Quand la Vie Brise les Cœurs

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Mourir...
Mourir de l'intérieur,
Sentir son cœur se briser, sa respiration s'arrêter, le monde qui s'effondre...
L'âme s'efface, l'ombre disparaît, la présence de la mort, mais la vie continue.

Les morts ont peut-être un instant de chance, échappant aux tourments.

Depuis que j'ai connu cette sensation, elle est devenue ma plus proche compagne pendant des mois...

Mourir intérieurement tout en continuant à vivre, une douleur indicible.

Il est parti !

Mes amis, mon bébé s'en est allé.

Il y a quelque temps, je partageais avec vous la joie et la peur de devenir mère. Tout s'est arrêté !
Je n'ai pas décidé, je n'ai pas souhaité. Peut-être une malchance, la volonté divine... peut-être que je n'étais pas destinée à être maman, ou simplement pas prête.

Le médecin m'a regardée dans les yeux et maladroitement m'a dit : "50% des femmes font des fausses couches ! Vous n'êtes pas la première et ne serez pas la dernière. En tant que croyante, pensez que Dieu vous dit juste que vous êtes jeune et avez le temps. Ça ne veut pas dire que vous n'aurez plus d'enfants, réessayez dans quelque temps... quelques années." Aussi froidement, il m'a annoncé la perte de celui qui grandissait en moi, alimentant tous mes rêves.

Je suis vide.

Mon ventre ne porte plus cette vie.

Je ne l'ai pas réalisé jusqu'à ce matin, quand je l'ai senti sortir de moi, ce petit être pas encore complètement formé, ce petit bout de tout ce que je suis.
Mon bébé.
Le fruit de l'amour que nous nous sommes porté, son papa et moi.

Notre bébé n'est plus !

Ce bébé que j'aimais déjà tant.

Mon cœur a lâché, se rompt à chaque minute, et pourtant je vis.

Pourquoi je vis ? Pourquoi est-il parti sans moi ? Deviendra-t-il l'enfant d'une autre ? M'attendra-t-il au paradis ? Comment pourrais-je surmonter cette douleur inconnue d'hier encore ?

Je me suis toujours plainte de la vie, la trouvant dure, mais jamais, jamais, je n'ai eu aussi mal. Jamais je n'ai perdu autant d'espoir au point d'en vouloir à Allah.

Ô Ya Allah, si telle était ta décision, pourquoi ai-je tant mal ? Pourquoi semble-t-elle si cruelle, toi qui es paix et amour ? J'ai besoin de force. Besoin de toi.

Comment puis-je te demander pardon, mon amour ? J'ai perdu notre enfant. Le plus grand fruit de notre arbre d'amour. J'ai du mal à te regarder, à te parler. Je me sens si mal vis-à-vis de toi. Tu étais tellement ravi de ce nouveau titre de "papa". Pourras-tu me le pardonner un jour ?

Assise au milieu de cette pièce en chantier qui aurait été sa chambre, je repense à ces vies que j'imaginais pour lui, mais qu'il n'aura jamais la chance de vivre à mes côtés.

Mon trésor, tu me manques.
Le vide est omniprésent.
Je ne sens plus ta présence en moi.
Je suis seule, vide, et désespérément vivante.

Je ne sais pas si tu pouvais déjà ressentir les émotions. Sentir mon amour pour toi. Si oui, sache qu'il t'accompagne.

Garde-le jusqu'à notre prochaine rencontre. Notre première... vu ton départ précipité...

Ton départ...

Mon petit être n'est plus !

50% des femmes vivent ça.

Tant de personnes souffrent au point de vouloir en finir. Tant de personnes donneraient leur vie en échange d'une autre qui n'a même pas encore commencé.

Et la femme reste considérée comme le sexe faible, c'est triste !

Mais ce n'est sûrement pas mon combat.

Mon combat est la vie. Comment encaisser ce coup qu'elle m'a donné de la meilleure des manières. J'espère que vous écrire m'aidera un peu. Que je pourrai regarder mon homme dans les yeux.

Que je pourrai lui dire de vive voix que j'ai perdu notre bébé, même s'il le sait déjà, et continuer à voir de l'amour dans ses yeux à mon égard.

Que mon amour pour lui me fasse renaître...

Mon trésor n'est plus. Ceci était le message.

Il n'y aura pas de baby-shower, pas de baptême, aucun anniversaire.... il n'y aura pas de bébé qui nous rendra complètement fous d'amour...
Il n'y a plus de bébé !

Mes amis, je suis peinée. Divisée. Meurtrie.

Je prends congé de vous, que mon malheur soit apaisé par des prières et de l'amour. Que mon bébé obtienne une meilleure vie que celle que j'allais lui offrir et 10 000 fois plus d'amour.

Je prends congé.

À mon amie, Aïcha Demba, courage ma belle.
À vous qui cherchez la force de vous relever, nous sommes là pour vous.
Merci d'avoir lu.

Échos de Résilience: Journal D'un Parcours De FemmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant