Cali, Colombie

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8 mois plus tôt

Min Yoongi était ce que l'on appelait un repenti. Ancien caïd des bas-fonds de Séoul. Il s'était acoquiné de trop près avec la mafia japonaise qui étendait ses tentacules sur la capitale sud-coréenne.

Enfant battu, il avait été placé dans des foyers d'accueil successifs qui ne lui avaient jamais permis de vivre une vie normale.

Il s'était enfui à seize ans.

Il avait trouvé un travail de plongeur dans un débit de boissons miteux d'un quartier populaire de la ville, non regardant sur son âge et sur la loi en général.

Il avait pu gagner un peu d'argent. Le patron fermait les yeux sur le fait que son employé dorme à même le sol dans la remise où étaient stockées les bouteilles.

Les mois passant et ayant fait la preuve de sa discrétion, une place s'était ouverte pour lui dans le monde des ténèbres.

Le gérant du bar, qui l'avait pris en amitié de façon toute relative, avait commencé à lui donner de petites missions, et au fur et à mesure qu'il gagnait sa confiance, il s'était retrouvé à fréquenter l'infréquentable.

Au bout de quelques années, il avait troqué le sol humide de la réserve contre un petit appartement dans le quartier, qu'il n'utilisait d'ailleurs que pour dormir.

Celui qu'il pensait être à la tête d'un petit trafic de quartier pour arrondir ses fins de mois, était en fait un Yakuza qui fit de lui, son bras droit.

Son travail au sein de l'organisation consistait essentiellement à récupérer l'argent dû à la Mafia par des joueurs endettés à grand renfort d'intimidation, mais surtout de coups de poing.

Art dans lequel Yoongi était passé maître en la matière.

Faute de se trouver lui-même, il avait trouvé dans le schéma hiérarchique de cette organisation, la famille qui lui avait tant manqué.

Il n'était pas heureux, ni malheureux d'ailleurs, il survivait sans vouloir se poser de questions.

Il existait dans ce système de domination-soumission qui, à défaut de sentiments, lui procurait des sensations.

Il trouvait son compte dans cette vie où l'argent facile coulait à flot, le sexe était en libre-service et surtout où il était respecté.

Il suivait les préceptes de cette secte mafieuse sans en remettre en cause les fondements, c'était un exécutant.

La seule chose qu'il refusait, était de toucher à la drogue, réminiscence des coups de son père sous emprise opiacée.

C'est cet élément qui lui fit prendre conscience des dérives de ce système, non pas qu'il soit aveugle aux méfaits que cette pseudo-famille engendrait, mais disons qu'il fermait les yeux pour ne pas avoir à faire son examen de conscience.

Les Yakuzas qu'ils servaient étaient spécialisés dans le racket, les jeux clandestins et le proxénétisme. D'autres clans s'occupaient du trafic de drogues ou encore du trafic d'armes.

Pourtant, un jour, quand il vit son patron, qui s'était avéré être un SHATEI GASHIRA, un second lieutenant, enfoncer une seringue de coke dans le bras d'un gamin à son service qui était mort dans d'affreuses souffrances sous ses yeux, sa conscience qui avait soigneusement fait taire jusqu'alors, était venue frapper à la porte de son esprit.

Persécuté par les cauchemars qui le hantaient, il avait commis l'ultime trahison pour un homme de son clan.

Il avait vendu sa " famille " aux autorités, incapable qu'il était de rester sourd aux plaintes lancinantes du peu d'humanité qu'il restait en lui.

𝙻𝚎 𝚁𝚎𝚏𝚞𝚐𝚎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant