Life Somewhere

8. Métallique

La salle était plongée dans le noir. Seule une lumière rouge l'animait en clignotant inlassablement. Ivanna était allongée sur le coté et semblait dormir. Je m'assis auprès d'elle, et déposai délicatement ma main sur son épaule. Je ne savais pas combien de temps j'avais bien pu dormir, mais une chose était sur, j'étais bien assez reposé pour affronter ce qui allait se passer.

Je profitais du fait qu'Ivanna dormait et du calme de la pièce pour faire le point : il me restait deux balles pour mon arme, nous n'avions plus beaucoup d'eau (peut-être juste assez pour une journée), pas une once de nourriture et Ivanna portait un couteau à sa ceinture. Elle commençait à ouvrir les yeux quand mon estomac se tordit intensément : la faim commençait à me titiller sérieusement les organes.

« Tu es réveillée ? Ne trainons pas trop, il faut avancer et fouiller pour voir ce qu'on pourrait trouver.

- J'ai soif... me répondit-elle en toussant.

- Aller, courage. Je lui pris la main pour l'aider à se relever. »

Nous nous engageons alors dans un long couloir qui clignote de tout coté silencieusement. Le couloir est juste assez large pour une personne à la fois. Pour le moment nous ne croisons aucune porte. Nous arrivons au bout de longues minutes de marche dans une grande salle avec une large table en son centre entourée par des chaises en pagaille. Les placards sont vides et la poussière est la seule matière présente ici. Nous continuons d'avancer. Les heures passent sans que nous ne trouvions la moindre miette. Nous sommes affamés et bientôt à cours d'eau. La température est si élevée ici que nous sommes contraints de garder nos combinaisons.

Le couloir se sépare alors en deux. Ill faut choisir une direction. Mais par où aller ? Impossible de se séparer, ce serait trop risqué.

« On a qu'à laisser cette décision au hasard car le hasard ne se trompe jamais.

- Bonne idée, dis Ivanna en sortant une capsule de bière qu'elle garde toujours sur elle pour lui porter chance. »

Elle la lance en l'air en lui donnant une rotation avec le pouce :

« Face à droite, pile à gauche, dit-elle juste avant de rattraper la capsule. Pile.

- Donc à gauche. »

Je scrutais le long couloir sombre qui nous faisait face. Après un court instant d'hésitation, nous nous engageâmes dans le couloir désigné par le grigri de ma compagne. J'avançais lentement, les sens à l'affut. Comme je ne voyais rien j'étais obligé de m'en remettre à mes oreilles mais c'est une odeurs qui attira mon attention. Une odeur sucrée et chaude, comme celle d'une tarte fraichement sortie du four. Un bruit s'ajouta au premier sens. Et les deux devenaient de plus en plus intenses au fur et à mesure de notre progression.

Nous arrivâmes soudain dans une immense salle remplie de mécaniques qui se mouvaient dans tous les sens en dégageant de la vapeur qui avait une odeur forte et sucrée.

« Je crois que c'est la salle reliée à la cuisine, me dit Ivanna. On pourrait utiliser les escaliers de secours pour y arriver.

- Oui, mais il faut rester discret. Personne ne doit savoir que nous sommes là. »

Nous nous dirigeons vers le fond de la salle en évitant les conduits qui sont brulants. Et dire que ces machines utilisent tant d'énergie seulement pour nourrir les plus hauts placés... Même les gens comme Ivanna et moi n'avons pas droit à un tel privilège.

Nous arrivons bientôt au pied de l'escalier, quand un bruit métallique provenant de la porte située à la dernière marche nous gèle sur place. La porte s'ouvre et au même moment, Ivanna et moi nous précipitons dans la même direction pour se mettre derrière l'une des machines. Deux hommes descendent en ayant un débat plutôt houleux dont on ne connait pas l'objet. Leurs voix sont couvertes par le bruit des machines.