Jours 02 : Baiser Sensuel

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Pour se détendre, June aimait se laisser flotter dans la salle du générateur là ou par souci d'efficacité la gravité artificielle n'avait plus cours. Cela lui donnait l'impression d'être porté par le courant d'une rivière... ou du moins c'est comme ça qu'elle imaginait cette sensation, car jamais elle n'avait pu poser un seul orteil sur une planète dotée d'eau à l'état liquide. Casque sur les oreilles, la musique électronique passée d'âge couvrant les bruits ambiants, elle se sentait bien et isolé dans son cocon de solitude, se laissant juste parfois aller à quelques micros siestes jusque"à ce que son crane, une main ou une jambe heurte un morceau de la gigantesque, mais vétuste, machineries qui servaient de cœur au vieux transporteur long-courrier. Elle sentit un léger mouvement d'air à la façon dont bougea un bref instant son vieux débardeur de travail. Puis ce fut la légère pression d'une main serrant son bras. Sans ouvrir les yeux, June laissa un grand sourire étirer ses lèvres, ne réagissant pas à l'arrivée de l'unique autre être vivant à bord de l'appareil, celle avec qui elle partageait le même oxygène depuis plusieurs mois.

Paupière close, elle savourait le contact de April, ses doigts glissant sur sa peau autant pour commencer à échauffer ses sens que pour lui permettre de mieux se guider malgré l'absence de gravité, les faisant débuter une lente danse tournoyante sous l'impulsion transmise par les retrouvailles heureuses des deux corps. Avec douceur, April commençait à venir déposer ses lèvres à la texture à la fois douce et abîmée sur la peau de June, venant se nicher dans le creux de son cou. Le souffle chaud de sa camarade la faisait frissonner alors que lentement elle remontait le long de sa gorge, mordillant sa mâchoire lui arrachant un long soupire de plaisir et de frustration alors que les lèvres qu'elle désirait tant se trouvaient hors de portée, la forçant à se contenter de l'odeur de sa camarade mélange de la sueur de la travailleuse et de son savon bon marché censé imiter le parfum d'un fruit rouge terrien dont elle ignorait le nom.

Enfin, April se décida à offrir ses baisers à June venant coller ses lèvres abîmées par manque de soin, mais aussi tellement douces aux siennes. Elle aimait se contact, chacune des imperfections de ses lèvres racontant une longue histoire qu'elle se plaisait à imagine en sentant chaque crevasse, chaque cicatrice ou peau un peu plus sèche. D'habitude la blonde ne faisait que couvrir sa camarade de petits baisers, comme un oiseau picorant ce qui lui faisait plaisir. Mais cette fois-ci, elle se faisait plus sauvage, plus entreprenante comme si elle souhaitait la dévorer pour satisfaire un besoin urgent. Une attitude qui plaisait beaucoup à la jeune femme, répondant avec passion à chacun de ses assauts. Ne s'offrant que de rare pause pour prendre une profonde inspiration et calmer son cœur battant au rythme du désir et de la musique toujours dans ses oreilles.


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