𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 1 : 𝐅𝐫𝐨𝐢𝐝 𝐦𝐨𝐫𝐝𝐚𝐧

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Ma grande cape fine et peu chaude me protégeait de la violente tempête qui faisait rage dans le village.

Les flocons tentaient de me frapper le visage et la capuche qui trônait sur ma tête, les en empêchaient.

Mes mains autrefois blanches étaient presque bleues tandis que celles-ci tenaient fermement le si peu d'aliments que j'avais pu dérober aux marchands.

Le froid me mordait le nez et je ne sentais ni mes oreilles, ni mes doigts, ni mes sabots.

Je marchais péniblement face au vent. Le combattant avec hargne.

Malgré le froid et la tempête, je tentais d'avancer du mieux que je pouvais.

Mon visage baissé, se rapprocha de ma poitrine. Je protégeais cette pauvre corbeille de fruits comme si elle était mon propre enfant.

Je voyais du coin de l'œil les habitants se précipiter dans leurs chaudes maisons. Claquant leur volet contre leur fenêtre.

Tandis que les pavés rouges étaient recouverts de neige et de givre, dans la précipitation, une femme me bouscula. Par inadvertance, je posais mon sabot sur une plaque de verglas et tombais à la renverse.

Mes fruits roulèrent aux sols tandis que ma capuche était tombée. Laissant apparaître ma chevelure blanche trempée par la neige. Deux grandes oreilles blanches poilues et deux minuscules cornes. Pas plus haute de cinq centimètres.

Je m'empressai de remettre ma capuche avant qu'un passant ne me vois.

Mes genoux se posèrent sur les pavés rouges recouverts d'un manteau blanc.

Je ramassai avec précipitation les fruits désormais trempés.

Je continuai de marcher durant plusieurs minutes. M'engouffrant dans de piteuses ruelles sombres.

Je passai précipitamment à côté d'un vieil homme qui n'avait qu'une maigre couverture pour se réchauffer. Il me suppliait de l'aidée et agrippait avec hargne ma longue cape.

Le fixant quelques secondes, je me rendis bien vite compte qu'il ne passerait pas la nuit. Le vieil homme était dépourvu de chaussure et le reste de ses vêtements étaient trouées. Sa malheureuse couverture ne le réchaufferait pas. Les humains sont si fragiles, surtout à un âge si avancé...

Voir un homme si pauvre et vivant dans le malheur me brisait le cœur.

Je m'accroupis face à lui et lui donne l'unique soupe chaude que j'avais réussi à dérober aux marchands.

L'homme me l'arracha presque des mains et l'avala en à peine quelques secondes.

Il posa sa tête contre le mur sale et chuchota, imperceptiblement, un "Merci".

Je souria faiblement et alors que j'allais lui tendre une de mes pommes, on m'agrippa brusquement le poignet.

Je sursautai. Faisant tomber la pomme rouge au sol. Le vieil homme s'empressa de la prendre et l'englouti presque tout rond. Pendant une seconde, je crus même qu'il allait s'étouffer avec.

Deux paires d'yeux dorées me toisèrent du regard. Deux pupilles intimidantes.

Les sourcils brun foncé de l'homme me firent comprendre qu'il était contre mon geste de bienveillance.

L'homme lâcha mon poignet pour me prendre fermement la main. Il m'entraîna aussitôt à l'intérieur d'une vieille cabane qui se trouvait à quelques mètres.

Un trou béant était présent au niveau du toit et le feu qui était au centre de la pièce peinait à survivre.

La cabane craquait à chaque fois qu'une bourrasque de vent un peu trop violente venait se frapper aux parois en bois.

The silent HybridOù les histoires vivent. Découvrez maintenant