treize

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adjana

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adjana

On s'embrassait.

Je sentais sa langue s'égarer contre la mienne. Mon corps reposait sur le comptoir, ses doigts agrippaient fortement ma taille pendant que mes mains étaient toujours entrain de tirailler ses cheveux.

L'inquiétude n'avait pas cessé de me grignoter depuis la course. Je l'avais vu frôler la mort comme on effleure la vie . Le voir se tenir devant la caisse, attendant après moi, des gouttes de pluie dévalant de sa capuche comme les larmes que je m'étais retenue de verser m'avait envoyer cette foutue décharge électrique. La même qui m'avait poussée à soulever la visière de mon casque pour lui hurler de se sauver la vie. Celle qui me chuchotait à l'oreille telle une chimère d'envoyer tout chier et de faire cause commune à ses côtés au nom de l'amour et du désir. 

J'avais ressenti ses maux au travers de son étreinte.

La foudre avait été plutôt farceuse avec mes sentiments, je l'avais écouté puis obéis tel un sourire fluet.

Jung Wooyoung n'était plus uniquement mon grand ennemi au volant d'une voiture, il l'était désormais aussi dans la vie de tous les jours. J'étais inondée de peur et ces putains d'émotions charnelles venaient faire déborder mes yeux d'étoiles.

Néanmoins il était trop tard pour revenir en arrière, cette histoire laisserait des traces indélébiles comme une gomme sur un bout de papier.

Euh, je ne pense pas que ma boutique soit un motel. Wooyoung se retourna violemment, le regard bouffé par l'angoisse et l'embarras. Puis mon comptoir n'est pas multifonctions.

Je descendis rapidement avant de me courber en dégageant ses mains de ma taille.

Excusez-moi Monsieur, ça ne se reproduira plus.

Il eut un silence durant lequel la respiration de mon patron vagabonda sans retenue tandis que le bicolore à mes côtés n'avait pas daigné bouger d'un poil, pas même une excuse, comme si ce n'était pas déplacé.

Quel con.

Le rire du Hyunjae m'obligea à me redresser, surprise.

Ah vous vous êtes bien trouvés, commença-t'il en se tenant le ventre. Allez, dehors ! Partez faire ça ailleurs.

Wooyoung et moi échangeâmes une œillade avant que ce dernier ne me tire par le poignet vers la sortie sans que je puisse en placer une.

C'est malin, il pleuvait, j'étais venue à pieds.

Hum, il s'éclaircit la gorge pendant que ses doigts glissèrent timidement jusqu'aux miens, ça te dit d'aller faire un tour ?

L'eau rampait à nos baskets.

Son regard était réticent à croiser le mien. Était-il vraiment déstabilisé et anxieux à cause d'une femme ?

Moi qui avait l'habitude de le voir agressif et sûr de lui, le voici presque avec la goutte de sueur à la tempe. Je me retenais de ricaner.

Je suis venue à pieds, alors je vais pas dire non.

Un rictus le fit revenir à lui-même.

Il faudrait qu'il pleuvent plus souvent alors.

Qui t'a dit que j'avais besoin de pluie pour te dire oui ?

La légende urbaine venait de se faire fermer le caquet.

J'esquissai un sourire triomphant et joueur avant de trottiner jusqu'à son auto.

Bah alors, monsieur "je suis sûr de moi" aurait perdu sa confiance dans le portrait d'une femme ? Taquinai-je en observant sa silhouette immobile sous le porche de la station service.

Yah ! Il arriva telle une furie. Attends que je t'attrape !

C'était comme ça que nous nous étions mis ridiculement à courir sous l'averse sur un parking vide. Les néons rouges de l'enseigne nous traversaient le visage, ils nous brouillaient la vue de temps à autre. Nos pas résonnaient dans les malheurs du ciel comme si nous étions seuls au monde. Nos rires avaient remplacé la lueur éteinte des réverbères.

Je pris une grande inspiration, ouvrant lentement mes yeux avant de les poser sur la vitre de la voiture embuée. Un léger sourire me chatouilla la joue en repensant à ce que nous venions de vivre. Ça paraissait irréel pourtant j'étais bel et bien à l'avant de sa voiture, la tête égarée sur son épaule humide.

Le chauffage ronronnait, sa chaleur venait me materner. Nous n'avions pas échangé un mot depuis qu'il avait réussi à me faire tomber sur son torse en glissant sur une flaque d'eau.

La ville défilait derrière le pare-brise. C'était étrange ce calme qui flânait entre nous.

Adjana. Mon cœur frémit pendant que le bruit d'un plastique froissa le silence. Ouvre la bouche.

—  Quo-

Je clignai des yeux.

Ma main vint saisir le bâtonnet de la sucette qu'il venait de m'enfoncer dans le palais.

Tu l'as volée ?!

Un arrière goût de fraise agonisait sur ma langue tandis que je continuais de fixer la forme de cœur.

T'as bien volé mon coeur et je ne t'ai rien dit.

Mes lèvres s'ouvrirent sans un son avant que je vienne le fixer hébétée.
Comment pouvait-il lâcher ça avec autant de sérieux ?

Je veux que ce soit sérieux entre nous, les mains sur le volant, il encra ses pupilles aux miennes, gravant à tout jamais cette soirée et ses étincelles dans mon esprit, je ne veux plus avoir le cœur rongé par un seul regret si jamais je venais à te perdre.  

...m'avait-il reconnu lors de la course ?

——————————

Hello hello,

Bon vous avez pu constater je ne suis pas trop active. Je fais une petite pause, je reprends courant septembre je pense, je vais essayer de bien m'organiser !

Petit chapitre avant la rentrée, courage à vous, tout va bien se passer ! Que de l'amour et du positif <3

J'espère que ce chapitre vous aura un peu bercer le cœur ♡

Avec amour,

Yeo

street racing [j.wooyoung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant