.

- Ah bon ?

- C'est l'opinion que tu as de moi ? Ton futur tortionnaire ?

- Je ne sais pas. Disons que le fouet ne fait pas partit de ma liste du Père Noël.

- Très bien. Alors sache qu'à défaut d'aimer tout ce que je te ferais, je te promets que ça ne te fera pas de mal. Mise à part les punitions qui risquent de te déplaire, car le but n'est pas que tu les apprécies. Cela dit, mon but n'est pas de te battre par plaisir.

- Alors c'est quoi ton but?

- Obtenir ta soumission.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est ce que j'aime. Le pouvoir.

- Je n'aime pas souffrir.

- Je ne te le demande pas. Si tu aimais souffrir comment pourrais-je te punir ? A part te priver... Les options seraient bien plus réduites, dit-il en souriant, presque tendrement.

- Pourquoi veux-tu me punir ?

- Pour éviter que tu refasses les mêmes bêtises.

- Ne pourrais-tu simplement me dire de faire plus attention la prochaine fois ?

- La punition fera en sorte qu'il n'y ait pas de prochaine fois.

- C'est injuste. Tu vas me punir alors que je ne saurais même pas que j'ai fait une bêtise.

Il sembla réfléchir à mes propos en sirotant son vin.

- Tu as raison. Je reverrais ça.

- Je veux négocier.

- Maintenant ?

- Oui.

- Il me faut ta réponse avant tout, tu le sais.