Mon beau Afrique

Chapitre 5 : Profil étonnant

Le navire continuait sa route. Les esclaves restaient toujours effrayés et souffraient du plus profond d'eux. On entendait toujours quelqu'un ou un groupe se faire jetter dans la mer. A en croire que ce n'était que le début. Le deuxième jour arrivait tandis que le chemin vers le Nouveau monde demeurait long...
- Capitaine!
- Oui sergent!
- La situation semble stable.
- Je ne veux pas de doutes. Assurez-vous que tout aille bien.
- Oui Capitaine! A vos ordres.

- Sergent!
- Oui!
- Ne trouvez-vous pas que le capitaine est toujours de mauvaise humeur.
- Ne te mêle pas de ça.
- Mais sergent, nous travaillons ensemble depuis des années maintenant. J'ai besoin de savoir.
- Bon! Soupira le sergent et reprit. Le
capitaine est un homme à fort caractère mais cela peut se comprendre.
- C'est-à-dire? Questionna le membre de l'équipage.
- Le capitaine a assisté à de nombreuses choses dans sa carrière. Il a bien entendu beaucoup souffert. Lui et moi nous nous sommes connus en 1675 lors d'une d'opération en Alsace.
- Et nous sommes en 1720. 45 ans de travail acharné ensemble.
- Oui! Son comportement est dû au fait qu'il ait perdu beaucoup. Un jour, alors que nous étions de retour de mission, sa femme et ses quatres enfants furent séquestrés et  tués. A ce moment les tensions étaient vive en Europe.
- C'est affreux.
- 5 ans plus tard. Il s'est remarié. Du fait de son absence avec les missions interminables qu'on avait à faire, sa femme le quitta. A son procès de divorce, il découvrit qu'elle le trompait. Et ce n'est pas tout. Quand nous nous sommes connus il n'était pas encore capitaine. Lors d'une mission  que je ne suis pas prêt d'oublier, notre base aérienne a été sabotée, il était au commande et ainsi un des avions s'écrasa. Il fut accusé pour trahison et ce matin de Juin 1690. Il était prêt à être exécuté.
- Oh non!
- Du calme. Sourit le sergent toujours plongé dans son discours. Dans l'unité, il avait un ami, ils se considéraient même comme des frères. Quand son ami a su qu'il était accusé. Il était comme anéanti et était déterminé à le sortir de cette situation. Ce dernier mena son enquête et attrapa le coupable après lui avoir fait avoué. Il l'emmena dans le camp et le capitaine fut épargné.
3 mois plus tard. Son ami, son frère même dois-je dire qui l'avais sorti de cette galère, fut assassiné lors d'une mission. Cet évènement le marqua toute sa vie et il se rejetait toujours la faute sur lui. On pensait même qu'il allait devenir fou. Mais toujours, la vie nous réservent bien des surprises.
Croyez vous au Karma?
- Oui! Sergent.
- Eh bien c'est Karma pouvons-nous dire qui suivait le capitaine qui était un homme bon.
- Mais comment? Il n'a eu que des malheurs.
- Écoute! Pendant une opération en Martinique, le camp ennemi avait incendié une maison. Mais vaillant et courageux, monsieur Reynolds.
- C'est le nom du capitaine?
- Oui. Mais que ça et cette discussion restent entre nous.
- Oui! Sergent, continuez.
- Monsieur Reynolds entra à travers les flammes dans la concession et en sortit avec 3 enfants et leurs parents.
- Waouh!!!
- Puis avec ce geste de bravoure en 1700, son grade s'éleva et il fut capitaine.
- Merci! Sergent.
- Je te fais confiance parce que tu es un bon élément.
- Je comprends mieux le comportement du capitaine.
- Oui! S'exclama le sergent en regardant la mer. Une personne étonnante.
- Aussi dans sa vie privée que professionnel. Finissait en souriant l'homme du sergent.