Laisse moi inverser les rôles... [TOME 2]

Épilogue

16 mois ont passé...

Je me tenais devant Ash, Liz était en train de faire je ne sais quoi dans le salon. J'avais interdiction de me retourner. J'entendais des bruits sourds peu rassurants. Celle que j'aime lâcha un juron, et je ne pus m'empêcher de tenter de la regarder pour m'assurer qu'elle allait bien. Pourtant une main m'agrippa l'avant-bras.

Moi : Lâches moi ! La panique m'envahissait, je ne m'étais toujours pas détachée de ce traumatisme, personne à part Liz ne pouvait avoir un quelconque contact avec mon corps.

Ash me lâcha rapidement comprenant son erreur. Maintenant ils étaient tous habitués à ça. Le passé ne se sépare jamais de nous, il faut l'accepter tout simplement.

Mais pour réussir cela j'avais une famille. Loin de celle que pourrait m'offrir ma mère toujours alcoolique, j'avais trouvé un foyer. Et oui, ma génitrice n'avait pas eu l'idée de génie de trouver le courage d'aller en désintoxication comme dans notre vision.

D'ailleurs nous ne considérons plus ceci comme un cauchemar maintenant mais comme un cadeau. Personne ne saura jamais expliquer pourquoi c'était arrivé mais on s'en fichait, grâce à ça on en était là aujourd'hui : Moi devant sa sœur pendant que ma moitié faisait je ne sais trop quoi. Et puis surtout maintenant Lola allait vraiment mieux, son hospitalisation lui vaut fait du bien, elle se reconstruit chez sa mère et nous lui rendons souvent visite.

Moi : Mais tu te bats contre Thanos ? Vraiment ne te fais pas mal. Et tu n'as pas intérêt à mourir comme Tony ou à te sacrifier à la Natasha !
Liz : Je suis Wanda ! Quand même, je lui ai bien réglé son compte au géant violet !
Moi : Quand est-ce que je peux regarder ?
Liz : Si l'enfant veut bien attendre encore un peu.

L'enfant !? Non mais j'ai grandi hein, j'ai pris une année dans la tronche, un an de plus, ça fait toujours mal de vieillir. Après 22 ans c'est un bel âge. Bah 22 ans, c'est pareil que 21 mais avec deux fois le même chiffre en soit.

Par contre l'enfant en moi commençait vraiment à être curieux, surtout quand j'entendais des bruits suspects. Ne me dites pas qu'elle a ramené un chat ou autre. Je vous jure je vais finir par l'étriper, on a déjà prit un chien et un poisson rouge pour Madame.

C'était la seule manière qu'on avait trouvé pour remplacer notre désir d'avoir des enfants... elle en voulait tellement mais ne se sentais pas prête à le porter en elle. Elle n'avait pas le courage et puis nous avions fini par apprendre qu'elle était stérile... alors forcément on s'est retranché vers moi mais là non plus ce n'était pas possible.

Steph m'avait tellement arrachée mes parties intimes et les alentours que avoir un enfant était également devenu impossible.

Adopter ? On hésitait, on voulait être sûre l'une comme l'autre d'être capable d'endosser la responsabilité de lui avouer la vérité un jour. C'est tout de même souvent traumatique pour un enfant de savoir qu'il n'a jamais vécu avec ses « vrais » parents.

Ash : Allo, la terre appelle Flo ?!
Moi : Pardon ?
Ash : Enfin, aller retourne toi.

Il ne m'en fallait pas plus pour que je m'exécute en moins d'une seconde. Elle avait reprit un chien. Mais rapidement sa bouille toute mignonne me dit l'adopter.

Moi : Tu sais que on va finir par ouvrir un chenil si on continue comme ça.
Liz : Bonne idée !
Moi : Non non ! Mais je rigole hein !

Elle était en train d'accourir vers son ordinateur après avoir déposé le chiot dans mes bras. Je la suivais tant bien que mal.

Elle cherchait déjà des annonces pour reprendre une animalerie ou un commerce du genre.

Moi : Non mais on va pas faire ça ! Et nos métiers respectifs ?
Liz : Bah on abandonne tout !

J'étais surprise comme jamais. Elle voulait tout abandonnée, elle me faisait une blague, c'est pas possible autrement.

Et là mes pensées se confirmèrent, elle riait de moi. Elle ne s'arrêtait plus. Je fis mine de bouder seulement pour la faire se stopper et obtenir un câlin.
Mission réussi, j'étais dans ses bras, toujours avec le chiot dans les miens.

Ash : Vous allez étouffer l'animal !
Liz : lequel ?
Moi : Je ne te permet pas !

Et puis nous rions ensemble. On aurait vraiment pu nous confondre avec une bande d'enfants. C'était comme ça, à quelques détails près, que les journées étaient construites dans nos vies.

Nous nous contentions de ce que nous avions et offrait un foyer à des animaux, remplaçant les enfants normalement voulus.

Au final ce n'était pas plus mal.

Vous vous demandez peut-être, mariées ?

Et bien non. Enfin pas avec des anneaux à nos doigts.
Nous l'étions depuis cette nuit de notre première fois ensemble, ce fameux mariage connu uniquement des  intéressées.

J'avais bien tenté une demande mais je me suis pris un des plus joli refus au monde.

Je m'en souviens si bien.

Elle m'avait dit mot pour mot : Flo... ne pense pas que je ne t'aime pas assez pour sceller notre amour mais au contraire, en réalité il est trop grand pour que nous puissions l'emprisonner. J'ai peur que ça
ne l'étouffe. Je ne veux pas que ça gâche notre histoire. Le mariage n'est pas indispensable, je ne veux pas que ça se finisse comme avec Robbie... ça a comprimé notre amour, tellement qu'il n'existait plus. Et je m'en voudrais tellement de ne plus voir mes sentiments envers toi ! J'espère que le fait que je refuse ne va pas nous séparer, j'espère ne pas faire d'erreur...
- tu sais quoi ? C'est vrai que c'est assez inutile en soit le mariage. Pas besoin d'un anneau pour savoir que tu es la femme de ma vie.

Ça c'était fini par un long baiser. Tellement qu'elle avait toussoté d'étouffements à la fin. Un refus aurait pu nous éloigner, il nous a encore plus rapproché.

Pas mariée, sans enfant, deux chiens, un poisson rouge, une seule famille au lieu de deux réunies. On était peut-être pas le couple que l'ont voit dans les films et séries mais nous étions bien plus heureuse ainsi. Et notre amour semblait encore bien plus sincère.

Je l'aimais à en mourir, elle m'aimait à me sauver éternellement.

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