C'était un beau mercredi de juillet. Les rues étaient désertes, on ne pouvait entendre qu'un vent léger qui sillonnait les rues de temps à autres. Et pour cause, la canicule qui régnait sur le pays était forte, mais particulièrement intense sur la ville. Elle barricadait les habitants chez eux, derrière leurs fenêtres fermées. Seuls quelques passants qu'on pouvait qualifier de courageux (ou inconscients) parvenaient à sortir de chez eux motivés par des besoins essentiels. Et parmi eux un jeune garçon, nommé Jim et sa mère dont l'unique but était d'abattre la forêt tropicale qui leur servait de jardin.
Le jeune fils d'une dizaine d'années était occupé à couper les branches d'un arbre, afin de laisser passer la lumière du soleil. Sa mère, elle, ratissait la pelouse. Tous les deux étaient concentrés au milieu des grattements du râteau sur la pelouse. Le travail de Jim progressait d'une manière extrêmement lente, il craignait que l'énorme tenaille qu'il manipulait ne lui trancha quelques membres. Au bout d'une demi-heure, les feuilles étaient rassemblées en tas dispersés au milieu de la pelouse fraîchement tondue. "Je vais acheter des sacs pour les feuilles, annonça la mère de Jim
-D'accord je reste ici", renchérit Jim.
Sur ce, elle tourna les talons et passa le petit portail bleu situé non loin de l'arbre avec lequel se battait l'enfant. L'enfant, continua alors sa besogne. Il était si concentré qu'il ne fit pas tout de suite attention à l'homme qui se tenait face à lui derrière le portail. C'était un homme assez grand, vêtu d'une tenue de jardinier suspecte.
"Veux-tu que je t'aide à terminer ton travail ? demanda-t-il brusquement, faisant sursauter l'enfant toujours acharné sur son travail.
-Non merci, répondit-il timidement, je me débrouille très bien tout seul... En plus j'ai quasiment terminé,
-Pourtant, il reste encore quatre longues branches, renchérit l'homme d'un ton plus malicieux -Où ça, je ne les vois pas -Laisse-moi faire, ordonna l'homme qui s'était rapproché.
Un quart-d'heure plus tard, lorsque la mère rentra, elle s'aperçu avec bonheur que toute les branches étaient coupées.
Pensant que son fils était rentré dans la maison, elle entreprit de ranger les feuilles et les branches toute seule. A la moitié du travail, elle remarqua qu'une branche ne pouvait pas se casser, sa myopie l'obligea alors à regarder de plus près, et ce qu'elle vit la pétrifia de terreur.
Elle tenait un bras humain... un bras d'enfant...
Elle commença donc à chercher les autres membres dispersés çà et là qu'elle trouva bientôt. Regardant les quatre membres, les yeux écarquillés, elle reconnut sur ce qui semblait être le bras, la montre qu'elle avait offerte à son fils pour son anniversaire. Hurlant de terreur, elle chercha son fils qu'elle entendit gémir, elle ouvrit alors la poubelle d'où s'échappaient les plaintes et aperçut son fils qui gémissait faiblement. Sur son torse nu était écrit :
RIEN DE TEL QU'UN VER DE TERRE POUR TRAVAILLER LA TERRE
La mère figée devant les restes de son fils, n'entendit pas les rires d'hommes qui se rapprochaient d'elle...