II - Mal de mer.

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Jour 5 : Journal de bord.

Aucune nouvelle du Capitaine hier, il nous a gentiment dit de rester à s'occuper du navire, on a tout retapé, tout remis à neuf et pour le coup, ça apporte un vent de fraicheur qui nous aidera à avancer, j'en suis sûr. Il est remonté sur le pont dans la matinée, a baissé son chapeau et nous a dit, après tant de temps sans parole : « Cap sur le bonheur ! Mes amis, mes frères, mes marins, il faut aller là où la boussole de votre cœur vous indique, prenons le large, le temps défile trop vite mais si l'aiguille pointe une seule direction, autant foncer pour ne pas se rendre compte que le temps s'écoule ! »

Des mots d'espoir, cela a ravivé la flamme de chacun des hommes ici, il est l'heure de se remettre au fourneau ! Les voiles se hissent, les sourires aussi, le vent souffle, les chants nous poussent. Ici tout le monde joue son rôle et on sera tous là pour faire avancer ce beau rêve qui surpasse les vagues de nuages sur lesquelles notre force surf et glisse à une vitesse incroyable à en rattraper la lumière de l'espoir. Toutes les terres qui nous entourent on les nargue sur le navire on se sent comme transporter à la nage, une parfaite fusion d'un bateau. Même si le ciel pleure, l'eau coulent sur nos joues de bonheur, il est grand temps d'accepter que parfois après l'orage vient le beau temps, pourtant étant un peu latent on arrive à se dire que finalement il faut entendre les gouttelettes de pluies comme un signe de printemps.

Le temps passe et efface notre douleur, la distance se creuse et la tombe de l'oubli aussi, bientôt on pourra dire adieu à toute cette histoire, dire adieu pour mieux redire bonjour. La journée se traverse en séparant la mer par notre passage, on arrive enfin à voir le bout du tunnel et le temps file sous nos pieds tous sous la même bannière de notre drapeau tâché, entaché par le passé mais tout cela allait bientôt passer. Les paroles avec le capitane s'entremêlent à la nôtre et créer une union solide, personne ne pouvait nous arrêter.

La fin de la journée arrive, l'euphorie de la reprise en mer s'arrête et maintenant le capitaine s'essouffle, quelque chose cloche et il sonne la cloche du pont pour sonner chez nous l'alerte, quelque chose trouble la tête du chef et l'eau devient trouble autour de nous.

Jour 7 : Journal de bord.

L'ivresse, l'euphorie, la tristesse. Tous ont été invité sur le pont, saluer par l'équipage, nous respectons notre devise « Personne sur le rivage ». Après de longues discussions avec le Capitaine, l'humeur maussade reprenait de son teint, le temps virevoltent à l'orage et pourtant, dans un soupir humain, il regarda derrière nous. Inspira grandement, et regarda pour la dernière fois le dernier vestige qu'il lui restait dans son cœur qui lui permettait de croire aux miracles. Hélas, les divins n'ont de yeux que pour les sans cœurs, la pitié n'arrive jamais aux altruistes. L'eau ; dans sa grandeur, engloutit alors le médaillon des jours heureux. Tous deux, plongèrent dans une atmosphère sans lumière mortifère... Avancer sans lueur, à quoi bon se disait-il.
Comme pour une ultime épreuve, les vagues se changèrent, au fond de l'eau le médaillon s'est accroché à un reste... Et quand la mer s'agite, le cœur des marins tanguent. Et finalement, c'est dans le froid de la mer où en réalité se cache la tranquillité investie par le vide.

Jour 8 : Journal de bord. 25/04/2022

Il suffisait d'un moment de calme ultime pour recevoir une bouteille. Après avoir vidés nos bouteilles sur de vieilles vidéos, la vie semble vide on se sent triste et on s'empiffre, on se noie dans des désirs à défaut de trouver une raison de vivre.
Il suffisait d'un moment de calme ultime pour recevoir une bouteille. Après avoir essayé de tout oublier les souvenirs remontent de la même façon que la mer déverse ses restes sur des plages blanches, parfois je me demande si j'aurai la page blanche. Les larmes se noient à mon encre et j'écris avec encore cette haine devant mon écran, mon écran de fumée qui trouble mon silence, ces sentiments qui me hantent deviennent des connaissances et j'arrive pas à m'en défaire c'est comme regretter d'avoir voulu mon bonheur, comportement autodestructeur. Il faut que j'essaye de comprendre que le seul qui est capable de me sortir de cauchemar est d'accepter que ce n'en n'est pas un. Sincèrement sans me censurer je sens en moi mes sens se déchirer véhément. Mon humeur est un médaillon qui plonge dans une eau froide mais calme et abysse me rappelle que je n'ai toujours pas heurté le fond. Au fond, est-ce moi le responsable de tout ce que je ressens ? Apparemment je suis fort, c'est ce que l'on m'a dit pas plus tard qu'aujourd'hui et pourtant le Capitaine se réveille tous les jours avec une envie de vomir. Triste à dire mais quand l'amour s'essouffle il se transforme en bile, réflexion de débile, comment je peux me dire que c'est ma faute ? Ma voix s'embourbe dans les réflexions de ma tête qui me pousse à réfléchir tous les jours. Je suis le prisonnier et le geôlier, triste rapport avec un corps et un esprit que je déteste, je m'isole dans un autre nom pour arrêter d'exister, celui que je connais est mort en bas de l'escalier. Un jour j'espère voir le soleil avec un sourire entier, arriver à y remettre les pieds. Renaître blesse, nécessite de mourir avant de se redécouvrir, comprendre qui nous sommes et pourquoi l'on veut reprendre vie, reprendre espoir en quelque chose même si ce ne sont pas les premières fois où la vie frappe fort, réparer les planches fissurées par le passé, je serai apte à naviguer même sur une barque brisée. L'amour, je l'ai noyé pour ne pas souffrir, je l'ai tué avant de pouvoir reprendre mon souffle, mais c'est moi qui me retrouve avec la tête sous l'eau. Supprimer pour ne plus penser, oublier pour ne pas regarder, dormir pour ouvrir les yeux dans un autre monde.

Pour une fois c'est moi qui écrit, je ne peux même pas me permettre d'écrire mon prénom ou de parler à la première personne ici le Capitaine est encore en voyage alors autant y aller à fond et oublier le nom qui fut souillé par ceux que tu pensais être des compagnons de routes à la vie à la mort, la haine se nourrit sur le cadavre de l'amour comme une goule sanglante qui vient dévorer tes heures de sommeil et tes pensées positives, un parasite qui rentre dans la tête et qui vit jusqu'à se nourrir de tes pleurs.

Au bord de l'eau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant