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Karol

Sebastian Villalobos
je t'avais dit qu'en te mettant avec lui il ferait de ta vie un enfer et que rien ne serait facile.

18:56

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J'actionne la poignée de la porte de l'appartement, puis la claque derrière moi. J'enlève mes chaussures, retire mon sac et ma veste et un bruit de pas se fait entendre sur le parquet. Je m'avance, et Ruggero apparaît face à moi dans le salon. Il ne mis pas beaucoup de temps avant de me tendre ses bras, et je n'attends pas pour venir me blottir contre lui. J'ai enfin retrouver une respiration régulière après m'être un peu reposée dans la voiture.

- Ça va ? me demande-t-il.

Je hoche simplement la tête contre son torse en silence.

- Tu veux en parler ?

Je soupire et me détache de lui. Je suis épuisée mais je crois avoir besoin de cette discussion.

- Qu'est-ce qui s'est passé là bas ? pourquoi il y avait des journalistes ?

Je tourne les talons jusqu'à la cuisine, et ouvre le placard pour remplir un grand verre d'eau.

- J'en sais rien, je sortais du tournage et ils étaient là. On n'a même pas divulgué l'adresse du lieu.

Je bois une gorgée, et mon regard reste planté sur mon verre à moitié vide.

- À quoi tu penses ?

- J'ai peur qu'on ne m'associe plus qu'à toi.

- Quoi ? mais pourquoi ?

- Ces journalistes, ils n'étaient pas là pour moi rugge, il étaient là pour les réponses que j'avais la possibilité de leur donner. Les gens vont finir par me connaître et me reconnaître grâce à toi.

- Au début peut-être, mais ça ne veut pas dire que ton travail ne sera pas reconnu...

- J'en rêve depuis que je suis enfant, et aujourd'hui j'ai l'impression que tout s'écroule.

- Ça ne sera peut-être pas le cas.

- Tu comprends pas ! je vais être connue pour être ta petite amie dis-je en le portant du doigt. Pas pour mon talent, pas pour le travail que je vais fournir !

- Je peux en parler moi, je peux le dire aux gens, faire une interview ou écrire sur les réseaux sociaux, mettre en avant ton travail.

- Non, surtout pas, ça va empirer les choses.

Il soupire à son tour.

- Si ça se passe vraiment comme ça, si les gens préfèrent te voir comme ma petite amie avant de te voir comme une actrice bourrée de talent, alors c'est injuste.

Je passe mes mains sur mon visage puis croise les bras contre ma poitrine.

- Je suis sûr que les gens vont reconnaître ton travail, c'est juste une nouvelle importante pour eux alors ils veulent avoir des réponses, mais une fois qu'ils auront trouvé un nouveau truc à raconter ils lâcheront l'affaire.

Il contourne le comptoir et s'avance vers moi, puis il me prend délicatement les mains.

- Je me doute que c'est difficile, je sais à quel point ça compte pour toi et combien tu as travaillé pour en arriver là et c'est pour ça que je te demande de me faire confiance. ça va aller, j'en suis convaincu. je sais que tu t'en sortiras et que tout ça sera bientôt derrière nous, d'accord ?

Je hoche la tête tandis qu'il dépose un bisou sur mon front. Je ne sais pas si je dois le croire, si les journalistes lâcheront réellement l'affaires s'ils n'ont pas de réponses à leurs questions, je ne sais pas combien de temps ça durera mais je crois que je suis dans une impasse, et que tout ce qu'il me reste à faire c'est croire Ruggero quand il me dit que ça va aller.

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SMS ruggarol 3 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant