Lorsque les Dieux ont doté cette humaine de tous les attributs de la beauté, ils n'imaginaient pas quel bouleversement cela engendrerait dans l'équilibre précaire de ce monde.
Ils n'imaginaient pas que le désir dont elle ferait l'objet conduirait le...
Une nouvelle saison s'était écoulée, et il se murmurait partout que la froide, colérique et antipathique Eylial avait succombé aux plaisirs de l'amour dans les bras d'une jeune humaine. Arsal, la nymphe terraine qui vivait non loin de là, souhaitait s'en assurer. Se déplaçant sous la terre, elle traversa les landes boisées du nord de l'Île des Dieux, et parvint enfin à trouver la tanière de la louve des glaces. Mais de tanière, elle n'en avait plus l'allure. Au-dessus des conifères de la forêt verdoyante de l'Issende s'élevait un palais de glace, bleuté et scintillant. Il n'y avait qu'Eylial, la puissante détentrice du Trident des Glaces pour maintenir un tel édifice en plein été.
Arsal s'extirpa du sol. Elle aimait prendre l'apparence d'un humain androgyne aux longues cornes minérales qui formaient une couronne au-dessus de sa tête. Sous cette forme, elle ressemblait à une statue mouvante aux muscles soigneusement dessinés. Alors qu'elle s'approchait de la tour de glace, la porte du palais s'ouvrit. Un homme à la chevelure immaculée en sortit. Bien qu'Arsal ne se serait jamais risquée à parier qu'elle verrait un jour Eylial sous les traits d'un humain mâle, elle reconnut là sa vieille amie.
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
— Eylial ! Cela faisait bien des lunes que nous ne nous étions vus !
Une seconde silhouette se profila. Vêtue d'une généreuse couche de fourrures, elle vint se placer derrière l'homme aux yeux de blizzard. Lorsqu'elle ôta sa capuche, découvrant son visage encore poupin, Arsal sut ce qui avait fait fondre Eylial. À côté de cette jeune femme, le soleil lui-même paraissait bien pâle.
Sans en comprendre la raison, Arsal ploya un genou et s'inclina devant le couple. Pourquoi cette attitude ? C'était, lui avait-il semblé, le comportement le plus naturel à adopter en leur présence.
— Tu es venu constater par toi-même ce que disaient les rumeurs ? l'interrogea Eylial.
— Oui, confirma la Terraine en se redressant. Mais je dois t'avouer que celles vantant la beauté de ta compagne ne lui rendent guère hommage.
— Alaïnna, je te présente Arsal, nymphe terraine qui dirige les contrées nord-est de l'Île. Arsal, voici ma fiancée, la Kallaïs.
Kallaïs... Eylial avait raison, elle était réellement d'une divine beauté.
