𝒟ℯ𝒶𝒹 ℳ𝒶𝓃

X

Déjà une semaine qu'on est à New-York, une semaine que je ne sors pas de ma chambre d'hôtel, une semaine que je ne lui facilite pas la tâche.

Et là, je suis incapable de dormir, ça m'apprendra à ne rien faire de mes journées.

Le plus discrètement possible, je sors de ma chambre, passant devant celle de Mikey qui semble encore éveillé et je l'entend discuter, sûrement au téléphone. Il parle boulot, rien de bien intéressant mais, au moment où j'allais reprendre ma route, la porte s'ouvre

- Tiens, je peux savoir ce que tu fais là ?

Je reste silencieuse, il semble à peine sorti de la douche, ses cheveux dégoulinant sur son torse nu alors qu'il tient toujours son téléphone contre son oreille.

Après quelques secondes, il me fait signe d'entrer, partant s'asseoir sur son canapé en m'ignorant.

Je reste figée à la porte, hésitant entre entrer, retourner dans ma chambre ou partir errer en ville.

Un long soupir fini par quitter mes lèvres et j'entre dans la chambre, refermant la porte derrière moi, m'asseyant en silence sur une chaise

Au bout de quelques minutes, il raccroche et m'observe

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Pourquoi tu traînes dans les couloirs de l'hôtel à cette heure ?

-...

- Ok, t'es pas décidé à parler, très bien

Il continue de m'observer un instant puis reprend

- Tu ne vas vraiment pas me faciliter la tache pas vraie ?

- Quel intérêt, il n'y a rien d'amusant à faciliter le jeu

- Ce n'est qu'un jeu pour toi ?

Il se lève, posant un verre d'eau près de moi

- Ce n'en est pas un pour toi ?

Ses iris vides restes fixé sur moi

- Ce n'en est pas un pour moi. Fini-t-il par affirmer pendant que je porte mon verre à mes lèvres

Une nouvelle fois, le silence s'installe, on s'observe, comme si chacun de nous découvrait l'autre pour la première fois. Sa peau livide, ses yeux vides, ses cheveux humides et avant que je n'ai le temps de réagir, ses doigts froid frôlent ma joue, se glissant sous mon menton pour relever un peu mon visage

- Je peux...?

Ses iris restent fixés sur mes lèvres, le désir pouvant clairement s'y lire

- Pourquoi je t'y autoriserait ?

- Parce que tu m'aimes ?

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- La façon dont tu me regardes

- Qu'est-ce qu'elle a de spéciale ?

Il marque une pause, un instant seulement avant de reprendre d'une voix plus basse, comme s'il n'étais pas sûr de vouloir que je l'entende

- Quand tu me regardes, j'ai l'impression d'être le centre du monde, d'être important pour quelqu'un, d'être juste Manjiro Sano, pas Mikey, le chef du Bonten ou je ne sais quoi d'autre

Il a raison, il est important, il n'est pas Mikey l'invincible, le chef du bonten, il est juste Manjiro, un enfant jeté trop vite dans le monde des adultes.

Lentement, je passe mes doigts sur la peau froide de sa joue, m'approchant de son oreille pour murmurer

- Fais-moi tomber amoureuse, tu n'as plus que deux semaines

Un sourire faible apparaît sur ses lèvres alors que je le reprends en me relevant

- Et si ça t'intéresse vraiment, je n'arrive pas à dormir et je comptais aller fumer une clope dehors

- Reste ici ce soir

- Avec toi ?

- Le lit est assez grand et puis ça ne sera pas la première fois qu'on dort ensemble

- Sinon je retourne dans ma chambre

Il part s'asseoir en tailleur sur son lit, m'observant

- Comme tu veux, la porte est là

Je mords légèrement mon pouce, l'idée d'avoir quelqu'un avec qui dormir ce soir m'attire bien plus que celle de fumer une clope seule dans le froid.

Je finis par me lever, retirent mes chaussures pour m'asseoir à côté de lui, observant la vu que nous offrait la grande baie-vitrée face au lit

- Ça avance, l'affaire pour laquelle tu m'as traîné avec toi ici ?

- On est dans les temps, ni en avance, ni en retard

Un silence s'installe, personne ne sait vraiment quoi dire jusqu'à ce qu'il ne souffle

- Tu ne m'as pas répondu tout à l'heure

- À propos ?

Il vient se remettre face à moi, envoyant une nouvelle fois se faire foutre la distance entre nous

- Je peux t'embrasser ?

- Tu en as envie ?

- Plus que tout, et je suis sûr que toi aussi...

Ses doigts remontent lentement le long de ma cuisse

- Tu me sembles plutôt entreprenant ce soir petite souris

- Tu m'as manqué

Ses lèvres viennent un instant frôler les miennes, se reculant comme s'il avait peur de m'avoir blessé mais, presque Inconsciemment, je le retiens

- Embrasse-moi...

Sans hésiter un instant, il accède à ma demande, m'embrassant en oubliant toute retenue.

Je m'abandonne à lui corps et âme, pas une phrase de plus ne sera échanger ce soir.