37. À jamais.

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Je ferme mon sac et soupire. Notre temps ici est terminé, nous devons retourner au Mexique. Je donnerais n'importe quoi pour rester ici jusqu'à la fin de mes jours, mais notre histoire n'est pas encore finie. Nous devons arrêter l'homme aux chrysanthèmes.

La porte de ma chambre se ferme et je croise le regard fatigué d'Elias. Il s'avance sans un mot, plaçant délicatement une de mes mèches derrière mon oreille. Ce simple geste adoucit la douleur de mon cœur.

— Ça me manque déjà, murmure-t-il.

Ses doigts glissent le long de mon cou et ses yeux me scrutent comme si c'était la dernière fois que nous nous voyions.

— Qu'est-ce qui te manque ?

— Toi. Moi. Ici...

Ses yeux se concentrent sur ses doigts qui remontent jusqu'à ma mâchoire.

— J'ai l'impression de devoir me réveiller d'un rêve pour replonger dans un cauchemar constant.

Mon ventre se sert parce que ses mots sont le reflet de mes propres émotions.

— Tant qu'on est ensemble, commencé-je. Tant que nous sommes tous ensemble, tout ira bien. Tant que tu seras là, je ne ferais plus de cauchemars.

Ses yeux retrouvent les miens, sa tête s'abaisse légèrement vers la mienne.

— Je ne veux pas partir. Je ne veux pas prendre le risque de pouvoir te perdre. Je préférerais voir le monde mourir plutôt que prendre le risque de te voir entre ses mains.

Je déglutis, ses yeux ne flanchent pas, et je sais qu'Elias n'est pas du genre à prononcer des mots en l'air.

Que ferait-il s'il savait que cet homme m'avait déjà eu entre ses mains ?

— Nous devons prendre le risque, nous le devons. Tu as promis au monde entier que tu te vengerais de la mort de ton frère. Tu ne peux pas faiblir maintenant.

Un léger son rauque fait vibrer sa gorge, une sorte de rire amer.

— Faiblir ? murmure-t-il d'une voix grave. C'est bien ça le problème. C'est pour ça que nous n'aurions jamais dû arriver. Parce que je ne peux qu'être faible quand tu es là.

Un sourire étire ses lèvres, sa main pousse délicatement ma mâchoire pour me faire relever la tête vers la sienne

— Aucune promesse n'a d'importance à part celle que je t'ai faite. Je te protégerais de ce monde, peu importe les conséquences. Si je dois me salir les mains, si je dois creuser les tombes de millier d'hommes qui se dressent sur notre chemin y compris la mienne pour te protéger, je le ferai.

Mes sourcils se froncent et je secoue la tête.

— Je ne te laisserais pas faire ça. Jamais tu ne creuseras ta tombe, Elias. Je refuse que tu te sacrifies pour moi, je ne laisserais pas ça se produire. Tu dis que tu me protégeras de ce monde ? Je te fais exactement la même promesse. 

Sa vie m'appartient et la mienne est sienne. Je ne laisserai rien lui arriver, pas après tout ce qu'il a vécu, pas après avoir amené cet homme dans sa vie.

Ma présence le rend faible ? Alors je serais forte pour lui.

— Pandora...C'est très dangereux, murmure-t-il. Toi et moi-

Je ne le laisse pas finir, je ne lui laisse pas le temps de douter. Mes lèvres se pressent contre les siennes et je le sens perdre toute rationalité. On ne voulait pas franchir la ligne de non-retour, on voulait rester éloigner pour ne pas mettre la vie de l'autre en danger. Mais la ligne est loin derrière nous.

Chrysanthème Noir | T.1 En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant