Life Somewhere

1.La fleur

Les progrès technologiques ont permis une grande avancée dans la science et les inventions dans ce domaine en général. Les combinaisons spatiales, les navettes, les satellites, les stations spatiales,... tout ça est maintenant plus léger, plus résistant, plus rapide, plus efficace. Moins de risques aussi en ces temps où nous sommes à l'aube de l'extinction totale de l'humanité.

Je m'appelle Yosh Ivarson et c'est mon histoire et celle de l'humanité toute entière que je vais vous raconter ici.

« Tous les astronautes de la sections 6 et 8 sont amenés à se présenter munis de leur passe respectif au pont 9. Les astronautes de la sections 7 doivent impérativement se rendre au couloir N67 B4 dans les plus brefs délais. »

De l'agitation, tout autour les gens s'empressent, ils courent, ils bousculent. À croire qu'ils n'ont rien retenus de la leçon qu'ils se sont infligés à eux-mêmes. Personne ne prête attention ou même ne s'occupe de cette dernière qui semble avoir perdu son enfant. Ou encore de se vieillard qui ne tient même plus debout et qui se fait presque piétiner.

La grande cité, plus communément appelée le « Survival », est une immense bulle composée de matériaux aussi divers par leur composition que multiples. Un dôme élevé à plusieurs centaines de mètres au dessus du sol et qui renferme une vraie fourmilière établie en des milliers de tubes répartis sur une surface un peu plus grande que la superficie de Paris. C'est tout ce qu'il nous reste pour vivre. Tout au dehors n'est que désert et désolation, rien de plus. La matière de la bulle permet de filtrer plus ou moins les rayons ultra-violets du soleil trop puissant au dehors, afin de garantir une protection sanitaire des individus situés en dessous et de faire pousser des plantes, arbres fruitiers,...

Tous ceux qui ont survécus à la grande crise sont réunis ici. Mais personne ne semble se soucier de son prochain plus que ça. Ce genre de comportement primitif est particulièrement lié au déclin de notre espèce mais chacun semble protéger ce qui lui reste au prix des autres vies. Et après ? S'il ne te reste plus que toi, ton arme si tu en as une et ton putain d'égocentrisme qui a peut-être contribué à la mort de quelques centaines de milliers de gens, comment tu te débrouilles dans des conditions hostiles telles que celles-ci ? Tu ne te débrouilles pas. Toi et ta misérable vie vous faites écraser. Voilà tout. Enfin...

« Le cardinal Hamord souhaiterait s'entretenir avec les astronautes de la section spéciale, Ivarson ainsi que Daydou dans son bureau, couloir 43C 1A »

Je repense souvent à notre ancienne vie. Celle où nous jouions, où nous nous amusions innocemment sans nous soucier de ce qu'il pourrait advenir ensuite. Les sourires effacés des visages du présent maquillaient ceux du passé. Nous profitions. On vivait. Enfin, on vivait... on ne se contentait pas de courir partout et pour quoi en plus ? Que faire de plus pour notre existence insouciante et quasi-invisible ? Nous avons déjà tout perdu : nos cultures, notre joie, notre humanité,... notre planète. Nous nous sommes perdus. Tous. Jeunes, nous scrutions l'avenir, des tas d'idées pour notre futur (qui serait incroyable) derrière la tête. Maintenant, nous nous contentons d'avancer à reculons sur un tapis roulant au ralenti monté à l'envers. Même les couleurs semblent avoir été oubliées. L'herbe verte, les fleurs, les... mais ? N'en serait-ce pas une là-bas ?! En dehors du dôme ?! Vite ! Il faut que...

« Yosh ! Oh, t'es sourd ou quoi dépêche ! Le cardinal veut nous voir ! Viens ! »

C'était Ivanna. Elle m'avait surpris dans mes pensées encore une fois, debout sur mon balcon, penché afin d'observer les gens qui se trouvaient en bas.

Cette fille était merveilleuse. Une crème comme on n'en voit pas deux.

Nous partîmes en courant vers le lieu de rendez-vous. Il n'était pas situé trop loin. Juste au dernier étage de la tour. Mais comme nous faisions partis elle et moi de la section spéciale, nous habitions plutôt vers le haut de cette dernière, quoi que tout de même plus vers le milieu.