Mes 18 ans Et Mes Premières Fois

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Et voilà. Ça y est. La majorité. Je me suis toujours demandée ce que ça ferait. Bah le jour même arrivé... Rien. Je n'ai pas pris un centimètre de plus et j'ai toujours cette même tête d'ado naïve et inexpérimentée de la vie. Bref, I love me, like always... (ton ironique)
Je me prépare, esquive comme à mon habitude le petit déjeuner familial avec une bise à mes parents et un "désolée, pas le temps, je suis en retard". Sauf que là j'ai le droit à un bon anniversaire collectif. Même mon relou de p'tit frère a fait l'effort de me le souhaiter. OK, bon cette fois je prends, vite fait, avec eux un jus d'orange et un toast grillé. C'est mon petit geste pour les remercier.
Et voilà c'est parti pour une journée banale au lycée. Enfin pas si banale, c'est l'année du bac et le stress est devenu ma deuxième ombre. Et puis j'aurai sûrement le droit à des bon anniversaire toute la journée.
Tiens c'est bizarre aujourd'hui je sens une sorte d'enthousiasme, l'envie d'explorer le monde, de partir à l'aventure. C'est donc ça avoir 18 ans. C'est sentir cette liberté à portée de main. Se dire que l'on peut faire tout ce que l'on veut... Enfin jusqu'à ce que mes parents le soir même m'interdisent de sortir après 21h. Finalement 18 ans c'est se sentir libre sans vraiment l'être. Et là je me dis vivement mes 20 ans. Pourquoi ? Moi-même je ne sais pas. Peut-être mon objectif de vraie liberté repoussé à 2 ans plus tard. En attendant, ma journée d'anniversaire est finie et je me couche aussi Louise que ce matin.

Le lendemain, même routine matinale. Je n'aime toujours pas ce que je vois dans le miroir. Je ne peux l'expliquer. Vous voulez savoir à quoi je ressemble ? Pas besoin. Je suis un peu trop rousse à mon goût, trop maigre, pas assez de formes, trop grande. Trop de trop quoi. Enfin bref, seuls mes yeux noisettes sont convenables. Je vous l'avais dit, cet instant est loin d'être un moment miroir magique.
Arrivée au lycée, la tête dans mes pensées, je tombe nez à nez avec celui qui me fait tant rêver. Ce beau brun aux yeux bleus qui fait craquer les filles. Je dois l'avouer moi aussi j'y ai succombé. Je suis un vrai cliché mais que voulez-vous, les émotions, ça ne se contrôle pas. Mais je sais que ce n'est pas the big love, je le connais à peine ; juste l'envie d'avoir ce que je ne pourrais pas avoir. Enfin bon, de toute façon je n'ai jamais réussi à le regarder, je suis toujours tête baissée pour passer inaperçue. Et pourtant ce jour là l'incroyable arriva.
- Eh Louise.
- Qui moi ? (mais quelle conne... Y' a pas une multitude de Louise dans les parages. Bon en même temps, c'est la première fois qu'il me parle et en plus il connaît mon prénom, j'ai donc le droit d'être un peu perturbée)
Eeeeuh oui ?

Il s'approche vers moi, regarde dans ma direction, passe à côté de moi, je me retourne et je me rends compte que je n'étais pas LA Louise qu'il appelait. Pendant ces quelques secondes mon coeur s'est mis à accélérer, tout se chamboulait dans ma tête, je me voyais déjà accrochée à son bras fière d'avoir ce que les autres convoitent et... et ça n'a duré que quelques secondes dans ma super imagination.
Et là, je me dis qu'en fait je suis juste conne d'avoir cru qu'il me connaissait. Grande naïve rêveuse est à ajouter dans mon cahier des choses qui me rendent idiote. Au fait, lui c'était David.

Pause déjeuner. Un petit break au soleil, assise avec mon sandwich et mon bouquin, sur le seul coin de verdure du lycée. Évidemment comme cette journée est bien partie pour être de celles que j'ai envie d'oublier, il a fallu qu'un groupe d'amis s'assied non loin de moi. Les ricanements m'empêchent de me concentrer et c'est tellement agaçant que je ferme mon livre énervée, sur le point de partir. C'est à ce moment que j'entends une voix de garçon me dire :
- excuse-nous on t'a dérangée dans ta lecture.
-non ça va, j'allais partir (trop timide pour oser acquiescer)
-qu'est-ce que tu lis ?
-un roman policier.
Sur ces paroles j'ose enfin lever la tête et je m'aperçois que je le connais. C'est Noam, un gars qui était dans ma classe au collège. On n'a jamais osé (enfin je n'ai jamais osé) dire autre chose que bonjour, salut, t'as pas du typex ou t'as pas une feuille.
Et là évidemment ma première réaction après avoir vu que c'était lui...
-désolée je dois y aller. Salut.
-euh... ok. Salut.
Je pense que ma précipitation l'a perturbé. Moi qui étais posée là, tranquillement et en 2 secondes je pars à une telle vitesse que je ne sais même pas où je vais. Encore une réaction exagérée. Pour une fois qu'on se disait autre chose que bonjour. C'est vraiment pas ma journée. Mais je n'y peux rien. Ce garçon, pendant toutes mes années collège, me faisait craquer . Il est brun, les yeux d'un noir si profond que je m'y plongerais pendant des heures. Et sa peau, elle est si dorée qu'il me fait m'évader au soleil. Ça ne veut rien dire mais je suis envoûtée et j'y perds toute logique . OK j'en deviens un peu pathétique mais il a un charme qui me fait perdre mes moyens dès que je suis à côté de lui. Il est gentil et m'a l'air d'être attentionné avec ses amis. Bref il me paraît l'homme idéal. Rassurez-vous je ne suis pas perturbée à chaque garçon que je rencontre mais dans cette journée de folie il a fallu que je croise les 2 mecs qui me font ressentir quelque chose, chacun à sa manière.
Enfin cette journée se termine. Je n'ai qu'une envie... Me recroqueviller sous ma couette et oublier mon comportement idiot d'aujourd'hui. En gros... je vais me morfondre recroquevillée sous ma couette avec du chocolat et autres cochonneries. Quoi ? À ce stade vous ressentez déjà de la pitié pour moi ? Voyons, ce n'était qu'une sale journée parmi tant d'autres. Ne désespérez pas, il se passe des choses sympathiques en ce moment. Excepté que si je rate le bac je m'écroule, excepté que j'ai un comportement incontrôlable avec les gens qui font palpiter mon coeur, excepté que... Bon là, énorme besoin de retourner sous ma couette.

Lui... Moi... Peut-être, Jamais. Pourquoi Pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant