FORTY-FIVE

2.7K 84 49
                                    

"
Fatigué d'tous ces soucis j'ressens comme une apesanteur, j'ai l'habitude de souffrir, jamais pour moi mais pour les autres.
"
Coeurs-PNL

PDV de Lune Moretti
21 juillet 2021
Paris, France
8 h 23

Frottant mes yeux anxieusement, je rembobinais ces dernières heures avec un goût amer au fond de la gorge, j'avais du mal à croire ce qu'il nous arrivait, ça avait été si rapide et si lent à la fois.

Je tournais la tête et admirer le visage endormi de mon compagnon, ma main caressant doucement sa joue.

hier soir la mère de Kylian nous a demandé de rentrée chez nous, préférant que l'on se repose avant la journée qui allait suivre et après une heure à débattre avec son fils celui-ci accepta finalement ce qui ressemblait plus à un ordre qu'à une demande.

Le retour à l'appartement avait été plus éprouvant que le retour au pays, après que les bruits récurrents de Paris se soient éteint dès le que nos pieds avaient passé le pas de la porte, la peur avait pris possession de l'atmosphère et les seuls mots que nous avions  échangés avaient été un « t'as faim » que j'avais calmement lancé suivi d'un non catégorique comme réponse de la part de Kylian.

c'était deux heures après notre retour, aux alentours de 21h30, que le silence avait explosé en mille morceaux, Kylian avait sans faire exprès ouvert la porte de la chambre de Julian, la fatigue lui ayant fait croire que c'était la nôtre, quelques minutes plus tard ce n'est pas vers mon lit que je montais mais à toute vitesse vers la chambre de Julian quand j'entendis un bruit sourd suivit de sanglot incessant, Kylian s'était laissé tomber contre un mur de  la chambre de Julian,plaquant sa main le plus fermement sur sa bouche pour étouffer ses pleurs de douleurs.

Je m'étais jeté près de lui et l'avais rapidement serré dans mes bras, me blottissant contre son torse déjà bien mouillé dû à ses larmes, les miennes s'écrasant à leur tour, nos mains caressaient le corps de l'autre simultanément, nos lèvres déposant des baisers rassurant sur le visage de l'autre comme pour se prouver que nous étions bien présents dans ce moment compliqué.

Kylian m'avait finalement porté jusqu'à la salle de bain et nous avions passé une bonne heure dans un bain d'eau chaude,sans parlé, ou alors que très peu, on essayait de rassurer l'autre le plus possible, essayant de regagner confiance face à l'opération cruciale qu'allait subir notre fils dans quelques heures.

Perdu dans mes pensées, je sortis de ma rêverie lorsque je sentis la tête de Kylian sur ma poitrine habillé d'un de ses t-shirts, je passais ma main sur son dos tandis que ses bras serrent ma taille.

On finit par sortir du lit après un bon quart d'heure à se cajoler, je nous avait rapidement préparé quelques fruits et des tartines aidées par le brun qui s'était de nouveau enfermé dans un mutisme déchirant.

Toujours dans ce silence funeste, nous nous étions rapidement habillé d'ensemble de jogging et avions pris la direction de l'hôpital, la main de Kylian tremblant de panique sur ma cuisse tout le long du trajet.

Arrivée dans le bloc, on nous fit enfiler des combinaisons, des masques et des charlottes et on nous conduit vers la chambre où Julian allait être mis sous anesthésie, à peine rentrée dans la salle que déjà un grand sourire ornée le visage du petit qui semblait faible.

NOUNOU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant