Chapitre 80 : Et puis d'autres méritent une nouvelle vie.

31 6 38
                                    

Musique : Bel'veth, The empress of void-League of legend soundtrack

Béatrice :

"Tu peux l'éviter, tu peux l'ignorer, tu peux même fuir autant que tu veux. Mais ton destin finira toujours par te rattraper."

Les jours passent et sa présence devient désormais vitale dans ma vie. Lorsque nous marchons l'un à côté de l'autre au milieu de la foule, je ne perds jamais son regard. Je tiens sa main comme si je tenais celle d'un guide sur lequel je peux m'appuyer.
Lorsque nous montons les marchés d'escaliers du lieu où je travaillais, je ne ressens aucune appréhension. "À ses côtés je ne risque rien" pensé-je en traversant la salle de rédaction. Mes anciens collègues éprouvent de la jalousie en constatant que je ne suis plus la femme fragile d'autrefois. Une fois à l'intérieur du bureau de celui que j'appelais, mon supérieur, mon ange gardien referme aussitôt la porte d'un claquement de doigts.

- Qu'est-ce que...

Avant qu'il ne puisse conclure sa phrase, la peur se dessine sur son visage.

- Il est à toi. Fais en ce que tu veux.

Il n'en faut pas plus pour que je prenne l'initiative de m'approcher vers mon ancien bourreau. Cet homme qui me rabaissait sans cesse. Je m'immobilise devant son bureau, puis le détail de haut en bas. Il est toujours aussi pitoyable.

- Béatrice, calme-toi. Nous pouvons discuter... C'est une augmentation que tu souhaites ?

Je m'exprime aucune émotion envers lui.

- N'est-ce pas les histoires sombres et dramatiques qui font vendre ? demandé-je d'une voix calme.

À ces mots, je jette un regard vers les vitres donnant une vue sublime sur toute la ville. Je souris. Une idée sombre et dramatique me vient en tête.

- Que diriez-vous d'une histoire où la protagoniste se venge de son ancien patron en le faisant sauter depuis le 7 ème étage ?

Il déglutit. Puis ricane nerveusement.

- Vous... Vous n'oseriez pas ?

- Où peut-être en l'immolant depuis sa chaise ?

Il n'ose plus rire. Seules les lamentations se découlent de cet être abject. Il se lève subitement et se met à genoux.

- Béatrice, ayez pitié... Je vous ai laissé une chance en vous recrutant. Je croyais en vos capacités. En vos compétences.

Des gouttes de larmes dégoulinent à travers son visage.

- J'ai une femme... Une fille.

Le regard de cet homme me supplie de l'épargner. C'est ironique comme le rapport de forces à changé depuis que j'ai découvert la véritable nature. Je ne suis pas une femme fragile qu'on doit secourir. Encore moins une altruiste qui risque sa vie pour sauver les autres. Je suis moi. Et je fais mes propres choix.

- J'avais aussi une famille, autrefois.

Cela conclut notre échange.

Je quitte ce lieu atroce sans me retourner. Et je ne soutiens pas le regard perplexe de mon ange gardien qui a assisté à toute la scène, sans intervenir.

- Pourquoi l'avoir épargné ? demande-t-il lorsque nous descendons les étages depuis l'ascenseur panoramique.

- Pourquoi l'aurais-je tuée ?

- Il t'a fait du mal.

- Je lui en fais bien plus en l'épargnant.

Les bras croisés, j'observe l'extérieur. Les immeubles surplombent la ville. Le ciel est orangé. Le temps ne m'a jamais paru aussi figé. Une fois arrivé au rez-de-chaussée, la porte de l'ascenseur s'ouvre sur des hommes armés qui nous interpellent. Ils sont au nombre de six.

Celui qui brisa le gouvernement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant