Lorsque les Dieux ont doté cette humaine de tous les attributs de la beauté, ils n'imaginaient pas quel bouleversement cela engendrerait dans l'équilibre précaire de ce monde.
Ils n'imaginaient pas que le désir dont elle ferait l'objet conduirait le...
Décidément, je ne parviens pas à comprendre ce que tu cherches à faire avec cette humaine.
— Comment cela, ce que je cherche à faire ?
Les voix du roi et de sa cadette résonnaient dans l'immensité de la salle du trône.
— Eylial, ma sœ... Mon frère, je ne t'ai jamais vu ainsi. Te rends-tu compte que tu délaisses nos terres natales pour passer ton temps avec une simple mortelle ? Quel est le but de tout cela ?
— Aujourd'hui, mes terres ne se limitent plus à notre contrée de l'Issende. Aujourd'hui, mon territoire s'étend sur toute l'Île des Dieux.
— Presque toute !
Eylial commençait à s'agacer des contres de sa sœur.
— Yrtal viendra rendre hommage à sa reine dans les jours à venir...
— Sa reine ? SA REINE ? Dire que toi et moi aurions pu régner ensemble sur l'Île des Dieux pour l'éternité... J'aurais dû être ta reine ! Moi ! Et pas cette souillon d'humaine !
— Prends garde à tes paroles, Hildal ! Garde-toi d'insulter la femme qui porte mon fils !
Les deux nymphes peinaient à contenir à la fois leur rage et leurs pouvoirs. Des cristaux de glace parsemaient l'atmosphère et une couche de givre avait recouvert le sol, les meubles et les murs de la pièce. Mais Hildal abdiqua :
— Je suis désolée, mon frère. Au vu de nos millénaires d'existence, tout cela est bien trop précipité pour moi.
Eylial s'apaisa. Il pouvait comprendre que ces nombreux changements avaient affecté Hildal.
Hildal poussa un long soupir :
— Pardonne-moi. Je n'avais pas réalisé que le temps des mortels était compté. Je tâcherai de ne plus m'emporter. Et je saurai me montrer digne de servir et protéger comme il se doit ton aimée et ta descendance.
— Je le sais, ma sœur. J'ai toute confiance en toi.
Hildal s'inclina devant son roi puis quitta la pièce.
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Quelques jours plus tard, la tension entre les deux nymphes glaciaires avait disparu. Les deux êtres immortels allaient accueillir un enfant de l'essence de glace. Un événement qui ne s'était encore jamais produit. Malgré son âge millénaire, Eylial ne pouvait contenir son excitation. Il se surprenait à avoir peur, puis à sourire bêtement, pour ensuite pleurer de joie. Un torrent d'émotions déferlait en lui, une avalanche incontrôlable.
Avant le coucher du soleil, les cris déchirants d'Alaïnna furent remplacés par ceux, plus stridents, des premiers souffles. Eylial et Hildal purent enfin entrer dans la chambrée. Le père regardait son fils s'agiter dans les bras de sa mère. Il constata que le petit être fragile avait hérité de ses yeux blizzard, marque de l'essence glaciaire qui coulait dans ses veines. Une larme se cristallisa sur la joue du roi Eylial. La première qu'il ait jamais versée.
