12. El As.

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Les feuilles mortes s'emmêlent dans mes cheveux alors que j'essaie de me débattre. Je repousse ses mains en vain. Je les sens partout, sur tout mon corps. Elles me dégoûtent et le sentiment d'impuissance les accompagne.

— Chuuuut, dit-il d'une voix qui résonne, il ne faut pas faire de bruit. C'est encore plus excitant, tu ne trouves pas ?

C'est au tour de ses lèvres de se déposer de partout. J'essaie de hurler mais rien ne sort. C'est comme si ma gorge était tellement sèche que ma voix ne pouvait plus passer. Aucune larme ne coule, seule la panique et l'envie de vomir sont là. Je ne veux pas qu'il me touche ! Je ne veux pas !

JE NE VEUX PAS !

JE VEUX QU'IL S'EN AILLE !

VAS-T'EN !

MEURS !

MEURS !

MEURS !

MEURS !

MEURS !

MEURS !

MEURS !

— Mais je suis déjà mort, Pandora.

Je sursaute à ces mots, sa voix paraît venir de tous les côtés à la fois. Il relève sa tête et sa peau se révèle être teinte d'un blanc macabre. Le froid me prend, un froid tel qu'un soir d'hiver. Le vent se fait glacial alors que ses mains ont l'air d'avoir perdu toute leur chaleur humaine.

C'est comme si tout d'un coup, plus rien n'était vivant. Même les arbres semblent avoir pourri de l'intérieur. Les feuilles ont disparu et des bêtes sortent des troncs moisis.

Du sang se met à couler en abondance de son front, tâchant mon visage. Il coule sur mon front, glissant sur mes joues et même dans ma bouche. Un autre hurlement veut sortir de ma bouche mais encore une fois, rien.

— Ou est-ce toi qui l'es ? demande-t-il avec un grand sourire.

Je m'attarde sur ses dents jaunes, tachées de terre et de sang qui me révulsent, alors qu'il éclate d'un rire effroyable.

Je ne peux plus respirer !

Je n'y arrive plus !

L'air ne rentre plus !

Pourquoi ?!

QU'EST-CE QU'IL SE PASSE ?!

Ma main se porte à ma gorge comme pour trouver l'origine du problème, sans réelle conviction de trouver quoi que ce soit. Cependant, un liquide chaud entre en contact avec mes doigts et quand je relève ma main, celle-ci est couverte d'un liquide rouge.

De sang.

De mon sang.

— Tu es morte, rit-il à s'en étouffer.

La panique s'empare de mon corps et j'essaie d'essuyer le sang sur ma gorge. Mes mains glissent sur mon cou, avec l'espoir de faire disparaître ce liquide rouge sans y arriver. Ma gorge est ouverte, mon sang coule encore et encore sans arrêt. Ma respiration est de plus en plus dure à prendre alors que la peur de mourir me fait perdre toute rationalité.

Chrysanthème Noir | T.1 En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant