Une pour toutes, toutes pour moi
quand ça avance comme je veux.
« Dis-moi, Fabienne. Ton job de comptable c'est bien ? Tu fais quoi exactement ? »
Elle se lance dans de grandes explications pour finalement conclure que tout se passe avec Excel et le programme de la compagnie, elle ne fait que des entrées de données, aucune analyse.
« Sienna, tu m'avais dit que tu étais dans le design d'intérieur.
— Ouais, mais la boîte où j'étais ça c'est mal passé, je n'ai pas voulu coucher, je suis sur une liste noire dans le métier, maintenant.
— Les filles, j'ai une proposition à vous faire. »
Et je me lançais. Leur expliquant la proposition qui m'était faite, montant les photographies que j'avais prises de mon futur étage. « MON étage », répétais-je avec insistance. Je les voulais avec moi, elles le comprirent. Sienna accepta immédiatement, comprenant où je voulais l'emmener. Fabienne ne voyait pas son apport, mais accepta après quelques bouchées de mini pizza et plusieurs répétitions. Je comprenais sa réticence à quitter son emploi pour partir à l'inconnu, mais je lui assurais de lui trouver quelque chose qui la stimulerait et qui serait payant. Les deux mots clés. J'ai appris sur le tas, elles en feraient de même. Mon équipe.
« Mais, et pour Noëlla ? » demanda Fabienne.
C'est pour ça que je l'adore.
Les filles restèrent encore un moment posant des questions, je faisais de mon mieux pour leur donner les grandes lignes mais dans l'ensemble, l'idée leur plaisait.
Fabienne fut la première à rentrer chez elle, non sans avoir déposé une bise sur le front de ma puce, petite habitude prise à la garder dormir. Sienna est resté plus tard pour discuter, me remercier. Je me sens bien avec cette fille qui pourrait paraître glaciale, imbue d'elle-même au premier abord, dans toute sa grandeur et blondeur, mais c'est tout le contraire. Bien que ce soit une vraie blonde, elle est loin d'être conne, et justement à cause de son physique, elle manque de confiance en elle. Ne sachant pas si elle est engagée pour son physique ou ses compétences.
« Moi, c'est pour ton physique, je préfère être honnête », dis-je sérieusement avant d'éclater de rire et de la serrer dans mes bras. « Je t'adore Sienna et, à moins que ton ambition soit d'être serveuse, on va s'éclater toutes les deux. En design, tu utilises des logiciels qui vont nous être utiles pour concevoir nos projets. Tu utilises Autocad et des trucs de CAO dont je n'ai jamais entendu parler. Moi, je te promets que tu ne vas pas t'ennuyer. Et on va voyager, Londres régulièrement et ensuite où nous porterons nos projets. Je te veux avec moi, car je sens que tu en es capable, je te veux avec moi parce que tu es une bonne personne. Tu aurais pu me laisser me ridiculiser au restaurant la première fois que l'on s'est rencontré, tu as compris que je n'étais pas à l'aise, pas dans mon élément. Tu as été là pour moi. Je serais là pour toi. Tu me connais, maintenant. Je n'ai que vingt-quatre ans. Tu connais mon passé, je n'ai peur de rien. Je fonce. Suis-moi. Non, mieux, reste à mes côtés. »
Ça sonne bizarre, non ?
« On est amies. Est-ce prudent de travailler avec tes amies, comme Fabienne et moi. Si ça se passe mal, ça se passera mal dans les deux relations, personnelle et professionnelle.
— Que veux-tu qu'il se passe de mal ? Entre filles, la seule raison pour ça se passe mal, ce serait à cause d'un mec. Pas de mec dans mon équipe. Problème réglé. »
Je suis brillante, non ?
Je n'avais pas pris en compte que des mecs on en croiserait en déplacement, notamment en présentant le grand patron. Ouais, lui là. Celui qui me veut.
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Café, croissants et deux pieds gauches
ChickLitElla, jeune veuve et mère monoparentale d'une petite fille, a étudié à domicile pour être diplômée. Si elle a eu la chance de croiser Claude Robert qui lui a offert un emploi, sans réelle qualification, la chance tourne quand l'entreprise est rachet...