Chapitre 28

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GABRIEL

— Gabriel ?

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— Gabriel ?

Allongé sur le canapé de Délia, je me laisse bercer au son de sa douce voix réconfortante. Cette douceur me raconte sa vie à Lomé, ses voyages, sa relation avec sa grand-mère. Me laissant enivrer par son parfum et la chaleur euphorisante de son souffle qui me caresse le cou, j'affiche un sourire niais. Dieu que j'aime cette fille ! Tout chez elle est extraordinaire, même les choses ou les moments les plus banals. Non ; en fait c'est Délia qui rend tout extraordinaire et incroyablement intense. Les lumières tamisées et le titre Let's get it on de Marvin Gaye en fond sonore sensualisent davantage l'ambiance. J'ai envie que le temps s'arrête et qu'on reste là...éternellement.

— Gabriel ? Tu dors ? demande-t-elle soudainement, en interrompant brutalement son récit.

— Non, chuchoté-je.

— Ga...Gabriel ? répète-t-elle affolée et d'une voix exagérément vibrante tandis qu'elle se décolle de ma poitrine pour chercher mon regard.

— Oui je suis là, réponds-je avant de réaliser qu'elle ne m'entend pas.

Délia ne m'entend pas car ma langue est paralysée et aucun son ne semble vouloir de ma bouche. Tous comme mes lèvres qui virent tout doucement au bleu, le reste de mon corps est léthargique, même mon cœur...surtout mon cœur.

— Gabriel ? Persiste-t-elle catastrophée en me faisant un massage cardiaque. Gabriel, je t'en supplie réveille-toi ! s'égosille Délia tandis que des larmes dégoulinent sur son visage.

— Ne me fais pas ça...je t'en conjure ! Ne m'abandonne pas je t'en supplie Gabriel ! continue-t-elle alors que mon corps toujours inerte sous le sien commence tout doucement à pourrir.

— Délia !, hurlé-je pourtant, en vain. Je suis là !

Elle ne m'entend pas.

— Je suis là !

Elle ne m'entend plus, continuant de presser frénétiquement ses mains contre ma poitrine pour tenter de ranimer mon muscle cardiaque en décomposition.

— Délia ! m'époumonné-je de plus belle alors que mes paupières jadis abaissées ne daignent plus se lever.

— Délia ! professé-je davantage tandis que mes poumons qui semblent se remplir d'eau m'abandonnent au fur et à mesure.

— Délia ! ma voix se perd peu à peu et s'évapore au loin ; comme un vulgaire écho, un fantôme de ma propre existence piteusement recraché par les montagnes.

Rassemblant le peu de poumons et de force qu'il me reste, je crie une dernière fois son prénom, mon dernier cri d'espoir pour revenir à la vie.

Soudain, je parviens à rouvrir les yeux et à échapper à ce sommeil éternel qui paralyse mon cœur et noie mes poumons. Je me débats et me redresse en sueur en répétant sans cesse ce même prénom. Seulement, lorsque j'ouvre les yeux, je ne vois pas Délia. Je ne suis même pas dans son canapé ni dans son appartement. Je suis dans ce qui s'apparente à une chambre d'hôtel. Putain tout cela n'était donc qu'un rêve ?

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant