chapitre 1 : Loneliness

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_ bouge ton gros cul de là, il est bientôt quinze heures

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_ bouge ton gros cul de là, il est bientôt quinze heures.

Ça doit faire trente minutes que Johan -le type assis sur mon lit- essayait de me réveiller sauf que toutes ses tentatives étaient vaines vues que je n'avais aucune envie de sortir de ma forteresse de couverture. J'étais confortablement installé et la chaleur était apaisante.

Connaissant mon ami si je sortais de mon lit, il allait trouver un moyen afin que je me retrouve dans le monde extérieur.

_ Eliot Christopher Greeves, je te conseille de te lever si tu ne veux pas le regretter. Me menaça-t-il.

Mon nom au complet, c'était du sérieux dis donc. Mais au lieu de gentiment obéir, je lui tournais le dos et jetai la couverture sur mon visage.

Je l'entendis marmonner quelque chose puis le poids qu'il exerçait sur le lit avait disparu signe qu'il s'était levé.

J'avais gagné, j'étais enfin seul.

Quelques instants, plus tard, je sentis de l'eau s'abattre sur moi, je me redressai précipitamment de mon lit dégoulinant, je levai les yeux vers Johan qui se tenait fièrement debout un seau vide dans les bras.

Mon refuge était gâché à cause de cette face de rat.

_ t'abuses maintenant, je dois tout nettoyer. Me plaignais-je.

_ je t'avais prévenu tu n'avais qu'à te réveiller, ça fait une semaine que tu restes enfermé chez toi à te morfondre, ton appart sent le moisi et t'as même oublié de nourrir Bouboule, dit-il en pointant du doigt mon persan au pelage gris.

Celui-ci me fixait avec des yeux accusateurs qui me donnaient froid dans le dos.

Je regardais autour de moi, Johan n'avait pas tort, c'était un vrai foutoir ici, les vêtements sales s'entassaient aux quatre coins de l'appartement, la vaisselle s'accumulait dans l'évier et les poubelles débordaient de boites de nouilles instantanées.

Je soupirai et me rassis sur le lit mouillé, je nettoierai un autre jour, un jour où je me sentirai capable de faire autre chose que dormir. J'étais sur le point de me rallonger quand il me prit par le bras et m'obligea à le fixer.

_ ressaisis-toi mon vieux, tu n'es plus toi-même, et tu ne peux pas continuer comme ça, t'es pitoyable.

_ je ne serai plus jamais le même, dis-je, et je suis parfaitement capable de continuer comme ça jusqu'à ce que j'arrive à l'oublier.

Il soupira.

_ j'ai pris le temps de checker tes mails, la majorité provenaient du boulot, ils menacent de te renvoyer si tu ne te pointes pas.

il pensait que cet argument suffirait pour me redonner la force de bouger, il me surestimait. Je me défis de son emprise et me laissai tomber sur le matelas humide, la sensation était désagréable, mais je n'en avais rien à faire.

_ j'allais démissionner de toute façon, je ne supporterai pas de la voir.

Elle qui excellait dans son travail, elle que tout le monde adorait, elle qui souriait tout le temps dévoilant des petites fossettes aux coins de ses lèvres pulpeuse, et ne se plaignait jamais des heures supplémentaires.

Elle me manquait terriblement, son rire, sa voix, son odeur, tout chez elle m'avait ensorcelé, mais elle avait décider de m'abandonner, et de me laisser pourrir.

Je n'arrivais pas à la détester, ça peut paraître lâche, mais si elle venait toquer à ma porte en me demandant que tout redevienne comme avant j'accepterai volontiers, je la prendrai dans mes bras et ne la laisserai plus partir.

Je sais pertinemment qu'elle ne reviendra pas.

Je m'en veux d'avoir croisé son regard noisette, empli de malice, je m'en veux de l'avoir invité à dîner, je m'en veux d'avoir insisté qu'on se revoie, qu'on se mettent ensemble, qu'on s'embrasse...

Je m'en veux de l'avoir connu. De l'avoir aimé. D'avoir aimé chaque parcelle de son corps et chacun de ses traits.

Maintenant qu'elle n'est plus là, plus rien n'a de sens.

Je reçus un coup de coude en plein ventre, instinctivement, je me tordis de douleur.

_ putain mec ça fait mal, criais-je.

_ debout et arrête tes conneries, tu reprendras le travail que tu t'es donné un mal de fou à dégoter, tu rencontreras quelqu'un d'autre et tu l'oublieras.

_ je ne pourrais jamais l'oublier Johan‚ j'ai laisser la seule personne qui comptait réellement pour moi s'envoler‚ je ne suis qu'un minable.

Je reçus un autre coup de coude, plus violent cette fois-ci.

_ mais tu vas arrêter ! Dis-je à Johan.

_ une vie entière ne dépend pas d'une seule personne, tu n'as pas à te priver de vivre, car celle avec qui tu partageais une partie de ton existence t'a largué, pense au autre, aux personnes qui tiennent à toi actuellement, tu aimerais qu'ils te voient dans cet état ?

Non, ils détesteraient.

Comme s'il avait lu dans mes pensées Johan continua.

_ alors ressaisis toi, trouve toi un autre but dans la vie, les cœurs sont fait pour être brisé, rare sont ceux qui arrive à les garder indem, tu feras des rencontres et tu aimeras à nouveau.

Pas autant que je l'aime.

Je fixai mon plafond, les mots de Johan se répétaient en boucle dans ma tête, il n'avait pas tort d'un côté, mais il ne pouvait pas comprendre la peine que j'éprouvais, après lui avoir consacrée trois ans de ma vie, elle m'a quitté sans aucune explication, disant que notre relation ne fonctionnerait plus.

Après quelques minutes de réflexion, la raison a fini par l'emporter sur moi, je me levai du matelas mouillé et pris Bouboule dans mes bras.

_ plus jamais je te négligerai promis, mais avant même de pouvoir l'embrasser celui-ci sauta de mes bras et alla se réfugier à l'autre bout de la pièce.

_ peut-être qu'il te laisserait le câliner si tu prenais la peine de te doucher, une semaine, c'est long quand même.

En roulant des yeux, je me dirigeai vers la cuisine, après avoir trébuché sur un objet ou deux, et me servit un verre d'eau.

_ ah et ce soir, on sort, avant que je ne puisse protester, il me devança, je te traînerai de force s'il le faut, tu as besoin de te changer les idées et moi, j'ai besoin d'essayer le nouveau club en ville, on dit qu'il est sympa.

_ pas envie. Dis-je.

_ argh Eliot s'il te plaît, geignit-il. Tu verras, ce sera amusant de danser un peu, une seule soirée, c'est tout ce que je te demande, et si tu ne te sens pas à l'aise, on repart directement, c'est promis.

L'offre me paraissait raisonnable, et en voyant le regard suppliant de Johan, je ne pus me résoudre à refuser.

_ une heure grand max, et n'essaie pas de me caser avec qui que ce soit, répondis-je fermement.

Il sauta presque à l'entente de ma réponse, il courut vers moi et me prit dans ses bras.

_ merci ! Tu ne le regretteras pas, je le jure, il me renifla et ancra son regard dans le mien, Eliot pour l'amour de Dieu va te doucher.

Et il avait raison, je n'ai jamais regretté cette soirée.

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