{8} débardeur et chemise kitch.

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° Jour 3 °

Lorsque j'arrivais sur l'île pour l'été, tout semblait être une tradition: les retrouvailles, le premier pique-nique et les baignades matinales

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Lorsque j'arrivais sur l'île pour l'été, tout semblait être une tradition: les retrouvailles, le premier pique-nique et les baignades matinales. Bien sur, la première soirée de l'été ne faisait pas exception. Et elle se passait toujours chez Lily McMiller, pour son anniversaire, dans une grande maison qui chevauchait les falaises au sud de l'île. On y était toujours invité, parce que Peter et Lily avaient toujours partagé le même âge, les mêmes classes et les mêmes amis.

Mais aujourd'hui, c'était différent: Gigi et Andrew Duncan allaient y avoir un rendez-vous. Et, je devais l'avouer c'était bizarre à penser. D'abord parce que, qui choisissait d'avoir rencard à une fête ? La musique était mise à fond, des gens occupaient sans cesse les toilettes, il y faisait chaud et ça sentait souvent la bière. Mais, ensuite parce que Gigi, qui avait deux ans de moins que moi, s'émancipait pour un garçon.

Ça me faisait penser qu'il était peut être temps pour moi de faire la même chose ? Enfin, pas pour un garçon: parce que je rêvais toujours de tomber sur la bonne personne, au bon moment, alors que je n'étais même pas assez naïve pour croire que ça pouvait arriver. Ce que je voulais dire, c'était qu'il était peut t'être temps pour moi de m'ouvrir un peu plus aux autres cette été. Après tout, il n'était jamais trop tard.

Alors, j'avais enfilé une longue jupe à fleurs et un jolie débardeur jaune, exprès pour l'occasion; je m'étais fais un trait de liner bleu électrique et avais mis un bandana a motif orange dans mes cheveux pour maintenir mes boucles en places. J'entendais déjà Oliver se moquer et me répéter: « On arrivera jamais à te voir habiller autrement qu'en hippie, hein ? ». Parce que il n'avait pas tord mais que c'était comme ça que j'aimais m'habiller, pas autrement, et aussi parce que ça m'aidait à avoir confiance en moi et que j'allais en avoir besoin se soir, si je voulais être capable de m'ouvrir aux autres.

A vingt-et-une heure, j'étais en bas de l'escalier du salon, les clés de la voiture en main quand Oliver et Peter descendaient enfin. Je leur souriaient en les jaugeant de haut en bas. L'un avait un bermuda bleu et un t-shirt blanc tandis que l'autre avait un bermuda blanc et un t-shirt bleu.

« — Vous faites de beaux jumeaux, me moquais-je.
- Et toi une belle baba cool! Chantonnait Oliver. T'aurais pas un peu d'herbe pour moi, d'ailleurs ? »

Ma mère passait sa tête dans l'embrasure de l'arche de la cuisine, les sourcils froncé et je donnais un coup dans l'épaule du grand brun.

« — arête tes bêtises! »

Une mèche lui tombait devant les yeux et en le regardant la remettre en place, je ne pouvais que noter à quel point il ressemblait a son frère. C'était un peu étrange, parce que ils avaient tout les deux été adopté par Laurence et Ben, son mari, et qu'ils ne partageaient pas vraiment le même traits, pourtant ils m'avaient toujours parus avoir la même frivolité qui me ravissait. Oliver attrapait Peter par les épaules et je pouvais parier, à la façon dont Peter riait, qu'il lui racontait des bêtises quand Gigi était apparus dans les escaliers.

Ses cheveux dorés et légèrement ondulés flottaient aux dessus de ses épaules alors qu'elle avaient enfilé une petite robe blanche à volant qui la rendait absolument craquant. En la regardant descendre, je me demandais comment elle même faisait pour ne pas voir à quelle point elle était belle. Elle ne l'avouait jamais mais je savais qu'elle n'aimait pas ses courbes: parce que toutes les autres filles c'étaient soit dis-en amincis en grandissant, tandis qu'elle avait gardé ses joues d'enfant et qu'elle portait des vêtements toujours au moins deux tailles au dessus des autres. Mais ce soir la, je voyais une Gigi si impatiente que cette idée ne devait l'avoir traversée que passivement et c'est moi que ça rendait heureuse.

« — Woaw, mais regardez qui descend les escaliers! Déclarais-je en trépignant. »

Le rire de Gigi emplissait le salon et les garçons commençaient à avancer vers l'entrée en se chamaillant.

« — Dépêche toi Dani, ou on t'attendra pas pour partir! S'écriait Peter d'un regard vers l'étage avant de disparaître dans l'entrée. »

Je les entendais enfiler leurs baskets et charrier Gigi sur son rencard sans même me demander comment ils étaient ai courant. Au bout de cinq minutes, j'étais la seule encore aux pieds des escaliers et, pourtant, je ne voyais toujours pas le moindre signe de la présence de Daniel à l'étage.

« — Est-ce qu'il est deja parti ? Demandais-je à l'intention de ma mère, dans la cuisine. »

Quand je passais mon regard à travers l'arche pour l'apercevoir derrière l'îlot elle était occupée à faire des Margarita avec Laurence. C'est lui qui me répondait.

« — Je l'ai vu remonter il y a moins d'une heure m'indiquait-il. Il doit être là haut. »

J'hochais la tête et me décidais a monter en voyant que les trois autres c'étaient installé dans les canapés face à la télé. Je grimpais les marches et toquais à la seconde porte sur ma droite: sa chambre. J'entendais une brève réponse et entrouvrais la porte.

« — j'peux rentrer ?
- Ouais. »

Je m'exécutais et tombais bien face à Daniel. Les cheveux dans tout les sens et seulement à moitié habillé. Je ne détournais pas le regard pour autant, je l'avais déjà vu en maillot de bain et c'était bien la même chose. Pourtant, ça ne m'empêchait pas de me sentir un peu mal à l'aise.

« — Tu t'es endormie, on dirait, blaguais-je en désignant sa coiffure d'un mouvement de tête.
- Belle observation, déclarait-il en s'habillant d'un débardeur blanc. »

Je n'avais jamais vu un motif aussi kitch que celui sur la chemise à manches courtes qu'il enfilait par dessus, et, pourtant, ça lui allait à ravir.

« — Jolie Chemise, faisais-je remarquer pour me moquer.
- Jolie jupe, m'imitait-il. »

Il souriait avec le coin gauche de ses lèvres, comme il le faisait toujours, fier de m'avoir à mon propre jeu et je sentais son regard me parcourir une seconde. J'osais à peine remarquer la tension qui, pourtant, n'existait pas quelque secondes plus tôt. Un bref instant, les espoirs, de la Rosie de douze ans, que j'avais enfouit profondément revenaient me porter compagnie et je le dévisageais a mon tour. Il continuait de sourire et, pourtant, je sentais que quelque chose était différent de d'habitude. J'avais envie de lui demander ci quelque chose n'allait pas, mais j'étais convaincu qu'il ne me l'avouerais pas. Parce que, à sa place, je n'aurais rien dis non plus.

« — C'est bon, on peut y aller ? »

Il passait un coup de brosse dans ses cheveux et les re-ébouriffait, action qui m'échappait, avant de me répondre.

« — On peut y aller! »

Je me contentais d'ouvrir la porte de sa chambre en grand, de le regarder passer devant moi et, enfin, la soirée pouvait commencer.

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12/07/2022

Bella DonnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant