{3} Picnic et petits pains.

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° Jour 1 °

Pete, Gigi et moi avions finis par remettre le salon en état, alors que les frères Hopkins avaient investi leurs chambres habituelles a l'étage

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Pete, Gigi et moi avions finis par remettre le salon en état, alors que les frères Hopkins avaient investi leurs chambres habituelles a l'étage. Puis, à mon tour, je m'étais retrouvée dans ma chambre. J'avais savouré le moment cinq bonnes minutes, assise sur banquette bleu qui bordait la fenêtre, le regard vers l'océan, avant que Gigi n'entre. Elle c'était allongée sur mon lit avant de me fixer, le vissage entre les mains.

Ses pieds nus dansaient dans l'air et le vent passait dans ses cheveux blonds platine coupé au carré. Qu'est-ce que j'aimais ses cheveux blonds platines. Ils encadraient son visages d'ange et ses yeux noisettes à la perfection. Avec sa peau bronzée et son teint lumineux, c'était une parfaite O'Connell, une vraie femme de l'île. Parce qu'elle avait toujours vécu là avec tante Isi. Tante Isi qui avait passé sa vie ici aussi, qui avait reprit l'hôtel, qui c'était marié et qui avait eu des enfants avec un pêcheur de l'île. Moi, j'étais la fille du continent, même si l'île n'était pas si éloignée que ça de la grande terre, parce que ma mère était tombée amoureuse d'un comptable.

Au premier abord, Gigi et moi avions l'air de deux opposés et c'était ce qui m'amusait, parce que, si on savait bien y regarder, la vérité était que nous étions exactement les mêmes. Nous avions les mêmes yeux bleus-gris que maman et Isi, les mêmes joues rebondies, le même nez légèrement épaté et la même éducation.

« — Pourquoi est-ce que tu m'observe ? Lui demandais-je. »

Elle soulevait mollement les épaules, l'air de dire qu'elle n'en savait rien.

« — Pourquoi, toi, tu m'observe ? Répondait-elle. »

Je l'imitais, relevant les épaules sans la lâcher des yeux. Je ne faisais pas attention à la voix de maman qui nous appelait pour le repas et m'approchais de Gigi avant de m'écrier.

« — Et si je me teignais en blonde!
- Ni pense même pas.
- T'es pas drôle. »

Je me levais, remplaçant ma bref mou boudeuse pour me remettre à sourire.

« — La première en bas ?
- Non.
- La première en bas! »

Et voilà que je me remettais à courir partout, reboostée par la compétition que je venais de lancer. Je franchissais le seuil de ma chambre avant de m'élancer dans le couloir en criant « attention! », plus pour avertir que j'arrivais que pour leur sécurité. Arrivée au niveau des escaliers, j'attrapais la rambarde pour appréhender la descente alors que Gigi me rattrapait. A peine avais-je mis mon pieds sur la première marche qu'elle s'écriait. Alors, j'avais à peine le temps de l'esquiver que nous finissions toutes les deux sur les fesses. Sur les fesses, oui, mais bien en bas des escaliers.

« — Est-ce que ca va les filles ? S'exclamait ma mère, les yeux ronds.
- Ca va, répondait Gigi en se massant le coude.
- Alors j'ai gagné, lui rétorquais-je.
- C'était déloyale!
- La vie est comme ça parfois. »

Ma mère nous regardait nous chamailler avant de rejoindre la cuisine en secouant la tête.

« — Ma fille va vraiment finir par casser Gigi en deux! »

Seuls des rires lui répondaient et j'aidais Gigi à se lever pour les rejoindre. Nous empruntions l'arche sous les escaliers et nous nous retrouvions dans la cuisine. Sandwichs, salades, petits pains, fromages, pastèque, chips et un tas d'autres choses nous y attendaient, éparpillées sur le comptoir. J'adorais le picnic du premier soir ici, parce que ça changeait des expérimentations culinaires de maman et qu'on pouvait s'empiffrer sans que personne ne nous le fasse remarquer.

« — Hé, Salut les filles! »

Une voix d'homme résonnait dans la pièce: celle de monsieur Hopkins.

« — Salut Laurence! S'exclamait Gigi, alors que j'essayais de voler un petit pain.
- Lave-toi les mains, me reprenait ma mère d'une petite tape.
- Salut Laurence, répétais-je en ouvrant le robinet.
- Comment vont tes admissions à l'université Rosie ? »

Je m'essuyais les mains en observant ma mère se tendre. Elle avait cet air qui disait « Je préférerais parler de ma dernière intoxication alimentaire. Oui, celle qui a duré six jours. ».

« — Personne ne t'as dit, je prends un avions pour le Mexique dans deux jours pour y reprendre un bar à enchiladas. A bas les études! Plaisantais-je en m'asseyant sur le plan de travail à côté de l'arche qui menait au salon.
- Felicitation.
- Merci, enchaînais-je à la remarque ironique de Daniel. »

Il venait d'entrer dans la cuisine et il ne manquait alors plus que Oliver pour le repas.

« — Elle plaisante, souriait ma mère, malgré le sujet: elle avait toujours adoré mon humour. »

J'ouvrais la bouche, je sentais qu'elle allait vite déchanter.

« - Évidement, reprenais-je. Enfaîte, j'ai été acceptée l'université de Floride, celle du Rhode Island et aussi a Princeton.
- Princeton! S'exclamait tante Isi. C'est génial.
- Oui, d'ailleurs je leur ai envoyé mon dossier d'inscription la semaine dernière! Ils ont des cours de lettres qui ont l'air super intéressants, et-
- Tu as envoyé ton dossier ? Me coupait ma mère. »

Elle n'avait définitivement plus rien de souriant et l'endroit était alors devenue silencieux comme si j'avais dis une insanité. Elle soupirait, Oliver entrait enfin dans la pièce, mettant fin à mon supplice.

« — On en parlera plus tard, Rosie. »

J'hochais la tête, je n'avais plus rien à dire la dessus. Parce que pour moi, c'était Princeton ou rien. Quitte à faire un prêt à la banque, m'endetter sur mes quinze prochaines vie et me couper les deux bras, si il le fallait vraiment.

Mais, pour l'instant, mon but premier était de passer un été inoubliable et ça n'avait pas intérêt à manquer parce que on avait mentionné mes études. Alors je saisissais l'un des paniers dans lesquels Isi mettait les plats de notre picnic avant de traverser le salon, la salle à manger qui faisait face à la cuisine et l'entrée qui donnait sur le devant de la maison. Je tenais la porte à tout le monde et les conversations reprenaient.

Je fermais la marche alors que le groupe rejoignait le petit passage, entre les buissons, qui menait à la plage. La plage! J'en avais déjà le goût du sel dans la bouche et les cheveux emmêlés par le vent lorsque nous arrivions à la limite de la terre et du sable. Et, enfin, j'étais de nouveau face à l'océan.

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03/07/2022

Bella DonnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant