ORZU

7

La marque de la main de la jeune fille était visible sur la joue de son frère, Raku. Celui-ci déposa ses doigts contre l'endroit où il a été giflé et regarda sa sœur silencieusement, mélangeant la colère et l'incompréhension.

— « J'ai vraiment honte d'être de ta famille. » Ajouta Haki.

Raku rigola légèrement avant de se lever.

— « Si t'as si honte que ça, pourquoi tu dégages pas d'ici ? » Dit-il en la regardant.

— « T'inquiètes pas pour moi, je vais participer à l'expédition du roi, tu ne me verras plus pendant un moment. »

Le sourire moqueur de Raku s'effaça directement après cette phrase.

— « Tu rigoles ? » Dit-il.

— « J'ai l'air de rigoler ? » 

Son frère était confus, ça lui semblait pourtant impossible qu'une personne de si bas rang puisse faire ça. Avant même qu'il puisse lui poser des questions, Haki lui tourna le dos et sorti de la pièce sans dire un seul mot. Si ça ne tenait qu'à elle, partir de la maison ne serait pas un problème. Le fait est qu'elle ne peut pas abandonner sa mère comme ça.

En fait, elle n'a même pas pu prévenir sa mère et l'expédition est prévue pour le lendemain. Et puis, peut-elle vraiment partir trois mois en la laissant dans les mains de son grand frère ? L'incident d'aujourd'hui pourrait se reproduire d'une minute à l'autre et vu la réaction de celui-ci, il est évident qu'il ne s'en occupera pas bien.

Haki se gratta la tête en grimaçant, ne sachant pas quoi faire. Soudain, quelqu'un toqua à la porte. Elle s'approcha de celle-ci et l'ouvra, malgré qu'elle s'attendait à voir un voisin qui demanderait de prêter du sel ou autre chose. Ce fut l'exact contraire.

Le grand jeune homme aux longs cheveux blonds et aux yeux dorés se trouvait devant elle.

— « Layto ?! » Dit-elle d'étonnement.

— « Quand est-ce-que je t'ai autorisé à m'appeler par mon prénom ? »

Toujours aussi désagréable.

Il mit ses mains dans ses manches et regarda derrière l'épaule de la jeune fille.

— « Tu vis dans un endroit aussi miteux que ça. » Dit-il.

— « On n'est pas tous des gosses de riches comme certaines personnes. » Répondit-elle en roulant des yeux.

Elle fixa le prince, attendant une raison de sa venue. Celui-ci commença à parler, mais n'eu même pas le temps de prononcer sa phrase avant que Raku les interrompe.

— « Alors, c'était vrai... » Dit-il en regardant Layto.

— « Qui est-ce ? » Demanda le prince.

— « On s'en fiche, c'est mon frère. Maintenant, dis-moi qu'est-ce-que tu fais ici ou je ferme la porte. »

Il sortit une carte dorée de sa manche avec écrit "Haki" en noir dessus. 

— « Mes parents m'ont envoyés ici pour te donner ça. »

Haki fit de gros yeux, ne comprenant pas ce que cela signifiait.

Layto soupira en regardant la jeune fille si choquée de voir de l'or. Il trouvait ça pathétique.

— « C'est une carte qui donne accès à une chambre du palais. »

— « Pourquoi on me donne ça, je n'ai pas les yeux rouges. »

— « T'es débile ou tu le fais exprès ? Puisque tu fais partie de l'expédition, tu dois habiter temporairement dans le palais pour faciliter l'échange d'informations. »

Raku s'interposa entre Layto et sa sœur.

— « J'ai du mal à comprendre, pourquoi est-ce-qu'elle mérite un traitement de faveur ? » Dit-il en regardant le prince.

— « Qui t'as permis de m'interrompre ? Nous ne sommes pas amis à ce que je sache, alors recule de quelques mètres. » Répondit le prince.

Haki, elle, ne savait pas quoi en penser. Soudain, elle eut une idée.

— « Dis, est-ce-que ma mère a le droit de venir dans le palais avec moi ? Elle est malade et comme tu peux le voir, mon frère est un incapable, je m'inquiète de ce qui pourrait lui arriver si elle restait ici sans moi. »

Layto baissa la tête pour réfléchir.

— « Bon, tu n'auras qu'à poser la question à mes parents quand tu iras là-bas. Prépare quand même tes affaires et les siennes, je t'attendrais ici alors dépêche-toi. »

— « Je refuse ! » Cria le grand frère.

— « C'est pas toi qui m'avait dit de partir d'ici ? » Dit-elle en le poussant.

Elle courra ensuite dans la chambre de sa mère, celle-ci était réveillée, mais n'avait pas osée venir étant donné qu'elle avait remarquée qui se trouvait devant la porte.

— « Alors, tu as tout entendu ? » Murmura Haki.

— « Pourquoi est-ce qu'il a dit que tu participais à l'expédition ? »

Elle baissa la tête.

— « Mon ami m'a proposé de demander et, la reine était d'accord. » 

— « Je vois... » 

— « Es-tu d'accord pour faire ce que le prince a dit ? » Demanda-t-elle à sa mère.

— « Et Raku ? Je ne vais pas abandonner mon fils comme ça. » 

Malgré qu'il s'en occupait très mal, elle aimait son fils autant que sa fille et refusait de choisir un des deux. 

— « Maman, si tu restes ici avec lui, ta santé va être encore pire. » 

— « Ne t'en fais pas, je saurai m'occuper de moi-même. Pars au palais et je resterai ici. » 

Elle mit sa main sur l'épaule de sa fille avant de l'enlacer.

— « Je reviendrais rapidement. » Chuchota Haki.

Après tout ça, elle prépara ses affaires et décida de faire confiance à sa mère. C'est seule qu'elle ira au palais. Elle se dirigea vers la porte d'entrée pour rejoindre Layto.

— « T'en as mis du temps, j'ai bien cru m'endormir. » Dit-il en s'étirant le cou.

— « Tais-toi. » 

Il soupira et ils marchèrent en direction du palais, le chemin fut très silencieux étant donné qu'ils ne s'apprécient pas vraiment. Cette fois, elle rentra sans problème, les gardes ont sûrement été avertis de qui elle était. De plus, pourquoi diraient-ils quelque chose alors que le prince était à ses côtés. 

Elle marcha derrière lui dans les couloirs des chambres. Le couloir était très grand et un tapis rouge était sur le sol, chaque porte de chambre était ornée de plusieurs gros cristaux de couleurs différentes. Soudain, il s'arrêta, ce qui fit légèrement sursauter Haki, distraite.

— « Passe la carte contre le petit boitier à côté de la porte. »

Elle sortit la carte de son sac et s'exécuta. La porte se déverrouilla et Haki retenu sa respiration en voyant à quoi ressemblait la chambre. Elle faisait au moins quinze fois la chambre dans laquelle elle dormait habituellement.  

Malgré tout, elle s'en voulait.

Pendant qu'elle était dans une grande chambre avec de beaux meubles brillants, sa mère malade était dans leur vieille maison avec Raku.

— « Je te laisse t'installer. » Dit Layto avant de quitter la chambre.

Tout ce que le prince faisait, c'était par obligation. Il avait horreur de penser une seule seconde qu'une personne aux yeux blancs ou verts pourraient mettre un pied dans le palais. Alors y vivre ? C'était impensable.

Après s'être installée, Haki sorti de sa chambre et aperçu une silhouette qu'elle semblait reconnaître.