Le lieutenant m'a mis un sac sur la tête.
Je ne lui ai pas posé la question du pourquoi.
Je ne vois strictement rien et j'ai du mal à respirer.
Je me trouve toujours sur le cheval du lieutenant
Et je tiens fermement la crinière du cheval.
Comme je ne vois rien, j'ai peur de basculer d'un sens ou d'un autre et de me retrouver par terre. Je ne crois pas qu'on me retiendrai alors par sécurité et par crainte je la serre fort mais pas autant pour ne pas faire du mal au cheval.
Après tout, ce n'est pas lui qui m'a kidnappé.
Je sens les bras du lieutenant me frôler parfois, ça met désagréable. J'ai l'impression qu'il va me faire du mal.
Alors je me fais aussi petite que je peux et j'essaie de penser à rien. De penser à rien pour ne pas paniquer et pour ne pas suffoquer dans ce sac où l'air manque.
J'aimerais être partout sauf ici.
J'ai la nausée.
C'est quand que l'on s'arrête ? Je vais finir par vomir dans mon sac et je crois pas que ça soit une bonne idée.
Pendant le chemin à cheval, plusieurs hommes se sont joints à nous. On aurait dit qu'il sortait de nulle part. Plus on avançait, plus j'avais l'impression que d'autres chevaux se joignaient aux groupes.
D'autre présence.
D'autres personnes.
D'autres personnes malveillantes.
J'ai l'impression que nous avons quitté la forêt. J'entend des vagues. Des vagues qui s'échouent sur les rochers. Des vagues toute douces qui viennent et partent aux mouvements de l'eau.
C'est agréable à entendre.
Les sabots des chevaux marchent différemment. Le son est étouffé comme si les chevaux s'enfoncent dans quelque chose de mous et de profond.
Cela me semble être du sable.
Alors je crois que la théorie de la mer est une bonne piste.
J'ai envie de descendre de ce cheval et m'éloigner de ce foutu monsieur et de courir pieds nus sur le sable. Je crois qu'à des moments pareil on pense à tout sauf à ça. Mais moi ça me réconforte en quelque sorte. Je crois que ça me fait espérer, même un petit peu.
- Lieutenant ! crie-quelqu'un au loin
On entend des sabots marteler le sol avec force. Il se rapproche de nous. Rapidement.
Je me cabre sur le cheval. Et j'attend qu'il se rapproche.
Je sens qu'il est à côté maintenant.
Le lieutenant semble ralentir car il tire sur les rênes. Je le sens au mouvements de ses bras qui me frôle.
Je crois vraiment que je vais vomir.
- Le ciel commence à s'assombrir, lieutenant dit l'autre homme. Nous sommes à effectif réduit, nous ne pourrons continuer dans le noir.
Le lieutenant semble réfléchir car il ne dit rien et l'autre homme aussi, on entend juste les chevaux, le souffle du vent, mon cœur qui bat vite et le chant de la mer.
- Très bien. Arrêtons-nous pour la nuit. Nous reprendrons demain à l'aube. Faîtes passer le message caporal.
- Oui, monsieur ! il crie presque.
Et je l'entend qu'il part au loin, il donne des instructions comme quoi nous allons nous arrêter.
Et nous nous arrêtons.
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L'Heterre - Le Chant Des Oiseaux T.1
ParanormalDans une contrée féérique, sur les terres d'Angora , le monde de Messlina est sur le point de s'effondrer. Les fidèles de la reine noire sont en marche et convoitent le trône et les pouvoirs ancestraux de la jeune princesse, qui, selon la légende pe...