Evan se demandait quel stylo on était sensé employer pour signer ce genre de document. Cela ne lui était jamais arrivé par le passé. Il fallait dire qu'à 17 ans, il n'avait jamais eut a ratifier quelque chose de cette empleur. Le dernier document qu'il avait signé était sa remise de diplôme deux mois plus tôt, et maintenant, il se retrouvait avec ce paquet de feuilles agraffées enssemble devant lui.
Le rouge lui semblait aussi exceptionnel que ce projet, mais était-il assez professionnel ? Et le bleu? N'aurait-il pas l'air un peu trop enfantin? Mais s'il signait en noir, alors cela ferait de tout cela quelque chose de terriblement sérieux, et Evan se sentait déjà bien trop dépassé par les évènements.
Il leva distraitement la main au dessus de sa collection de stylo favoris, et le bleu bondit de sa place pour venir se coller contre sa paume, comme s'il était aimanté.
Evan savait qu'il ne devait pas faire ce genre de chose. C'était paradoxale de se servir de sa particularité pour signer un document qui servirait à s'en débarrasser, mais c'était étonnant combien il avait réussit à s'y habituer en quelques mois.Du bout de pouce, il feuilleta encore quelques pages du document d'inscription. Il avait passé des heures à tout remplir avec ses parents, reprenant les résultats médicaux de son enfance, anotant des allergies alimentaires, les médicaments qu'il prenait ou avait déjà pris pour sa mutation, lisant paciement tout le règlement intérieur de l'établissement.
A vue de nez, ça ne semblait pas très différent d'un autre établissement du même genre. Mit à part bien sûr qu'il serait plein à craquer de porteurs du gène x.
Porteurs du gène x. X. Porteur du gène x. Votre fils est porteur du gène x.
Evan ne pouvait pas se retirer ces mots de la tête, oublier comment ils avaient sonné dans la bouche du médecin. Oublier le tout petit hoquet qui avait été la seule réponse de sa mère. Cela avait été les douzes jours les plus intenses de sa vie, il en était certain. Peut être un peu plus, si on comptait les semaines précédentes où le démangeaison avait commencé à ce faire sentir. Il avait passé des heures à se gratter jusqu'au sang sur le haut des bras, les épaules, les joues et les tempes sans comprendre ce qu'il lui arrivait.
Le point culminant des démangeaisons avait été atteint durant le cour de mathématique que Miss Denboraw, où la douleur était si insupportable qu'Evan avait failli s'évanouir. Les yeux remplit de larmes et les dents trop serrée pour pouvoir s'expliquer, il avait quitté la salle d'un bon pour aller s'enfermer dans les vestiaires du gymnase. La tête lui tournait, il avait l'impression que sa peau se déchirait et ses jambes tremblaient trop pour qu'il puisse faire quoi que ce soit.Il ne savait pas combien de temps il avait passé, terrifié et roulé en boule sur un banc, à gémir entre ses dents alors que tout son corps brûlait de l'intérieur. Et puis la douleur s'était estompé. Lentement, car ça aurait été trop beau, mais peu à peu, Evan avait repris sa respiration habituelle alors que cette tempête de sensation refluée. Mais quand il avait baissé les yeux sur ses bras, elles etaient apparues.
Les écailles.
Il les appelait les écailles mais pour être tout à fait honnête, elles ressemblaient plus à l'écorce d'une pomme de pin. Faites d'une matière noirâtre qui ressemblaient presque à du charbon sous ses doigts, elles avaient recouvert toute le partie extérieur de ses bras, ses joues et une bonne partie de ses flancs.
C'était les hurlements d'horreur du garçon qui avait attiré l'attention de la classe la plus proche qui avait aussitôt accouru sans comprendre ce qui était entrain de de passer. Les professeurs avaient été absolument horrifiés, et le fait que'Evan soit tout à fait incapable de répondre à leurs questions dériere la porte n'avait rien arrangé.
Mais le pire avait commencé quand toutes les portes des casiers s'étaient ouvertes en claquant pour déverser toute leur contenu sur Evan. Tout semblait se coller à lui comme s'il était un énorme aimant. Cela avait été trop pour monsieur Clarant, que le bruit avait affolé et qui avait passé tout le dernier mois à regarder FBI unité spéciale: il avait défoncé la porte à coup de pied.
Evan ignorait encore comment il avait fait, mais alors que la moitié de la classe de senior B déboulait dans les vestiaires, toute la carapace d'objets qui le recouvrait avait été expulsé le plus loin possible de lui comme par phénomène inverse.
Encore plus de hurlements avaient retentit et un banc avait fauché les jambes de Jesse Ardekay, lui fendant la tibia.
Evan avait passé la nuit au poste.
Après seulement des heures on l'avait autorisé a parler à ses parents, à voir Jesse, à passer le fameux test adn qui allait ruiner toutes ses chances de vie ordinaire. Quelle genre de vie peut-on avoir quand on est porteur du gène X, le gène dégénératif qu'on pointait du doigt comme la fin de l'humanité ? Drogué? Délinquant? Terroriste? Evan avait entendu dire que certains se cachaient pour vivre dans les égouts.
Cette nuit là, la nuit du jour où on l'avait déclaré porteur, Evan s'était roulé en boule sous sa couette, grattant les écailles noires pour les arracher et pleurant le plus silencieusement possible. Son père dormait dans la pièce voisine et il ne devait certainement pas entendre son grand garçon, son bonhomme fort et courageux se mettre dans un état pareil. C'était déjà beaucoup trop d'apprendre qu'il était un mutant, s'il se rendait compte qu'il pleurait comme une fillette, il ne l'aimerait plus, Evan en était sûr.
Mais tout cela était finit maintenant. Maintenant il n'aurait plus à naviguer seul dans l'incertitude. On allait l'aider.
Il attrapa plutôt son stylo noir favori, celui métallisé et entreprit d'inscrire son nom au bas de la page, entre celle de ses parents et celle du responsable de l'établissement. C'était bien sûr un peu intimidant, mais sa mère l'avait prévenue lorsqu'elle était passé lui apporter les documents.
-C'est un peu étrange, tout ce qui nous arrives en ce moment, avait-elle chuchoté en lui caressant les cheveux. Mais tu ne vas pas rester défiguré comme ça toute ta vie. Il faut que tu trouves de l'aide dans cette situation.Evan n'avait jamais vraiment aimé qu'on l'aide. L'aide était l'équivalent d'admettre sa défaite. Mais cette fois ci, c'était différent d'un exercice de mathématique où d'un job d'été. Il s'agissait de l'évolution. Il lui fallait une personne compétente.
Il se leva, les papiers à la main, et fit des yeux le tour de sa chambre. Dans un coin, il avait commencé à entasser les affaires qu'il emporterait. C'était un petit institut, et il devrait probablement partager sa chambre avec un colocataire: il n'avait pas la place pour tout emporter. Ramassant le stylo avec lequel il avait signé les dossiers d'inscription, il ajouta sa belle collection de stylo au reste du sac. Épinglé au mur au-dessus de lui, il y avait encore la photographie qu'ils avait pris avec Emily et James au nouvel an. C'était du temps où il avait encore une copine et un meilleur ami. Depuis le résultat du diagnostique, ni Emily ni James n'avait plus répondu à ses appels. Quelle drôle de coïncidence.-Pourquoi j'ai encore ça ? maugréa Evan.
Il attrapa la photo, la froissa en boule et la laissa tomber dans la corbeille avant de quitter la chambre.
-Le voilà ! lança sa mère alors qu'il descendait les escaliers.
Il y avait du soulagement dans sa voix, comme si elle avait eut peur qu'il se soit sauvé par la fenêtre. Ses parents n'avait pas fait s'installer l'employé de l'institut dans le bureau. Ils s'étaient contentés de lui laisser une place sur le canapé et de lui faire un café. Apparemment, c'était dans les gènes familiaux de ne pas vouloir faire de tout cela une "histoire".
-J'ai tout signé, fit-il tout bas.
Il tirailla sur le bord de sa capuche pour s'assurer qu'elle couvrait bien les écailles de son visage aux yeux de la femme qui était venu à leur aide.
Elle l'impressionnait un peu, avec son tailleur professionnel et son carré impeccable. Elle lui adressa tout de même un petit sourire rassurant tandis qu'il lui tendait les papiers.-Tout me semble en ordre. Une voiture de l'institut viendra vous chercher la semaine prochaine. Vous pourrez accompagner votre fils si vous le souhaitez mais vous devez comprendre que passé ce délais, les visites ne seront plus autorisé.
-Alors autant nous y habituer dès maintenant, déclara son père.
Evan essaya de croiser son regard, rien qu'une seconde "rien qu'une seconde s'il te plait", juste pour se prouver que, même s'ils savaient maintenant ce qui se cachait dans ses brins d'adn, rien n'avait vraiment changé. Son père continua à fixer le linteau de la cheminée.
Il sursauta presque lorsque l'envoyée posa sa main sur la sienne. Avec les écailles, il ne ressentait plus que la moitié de ce à quoi ce touché aurait dû ressembler.-Tu es un garçon très courageux Evan, assura-t- elle. Je te promets que tout va bientôt s'arranger, et tu pourras retourner à ta vie normale sans aucun problème. Bienvenue à la cure médicale du révérent Striker.
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Que veut dire le X?
FanfictionLa mutation est devenue la plus grande énigme de la société depuis sa découverte. Comment a-t-elle vu le jour? Est-elle terrible? Est-elle dangereuse ? Et pour ceux qui ont le malheur de porter en eux ce tout petit gène x, la mutation est une équati...