2. L'humain qui était attaché à ses traditions

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- Et ça, c'est votre Joviale.

Je déposai la chope tout juste remplie de la bière provenant des terres des haut-elfes tout en encaissant le forestier qui venait de la commander.

- La Mélodie Dansante est bien animée, aujourd'hui ! me dit-il.

En effet, en ces jours d'été, la Mélodie Dansante ne manquait jamais de client. Entre les jours qui semblaient plus longs, la chaleur propice à consommer des breuvages rafraîchissants et les différentes personnes venant visiter Moran, notre taverne ne se vidait uniquement lorsque nous fermions.

- Ça n'a pas toujours été ainsi. répondis-je, en me retournant pour remplir une autre chope. Surtout au début.

- N'étiez-vous pas la première taverne installée à Moran ? De plus, à un des meilleurs emplacements que l'on pourrait espérer avoir ?

- Si, évidemment.

Je posai la choppe sur un plateau que Miko s'empressa de venir récupérer, joyeuse et rayonnante comme à son habitude. Je lui souris en retour.

- Nos problèmes étaient culturels. Avant de devenir la ville neutre, Moran était un territoire situé à l'extrémité d'Eterone. Ce n'était pas plus que des champs et quelques villages, mais c'était un territoire exclusivement humain.

- J'avais entendu parler de cette histoire. Cela a créé une scission entre les humains qui étaient attachés à leurs terres tranquilles et ceux qui appréciaient un tel progrès.

- Exactement. Je peux vous raconter une anecdote par rapport à cela, si vous y tenez.

- Avec plaisir, Samuel !


* * *


Nous commencions à compter nos premiers clients. Peu de gens s'étaient déjà installés à Moran, ce qui rendait difficile l'acquisition de clients réguliers. Nous réalisions tout de même du bénéfice, mais nous n'avions pas encore de carte définie. Nos recettes se définissaient avec ce que l'on trouvait au marché le matin.

Concernant les ingrédients, Lynawen s'occupait d'aller les chercher au marché avant l'ouverture. Ursuf lui donnait un plafond et remboursait les dépenses avec le budget de la Mélodie Dansante. Ce jour-là, Lynawen avait égaré sa bourse. Elle avait passé toute la matinée à la chercher, en vain.

Avec le retard qu'elle avait accumulé, elle n'avait plus le temps de passer au marché. J'avais décidé de prendre les choses en main et je lui ai demandé de me lister les différents ingrédients dont elle avait besoin afin que j'aille les acheter avant l'ouverture. Pendant ce temps, elle allait préparer sa cuisine.

Je sortis de la Mélodie Dansante et je me mis à emprunter les grandes rues. Au centre de Moran se trouvait la grande place du marché. Avec un peu de chance, il allait rester suffisamment d'ingrédients pour assurer les repas tout au long de la journée.

Je constatais avec joie que quelques vendeurs proposaient encore des produits frais. Je traversai la place à la recherche des bons ingrédients. De manière assez inattendue, je trouvai tout un tas d'ingrédients d'excellente qualité à l'étalage d'un des différents vendeurs. Je vérifiai sur la liste les différentes dépenses que Lynawen avait besoin que je fasse.

- Alors, monsieur, vous avez l'air conquis. Qu'est-ce que vous prendrez ?

Je levai la tête vers le vendeur. Il s'agissait d'un humain qui semblait être de ma génération. Il était maigre et ses vêtements témoignaient d'une qualité de vie amoindrie.

La Mélodie Dansante - Histoire d'aventuriers en tout genresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant