Nous étions en plein mois de juillet. Dans un vieil appartement de la banlieue londonienne, une jeune fille était étendue par terre, tentant vainement de capter le peu de fraîcheur que le sol daignait lui donner. Sans ventilateur ni glace dans le congélateur, elle se disait qu'il allait être très compliqué de supporter les deux jours qu'il restait à cette fichue canicule. On ne peut pas dormir, jouer, faire du sport, et encore moins sortir voir ses amis ! Enfin ça n'avait pas vraiment d'incidence sur sa vie.
En effet il faut savoir que Sofia Zénéli, car c'était son nom, n'avait pas d'amis. De nature pourtant sociable, elle n'avait jamais réussi à tisser un lien avec quiconque plus de 3 jours, et ce depuis son entrée à l'école primaire. Elle était différente des autres, Sofia. Fascinée par ce dont les autres étaient dégoûtés, intriguée par ce qui les rendaient indifférents. Elle avait le rôle de la fille étrange, qui passait son temps à observer les animaux et les insectes, à tenter de fabriquer mille et un gadgets... Et puis elle ne s'aidait pas elle même. Elle avait toujours cet air nonchalant sur le visage, et cette manie de dire ce qu'elle pense ou bien se taire.
Si il n'y avait eu que ça, cela aurait pu mieux se passer. Seulement, il sa passait autour d'elle des phénomènes étranges. Des objets qui disparaissaient, les tâches qu'elle rechignait à faire qui s'accomplissaient toute seules, des animaux qui lui obéissaient... Sofia ne comprenait pas comment elle pouvait faire tout ça, d'autant plus qu'elle ne contrôlait rien. Les témoins de ces scènes prenaient peur, puis suivaient l'ordre naturel des choses en transformant cette peur en haine. La petite fille avait bien tenté de se faire des amis, sous les conseils de son père, mais les enfants finissaient toujours par la repousser, parfois violemment. Au fil du temps, elle se referma et arrêta même d'espérer s'intégrer. Ses seuls amis étaient les livres. Au moins, eux, ils servaient à quelque chose.
Cette petite fille là était certes rêveuse et singulière, mais elle était réaliste. Elle savait que quelque chose clochait chez elle et qu'elle ne serait jamais acceptée à sa juste valeur par ses camarades, même si elle entrait le mois prochain au collège et que personne ne la connaitrait. Son passé la suivrait forcément.
Un bruit se fit entendre dans la cuisine, suivi d'un juron. Une seconde plus tard, on frappa à la porte de la chambre, et mrs Zénéli apparu.
-Viens m'aider à ranger les courses, dit-elle sans entrer.
-Ok j'arrive, répondit Sofia en se relevant péniblement. T'as pu prendre de la pastèque cette fois-ci ?
- Oui, mais j'ai bien peur qu'elle ne survive pas, la pauvre.La jeune fille lui lança un regard interrogateur, mais sa mère était déjà repartie à la cuisine.
En effet, on pouvait s'interroger sur ses chances de survie. La pauvre pastèque gisait devant la porte, presque à moitié écrasée
-Ow, je crois que j'ai compris...
- Elle est bonne à jeter, se lamenta madame Zeneli. Va ranger le reste, je vais nettoyer.Finalement, une grande partie put être sauvée. Pastèques, glaces et eau fraîche, on était de nouveau fin prêt à affronter l'été.
Sofia avait pris place sur la table de la cuisine et dégustait un sorbet. Les yeux dans le vague perdus par la fenêtre, elle faisait rouler ses petits cheveux noirs et raides autour de son doigt. Elle se demandait comment son père pouvait supporter une telle chaleur au travail. Que pouvait elle faire pour l'aider? Mince, son anniversaire était passé depuis longtemps. C'était décidé, pour Noël, elle lui offrirait un éventail.
Le travail de Maria Zeneli consistait à taper pendant des heures sur sa vieille machine à écrire, passer quelques coups de fil, et à s'absenter une fois par semaine pour une réunion quelconque. C'est du moins tout ce que retenait Sofia, qui avait cessé de s'intéresser au travail de sa mère quand elle avait compris qu'elle n'était pas écrivain. Elle l'imaginait frapper les touches au rythme d'une épopée féerique, s'inspirant de l'histoire et des éléments de leur monde pour en créer un nouveau. Mais la magie était vite retombée quand sa mère lui avait expliqué qu'elle écrivait pour une revue scientifique, spécialement en astrophysique. Quelle déception.
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Sofia : La couleur de nos sangs
FanfictionPoudlard, 1984 Sofia n'avait jamais soupçonné quoi que ce soit de magique en elle jusqu'à ce qu'elle reçoive sa lettre d'admission au collège Poudlard. Initiée à ce nouveau monde, elle devra se battre pour s'imposer et préserver l'honneur des siens...