Chapitre 2

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Lizzie venait de me prévenir qu'elle se trouvait au pied de mon immeuble. Je lui donnais le code pour qu'elle puisse monter.

En quelques secondes, j'entendais des talons frapper le sol et se stopper devant ma porte laissant ensuite place à deux rapides coups contre le bois de celle-ci.

J'informai la personne d'entrer puisque c'était ouvert. Cependant, avoir scandé cette information n'était pas la meilleure idée, c'eût pour effet de réveiller Lola.

Moi : Pardon, ton doudou est bruyant.
Lola : Mais confortable.

Je me levais pour accueillir Lizzie, elle avait les yeux rougeâtre, je comprenais instantanément l'importance de sa demande.

Elle se jeta dans mes bras, laissant échapper quelques sanglots au passage.

Lola observait la scène dans l'incompréhension.

Je prenais Lizzie dans mes bras, elle resserrait ses jambes autour de ma taille et déposait sa tête dans mon cou, profitant de mon parfum en guise de réconfort.
Je sentais son souffle chaud mais surtout ses hoquets, lorsqu'elle respirait, à cause des pleures.

Je m'asseyais sur le canapé aux côtés de Lola, pourtant ce ne fit pas changer Elisabeth de position.

Lola : Je devrais vous laisser.
Moi : Non toi tu restes là, j'ai à rester près de toi aussi.
Lola : Je me sens mieux Flo.
Moi : Tu ne bouges pas tes fesses de ce canap' !

Je sentis Lizzie rigoler à notre dispute sans queue ni tête. Elle décolla son visage de ma peau pour venir se plonger dans mon regard, face à face.

Je constatais le gonflement de ses paupières. Mon cœur se brisait de la voir ainsi.

Le silence régnait en maître dans la pièce, mais il n'annonçait aucune gêne, aucun malaise. Seul le réconfort l'accompagnait.

Je caressais doucement l'échine de la femme sur mes genoux, elle frissonnait à ce contact, reposant sa tête sur ma clavicule.

Lola, voulant bien faire m'accompagnait dans mes mouvements en m'imitant sur son bras dénudé. Je sentis les lèvres de l'actrice s'élargir, se laissant glisser sur ma peau, prouvant un sourire de soulagement.

Je ne voulais pas parler, peur de la brusquer, peur d'avoir un mauvais timing. J'attendais donc qu'elle prononce le premier mot. Pourtant ma curiosité grimpait proportionnellement à mon inquiétude.
Je pouvais la sentir relâcher ses muscles, alourdissant son poids sur mon corps. Elle se sentait en sécurité dans mes bras.

Son visage collé à mon corps elle songea à prendre la parole. Cependant sa voix, déjà très faible par la fatigue due aux larmes, était presque inaudible, ne passant pas l'obstacle que pouvait être ma peau.

Moi : P'tit cœur, tu devrais décoller ta bouche de mon buste, sinon je ne pourrais pas comprendre. Dis-je en apaisant ma voix au maximum. Je me rendis aussi très vite compte que je lui avais emprunté le surnom qu'elle me donnait dans mon... cauchemar.

Elle s'exécuta, décalant un peu son visage pour laisser seulement sa joue toucher ma peau ainsi que ses cheveux tombant sur mon bras.

Liz : Je suis désolée.
Moi : Tu n'as rien à te faire pardonner.
Liz : J'ai eu des avances de Letícia que je n'ai pas explicitement refusé.
Moi : Moi qui croyait que tu ne pouvais plus te la voir entre quatre yeux. Ris-je simplement.
Liz : Tu n'es pas en colère ?
Moi : Pourquoi je le serais, il n'y a rien de grave, il n'y a pas mort d'homme Liz. Ça arrive et ce n'est pas grave.
Liz : Oui mais pour la photo, j'aurais du retirer sa main...
Moi : Je t'avoue que je l'enviais sur cette photo.
Liz : Je suis désolée...
Moi : Cesse de t'excuser.
Liz : Oui mais elle a profité des caméras pour me faire ravaler ma rancoeur. Je ne pouvais rien faire lorsqu'elle me chuchotait des propos déplacés à ton égard. Je voulais te défendre mais je sais que j'aurais dépassé les limites.
Moi : C'est pas grave, rien que de me dire que tu voulais ça me satisfait. Je comprends pourquoi Letícia semblait m'envier dans mon rêve. Elle a peut-être quelques sentiments pour Liz et souhaite nous liguer l'une contre l'autre.
Liz : Elle disait m'aimer plus que tu ne pourrais m'aimer toi, qu'elle me voulait dans son lit plutôt que me savoir dans le tiens. Elle saurait apparemment m'offrir une vie riche que toi tu ne pourrais espérer.
Moi : Si tu préfères aller dans ses bras à elle je ne t'empêcherai pas, elle a peut être raison.
Liz : Tu me penses vraiment capable ?
Moi : De ?
Liz : Lâcher celle que j'aime ? Celle qui est dans mes rêves. Celle qui hante mon esprit. Celle qui me fait sourire rien que par sa présence. Celle qui est la plus mignonne sur terre. Celle qui est la plus attentionnée que personne ne serait capable de l'être. Celle qui me regarde comme son égal. Celle qui me considère comme celle que je suis sans artifices. Celle que tu es, tout simplement.
Moi : celle qui ne veut que ton bonheur et te laisserais partir si ça te permettrait de l'avoir ?
Liz : Oui celle-ci mais aussi celle que j'empêcherais de me laisser partir car je ne peux donner mon cœur à personne d'autre.
Moi : Tu es chou...
Liz : Je suis piqué d'amour...
Lola : Vous dites si je dérange ! Rit-elle.

Laisse moi inverser les rôles... [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant